Montessori ou la liberté d’apprendre

Photo par Sharon Croft

Beaucoup remettent en cause le système éducatif traditionnel et lui reprochent d’être trop rigide et peu adapté aux différences de chaque élève. Cependant, une approche différente, née dans les années 1900, propose une alternative à l’apprentissage conventionnel. La Source vous propose d’en apprendre plus sur ces écoles d’un genre particulier.

Maria Montessori (1870 à 1952).

Maria Montessori, première femme médecin en Italie au début des années 1900, est la fondatrice du modèle éducatif du même nom. Elle pensait qu’il était possible et même nécessaire de repenser l’apprentissage. Ayant beaucoup travaillé auprès d’enfants souffrant de troubles mentaux, elle comprenait l’importance d’adapter les méthodes pédagogiques aux caractéristiques propres à chaque enfant. Alors comment peut-on définir la philosophie derrière ce modèle de pensée ? Une citation de la pionnière la résume bien : « Aide-moi à faire seul ». La grande différence entre le système éducatif traditionnel et la méthode Montessori repose sur le degré d’investissement de l’enfant dans son propre apprentissage. Alors que dans les établissements scolaires usuels c’est l’enseignant qui impose un contenu et un rythme d’apprentissage selon un programme prédéfini, dans le modèle alternatif, l’adulte sert de guide en fournissant à l’élève un environnement propice à son développement cognitif. Il encourage l’indépendance et la découverte en stimulant ainsi la curiosité et l’envie d’apprendre.

Un exemple d’activité dans une salle de classe Montessori. | Photo par Gordon McDowell

Et pour avoir une meilleure idée de ce qu’est réellement cette méthode d’enseignement, La Source a rencontré Mélanie Pellegrino, maman du petit Benjamin, 3 ans et demi, qui fréquente actuellement une école de ce type.

École de l’indépendance

Quand on demande à la jeune maman les raisons qui l’ont incitée à inscrire Benjamin dans un établissement Montessori, elle répond : « J’ai choisi cette méthode pour la philosophie dont elle est inspirée. Les enfants apprennent à faire des liens. Ils apprennent la logique des mathématiques, par exemple, à travers des activités ludiques et simples, sans contraintes. » En effet, Maria Montessori croyait davantage dans le développement de la réflexion et des capacités d’adaptation que dans l’apprentissage théorique pur. Mélanie Pellegrino
précise : « Benjamin a accès à différentes stations qui abordent chacune un thème éducatif différent : les mathématiques, l’écriture, la géographie… les éducateurs sont là pour le guider à travers les stations, mais c’est lui qui choisit l’activité qu’il a envie de faire. » L’indépendance tient aussi un grand rôle dans cette pédagogie. Les enfants sont libres de choisir les jeux ou les exercices qui leur permettront de développer leur sens de la réflexion : « Je suis impressionnée de voir qu’à la maison Benjamin me demande souvent de le laisser faire seul depuis qu’il fréquente l’école Montessori. »

Une préparation au monde de demain

Les compétences sociales sont aussi une des priorités de ce programme. En effet, les enfants sont regroupés par tranche d’âge. Généralement, les 3 à 6 ans (6 à 12 ans et 12 à 18 ans) se retrouvent dans la même pièce dans le but de favoriser l’échange et les contacts : « Benjamin fréquente des élèves plus âgés que lui, ce qui a pour effet de le stimuler. À l’inverse, les plus grands jouent un rôle de mentor et développent leurs habiletés de leadership. » Maria Montessori souhaitait cela, car elle était convaincue que ces enfants devraient postuler pour des métiers qui n’existaient pas lors de leur scolarité. Les compétences d’adaptation et de socialisation doivent donc être mises de l’avant selon elle.

Quand on demande à la maman si elle n’a pas peur que son enfant soit désorienté s’il doit réintégrer le système conventionnel un jour, sa réponse est très claire : « Je ne suis pas inquiète, car je sais que mon enfant saura s’adapter justement grâce à cette méthode. J’ai d’ailleurs parlé avec d’autres parents d’enfants plus âgés et ils ont un très bon taux de réussite par la suite, si ce n’est meilleur. » La méthode Montessori offre donc un cadre dans lequel l’enfant peut se développer et penser par lui-même.

Pour en savoir plus :
Association Montessori internationale : www.ami-global.org
Vancouver School Board : www.vsb.bc.ca/programs/montessori