Que vous soyez fin connaisseur, amateur ou simple curieux, la 33e édition du Salon du livre juif de Vancouver (le JCC Jewish Book Festival) aura de quoi vous satisfaire. Du 25 au 30 novembre vous pourrez assister à six jours de rencontres, de découvertes, de discussion et d’ateliers littéraires avec comme dénominateur commun la culture juive.
Si le cœur du Salon porte certes sur la thématique juive, les intervenants, les événements et le public cherchent à défier les idées préconçues de cette culture dans le monde moderne, ce qui rend ce festival très inclusif. « Que vous soyez juif ou non, si vous aimez les mots, vous aimerez forcément un de nos événements. C’est un régal littéraire destiné à tous », confirme Dana Camil Hewitt, la Directrice du Salon. Dana est une femme passionnée et pleine d’entrain. C’est elle qui, avec son équipe du comité de révision, a sélectionné les trente auteurs qui seront présents au Salon. Un choix minutieux qui commence dès le mois de mai dans la ville de New York.
Une sélection méticuleuse
Chaque année, Dana assiste à la conférence printanière organisée par le Jewish Book Council de New York, où près de 250 auteurs, juifs ou non juifs, ont deux minutes pour présenter leur ouvrage à un parterre d’organisateurs et de programmateurs : « Nous y allons pour quatre jours intenses en découvertes. À notre retour nous recevons tous les ouvrages présentés au cours de la conférence et nous épluchons la sélection ».
La plupart des auteurs participants sont Nord-Américains, parfois Britanniques. Or, pour diversifier l’offre des auteurs, Dana se lance dans des recherches minutieuses, ce qu’elle considère être « l’aspect le plus agréable de son travail ». D’ailleurs, cette prospection permet également de mettre en avant des auteurs locaux, une valeur fondamentale pour le Centre culturel juif.
Soutenir les auteurs locaux
Cette année, parmi ces auteurs, il y a Pnina Granirer, artiste peintre basée à Vancouver, qui vient de publier ses mémoires dans l’ouvrage intitulé Light Within the Shadows: A Painter’s Memoir. Elle y entrelace adroitement deux récits, celui de son périple en tant que Juive Roumaine qui a survécu à la Seconde Guerre mondiale et qui immigre en Amérique du Nord, ainsi que son éveil en tant qu’artiste qui se mue en peintre accomplie. Un récit qui s’accompagnera, à l’occasion du Salon, d’une exposition comportant des œuvres jamais présentées au grand public, et qui marquera le pré-lancement du Salon, le jeudi 16 novembre à 18h.
Deux autres écrivains du cru, Roger Frie et Claire Sicherman vont également se retrouver à l’occasion d’un débat, le mercredi 29 novembre à 18h, autour de la question du trauma intergénérationnel de l’Holocauste. « Un débat qui s’annonce passionnant », explique Dana Camil Hewitt, « d’autant plus que ce thème est très répandu dans la littérature actuelle ».
La cuisine et l’humour à l’honneur
Bien d’autres sujets seront abordés, rassure la Directrice du Salon : « L’humour et la nourriture – entre autres – occupent comme à chaque édition une place d’honneur ».
Savez-vous ce que donnent jewish et delicious si vous les additionnez ? Rien de moins que Jewlish, la chaîne YouTube de Dana et Jacob Attias, un jeune couple dont la passion pour la cuisine les a menés à lancer leur propre entreprise. Après un succès phénoménal sur les réseaux sociaux ils publient The Jewlish Cookbook, une explosion de joie toute en saveurs et couleurs. « Il y a une réelle demande pour la cuisine et les auteurs jeunes surfant sur la vague du Web », atteste Dana Camil Hewitt.
Ce n’est là qu’une liste non exhaustive de tout ce que le Salon du livre juif de Vancouver peut vous offrir. Si toutefois le temps vous manquait, ne ratez sous aucun prétexte la soirée de clôture du Salon, jeudi 30 novembre à 20h en présence de l’acteur américain Stephen Tobolowsky qui sera présent pour présenter son livre, My adventures with God, un ouvrage à l’image de ses personnages cinématographiques : chaleureux, drôle et profond.