Le 20e Parlement jeunesse francophone de la Colombie-Britannique, organisé par le Conseil jeunesse francophone, se tiendra du 18 au 21 janvier 2018 à Victoria. Cette simulation parlementaire de trois jours réunit des jeunes de 14 à 25 ans de toute la province. L’occasion pour eux d’entrer dans la peau d’un ministre, d’un député ou encore d’un journaliste, tout en rencontrant d’autres francophones et en tissant des liens d’amitié.
Qui a dit que le français était mort en Colombie-Britannique ? Certainement pas Moe Younesi,
19 ans, qui prendra le rôle du président lors du Parlement jeunesse francophone de 2018.
Les sessions parlementaires se tiendront dans le véritable bâtiment du Parlement et il faudra être habillé de manière impeccable, ce qui a de quoi impressionner un peu. Mais pour Moe, c’est une occasion d’apprentissage unique : « Cela nous aide dans beaucoup d’aspects de notre vie, comme l’université ou le travail », observe-t-il.
Yann Lacoste, 24 ans, président du conseil d’administration du Conseil jeunesse, commente l’expérience qui l’attend : « On apprend l’art oratoire, la pensée critique. Quand tu es jeune, tu as peu d’assurance, et puis d’un coup tu rencontres tous ces gens incroyables et tu te sens vraiment bien. Tu te sens dans le même bateau que tous ces jeunes francophones et ça crée un véritable sentiment d’ouverture ».
Unis dans la langue
Yann est tombé dans la marmite de la francophonie dès sa petite enfance, car sa mère est Française et son père est Québécois. La situation est différente pour Moe, d’origine iranienne, qui a vécu au Québec jusqu’à ses 16 ans avant de déménager à Vancouver et qui a poursuivi sa scolarité en anglais.
Les événements du Conseil jeunesse sont pour Moe, comme pour beaucoup d’autres jeunes locuteurs du français, la seule occasion d’utiliser la langue. L’organisme rassemble ainsi des jeunes aux profils et parcours très divers, mais partageant un point commun : la volonté d’appartenir à la grande famille de la francophonie.
« D’une certaine façon, le français est bien valorisé en Colombie-Britannique. On voit aussi que les parents souhaitent que leurs enfants parlent le français. Mais en même temps, tu ne peux pas vivre ta vie en français, à moins de faire des efforts considérables », explique Yann. Moe fait une comparaison avec le Québec : « En Colombie-Britannique, on souhaite valoriser le français parce qu’on l’aime beaucoup et pas parce qu’on a peur de le perdre. En tout cas, c’est comme ça que je le vois ».
Des jeunes prêts à se retrousser les manches
Au Parlement jeunesse, on est là bien sûr pour s’amuser et faire des rencontres, mais il y a un travail énorme à fournir, aussi bien en amont de la conférence qu’en aval. « Si tu fais partie du cabinet, il y a des réunions toutes les deux semaines. On commence à se réunir deux semaines après la tenue du Parlement précédent pour déjà préparer le prochain », raconte Moe. « Ce sont les jeunes eux-mêmes qui écrivent leurs propres projets de loi qui seront soumis au débat lors des sessions parlementaires », ajoute Yann.
Quant à savoir si cette première expérience de la vie politique peut mener à une vocation concrète dans le futur, Moe tempère : « Je veux absolument continuer à organiser des Parlements et d’autres événements francophones pour encourager les gens à parler français mais je veux aussi laisser d’autres jeunes le faire. Je veux surtout me consacrer à mes études en sciences et puis être bénévole au sein du Conseil jeunesse ».
Yann, lui, étudie le français et les sciences politiques, signe que le Conseil jeunesse francophone a peut-être laissé une empreinte sur ses ambitions…