Je suis née et j’ai été élevée à Dubai, ville multiculturelle des Émirats arabes unis. Bien que j’aie grandi à Dubai, je ne pouvais la considérer comme mon pays parce qu’il est impossible pour les expatriés d’obtenir la citoyenneté dans les Émirats arabes unis. Les enfants nés à Dubai prennent automatiquement la citoyenneté de leur père. Dans mon cas, j’étais citoyenne de Chypre. J’étais du 42% des expatriés qui se sont intégrés à la population locale, même si ce style de vie était extrêmement différent du mien. Alors que bien des gens
discriminaient l’un contre l’autre, je vivais heureuse dans un cocon sans préjugés.
À Halifax, quand j’étudiais à l’Université Saint Mary, j’habitais dans un district multiculturel avoisinant l’université. Quelques camarades de classe haligoniens, à cause de leurs préjugés, trouvaient pénible d’avoir des relations sociales avec les étrangers. En première année, les étrangers se groupaient ensemble, et vers la troisième année, les étudiants haligoniens finissaient par s’intégrer au reste du monde. Après avoir obtenu ma citoyenneté, j’ai considéré Halifax comme mon nouveau chez-moi.
Edmonton, une autre ville multiculturelle, m’a choisie quand j’ai obtenu mon diplôme de Saint Mary. J’y suis déménagée après avoir été acceptée dans un programme de troisième cycle à l’Université d’Alberta. Edmonton était plus cosmopolite, avec une multitude d’activités et d’occasions de travail. Les loyers plus modiques compensaient le climat froid. J’aimais l’université, j’aimais la ville. Donc Edmonton est devenue mon nouveau chez-moi.
Aussitôt fini mon programme d’études, j’ai déniché un travail de géologue à Brisbane, une autre ville multiculturelle, en Australie. Brisbane est riche en gens aimables et possibilités de travail, mais comme femme travaillant dans une industrie dominée par les hommes, je suis tombée sur des sexistes qui trouvaient difficile de collaborer avec moi.
Une autre occasion de travail m’a amenée à Toronto, la ville la plus cosmopolite au monde, regorgeant d’énergie et où il y a toujours quelque chose à faire. Toronto ne dort jamais. À n’importe quelle heure, je voyais des gens dans la rue. Je pouvais prendre un tram n’importe quand. Cette grande ville offrait tout ce qu’on pourrait désirer. Elle a été mon chez-moi jusqu’à ce qu’elle soit frappée par la récession.
J’ai déménagé à Vancouver pour les mêmes raisons que je l’ai fait pour les autres villes. Comme les autres villes multiculturelles énumérées ci-dessus, Vancouver a une population large d’esprit, une variété de possibilités de travail, beaucoup de choix d’activités récréatives et beaucoup de possibilités d’apprentissage. Comparée aux autres villes où j’ai vécu, Vancouver a une plus grande appréciation de la culture autochtone. On peut admirer de l’art autochtone sur les édifices, sur les murailles sous les ponts et sur les murs des cabinets de dentistes. De plus, les Vancouvérois sont plutôt amicaux. Vancouver n’est pas seulement diverse dans sa population, mais on peut y apercevoir différentes espèces d’oiseaux même dans sa cour. Récemment, un pic flamboyant a percuté ma fenêtre, laissant une fêlure dans la vitre. Cependant, comme d’autres villes multiculturelles, Vancouver a des îlots de racisme, de xénophobie et autres formes de discrimination. Une partie de ces gens ont formé leurs préjugés dans les pays où ils ont résidé auparavant ; d’autres ont acquis ces opinions en vivant à Vancouver. Par exemple, quelqu’un m’a prévenue contre les hôteliers coréens qui pourraient pirater mon information personnelle sur Internet. Une autre m’a avertie à propos des mauvais conducteurs chinois. Mais je ne laisse jamais ces gens se former une opinion négative de Vancouver.
Je suis ici depuis moins d’un an, et je crois qu’on peut apprendre tellement de cette ville. Étant une personne qui a beaucoup déménagé, je considère la planète comme mon foyer et Vancouver comme ma chambre à coucher. Je ne sais pas où je vais aboutir à l’avenir, mais je me propose de savourer au maximum tous les moments que je passerai dans cette chambre à coucher.