Plusieurs fois récompensé, Antonio Zambujo est l’un des chanteurs, guitaristes et compositeurs de musique fado les plus originaux de la scène contemporaine. Il vient tout droit d’Alentejo, au Portugal, et vient pour la quatrième fois à Vancouver. Superstar en son pays natal, notamment depuis la sortie de son album Quinto en 2012, il commence à se faire une place de plus en plus grande sur la scène internationale, surnommé le « jeune prodige » par la presse étrangère.
Qu’est-ce que le fado ? C’est d’abord un chant populaire, l’ancien chant national du Portugal et un genre musical fait de cordes pincées et de thèmes mélancoliques comme l’amour, l’exil, le regret, la mort… C’est aussi le style de musique le plus connu du Portugal.
Antonio Zambujo est un phénomène dans le milieu du fado, reprenant la grande figure d’Amalia Rodrigues, surnommée la « Rainha do Fado » (« la reine du fado »), pour l’émotion et la douceur, tout en réinventant toutefois le genre. Au fil de ses chansons, il est possible de retrouver des échos de la Chanson de Prévert de Gainsbourg et de la Zamba del Olvido de l’Uruguayen Jorge Drexler, d’une samba de Noel Rosa, ou encore d’une morna du Cap-Vert.
Son style est un mélange de tradition et de modernité, qui reprend les codes du tragique et de la poésie délicate du fado avec voix de ténor, une touche de pop d’influence brésilienne et parfois même de jazz, inspiré par exemple de Chet Baker. Avec le temps, le chanteur s’est composé son propre répertoire et sa propre voix de velours, se jouant aussi des clichés mélodramatiques pour leur donner une nouvelle fraîcheur.
De la musique qui traverse les frontières
Antonio Zambujo contribue par son talent à faire connaître le fado à l’internationale : « Bien que le fado soit d’abord le style de musique le plus connu au Portugal, il reste qu’il nourrit également les passions dans le reste du monde », nous explique Fiona Black, directrice de la programmation pour Blueshore Financial Centre.
Et la popularité d’Antonio Zambujo est loin de s’essouffler : rendu aujourd’hui à son huitième album, il nous rend visite à Vancouver. « Antonio est un artiste d’exception et il est très rare d’avoir un artiste de fado fraîchement débarqué de Lisbonne pour une tournée en Amérique du Nord » nous dit Fiona Black.
Accompagné de sa fidèle guitare, d’une contrebasse, d’une clarinette et d’un « cavaquinho », Antonio saura conquérir sans difficulté le public portugais et européen de l’Ouest canadien mais pas seulement, nous explique la responsable de la programmation : « Même si ses chansons sont chantées en portugais, sa musique reste accessible au monde entier. L’émotion qui s’en dégage n’a besoin d’aucune traduction ».
C’est dit, en un mot : ne ratez pas Antonio Zambujo, le 25 mars prochain au Grosvenor Theatre, à West Vancouver !
Le 27 novembre 2011, le fado est reconnu officiellement comme « patrimoine culturel immatériel de l’humanité » par l’UNESCO. Il serait apparu autour des années 1820-1840, peut-être issu de chants entonnés par les marins portugais, et devient le chant national sous le régime de Salazar.Les deux variétés de fado les plus populaires sont celles de Lisbonne et de Coimbra. Le premier aborde le plus souvent des thèmes mélancoliques, exprimant une certaine nostalgie, tandis que le second parle d’amours estudiantines et peut se jouer sur le registre de l’ironie.
C’est Maria Severa qui fut la première fadista à populariser le fado au Portugal au début du 19e siècle. Un film lui a même été dédié en 1931.