On pourrait se croire en pays étranger face à la diversité de la ville de Vancouver. Mais, que pour un court instant. Mexicaine d’origine, je suis venue m’installer au Canada il y a 13 ans. Depuis, je ne cesse d’essayer de deviner quelles sont les langues parlées autour de moi par les immigrants. Je devine parfois juste, mais il m’arrive aussi de ne pas reconnaître du tout certaines langues. Et toutes ces langues me transportent en pays étrangers alors que nous ne sommes pas du tout en pays étranger. Nous sommes ici, à Vancouver.
Par sa nature diversifiée, la ville accueille et accepte avec indulgence toutes personnes et toutes cultures. Et même si aucun endroit ne peut se revendiquer d’une absence totale de discrimination, Vancouver est l’endroit où je suis témoin d’un des plus faibles taux de discrimination et d’un grand respect entre cultures. Et si une atmosphère discriminatoire s’établit, celle-ci est promptement réglée et condamnée comme étant intolérable. Cela m’apaise et me rend fière de pouvoir vivre dans une ville où la discrimination et l’intolérance envers les autres cultures sont traitées de façon efficace et avec le sérieux qu’il faut y apporter.
Il me semble que la diversité de la ville a pour effet de faciliter la rencontre avec l’inconnu et aussi de le respecter. Ce qui, en quelque sorte m’a fait ressentir, dès mon arrivée, que je n’étais pas tellement un poisson hors de ses eaux. Savoir que je n’étais pas la seule à me retrouver dans pareille situation m’a fourni une sorte de tranquillité d’esprit et un sentiment d’appartenance. Vancouver vous donne l’impression que votre propre culture a sa place au sein de cette ville façonnée par ses maintes cultures.
Il va sans dire que cela ne garantit aucunement un ajustement automatique et l’immersion dans toutes ces cultures.
J’ai parfois l’impression de ne plus compter parmi toute cette diversité. Cela peut paraître contradictoire – je mentionnais plus tôt cette tranquillité d’esprit et d’appartenance – mais c’est le revers de la médaille. Il peut être gênant de parfois ne pas toujours s’aligner avec la communauté qui vous accueille, mais il n’en reste pas moins que nul lieu n’est parfait, même ici, où tout semble se passer plus ou moins sans heurts, et même si on dit des gens d’ici qu’ils sont les plus gentils du monde.
Si, d’être de culture différente ne vous garantit pas un lien d’amitié instantané avec les gens des autres communautés, cela reste un cadeau que la ville vous offre lorsque vous y arrivez. J’ai personnellement fait de très belles rencontres interculturelles qui se sont transformées en amitiés et j’ai pu développer toutes sortes de relations avec des gens venus des quatre coins du monde .Et même si ,en tant qu’ immigrants la tendance à se rassembler entre soi peut parfois prédominer ( j’avoue en être moi-même coupable), lorsque vous ouvrez la porte aux autres cultures du Grand Vancouver, vous avez la chance inouïe de pouvoir vous imbiber de cultures et traditions autres que la vôtre. Ce qui est très enrichissant et unique, ici, à Vancouver. S’ìl n’en était pas de la diversité particulière de la ville, il ne serait peut-être pas possible de faire l’expérience d’autres coutumes, croyances et modes de vie si aisément. Cela inclut la grande variété de restaurants qui offrent des mets aux saveurs mondiales, les festivals dédiés à des groupes ou régions particulières, ou simplement observer la façon dont les gens, venus de communautés différentes, interagissent.
Cela dit, la chose la plus précieuse que Vancouver ait à offrir est la chance de pouvoir se dépasser. Ici on est encouragé à plus d’empathie et à tolérer ce qui nous apparaît étranger. Cela nous permet d’analyser différentes situations d’un autre point de vue que le nôtre.
Vancouver a pour message de ne pas avoir peur de l’inconnu, et que nos vies en seront enrichies si nous allons à sa rencontre.