Du 19 au 21 avril, Canada Place sera l’hôte du Vancouver Web-fest : Digital storytelling festival and conference. Festival réunissant conférences et présentations, le Vancouver Webfest met à disposition de ses visiteurs tous les outils nécessaires pour découvrir et expérimenter l’univers captivant de la narration numérique.
Avec l’évolution des médias et la démocratisation des outils de réalisation, le monde du divertissement subit des transformations. L’une de ces transformations est l’apparition de la « narration numérique ». Si l’expression est relativement récente, sa définition est vaste. On peut la décrire comme la création d’une histoire par vidéo, ou en audio, partagée sur Internet. On pensera par exemple aux montages vidéo postés sur la plateforme YouTube.
Les web-séries, le cœur du Webfest
S’il existe différents types de narration numérique, le Vancouver Webfest se concentre sur les web-séries. On peut sommairement les définir comme des productions en série, de format court, publiées sur des sites Internet voués au partage de contenu. « La web-série est aujourd’hui un maillon essentiel de la création audiovisuelle », déclare Sullivan Le Postec, scénariste. Le passionné poursuit : « C’est aujourd’hui l’un des principaux espaces d’émergence de nouveaux talents. Il est donc particulièrement précieux d’avoir un réseau de festivals spécialisés, auquel appartient le Vancouver Webfest, pour mettre ces créations en valeur ».
Des professionnels de tous horizons seront présents pour faire part de leurs conseils et expériences lors de conférences et d’ateliers afin de créer, financer, éditer, et faire la promotion d’une web-série. Fabien Camaly, réalisateur de web-séries, décrit le Vancouver Webfest comme « un festival qui a une certaine renommée dans le circuit des Webfestivals internationaux, il est difficile de passer à côté ».
Une compétition internationale
Durant le Webfest, des web-séries venant du monde entier, préalablement sélectionnées, entrent en compétition pour remporter différents prix. Cette année, pas moins de huit d’entre elles sont de production française. Interrogé sur ce point, Fabien Camaly répond : « Qu’il y ait une présence française dans ce festival ne nous surprend pas, étant donné la qualité et la quantité des productions de notre pays. […] On se doute bien que chaque festival essaie de représenter au maximum la production mondiale et je crois que la France, avec les États-Unis et le Canada, est une des plus prolifiques à ce niveau-là ».
Coup d’œil sur trois web-séries francophones nominées
Le festival met en lumière Jezabel, une web-série française dramatique multi-récompensée internationalement. On y suit le récit initiatique d’une musicienne muette. Être sélectionné, pour Julien Bittner, le réalisateur, « est plutôt une agréable surprise ! ». Même si Jezabel a déjà remporté de nombreux prix à travers le monde, y compris celui de meilleure série internationale à Raindance, « c’est une bonne nouvelle et une preuve d’ouverture et de curiosité de la part du Vancouver Webfest », précise le réalisateur de cette coproduction
franco-belge.
Sur un ton plus social, on retrouvera Les Engagés, une web-série LGBT qui suit la vie de militants associatifs. Dernièrement récompensée au Festival de la fiction TV de La Rochelle et au UK Web Fest l’année passée, elle est intitulée Woke à l’international. Son créateur et scénariste, Sullivan Le Postec, est fier de cette nomination : « La France a une production de web-séries très riche en volume mais aussi en diversité et en qualité, ce qui lui permet d’être souvent représentée dans les webfestivals. Dans ce contexte d’émulation forte, je suis content que Les Engagés participe à la sélection ».
Finalement, les visiteurs pourront se détendre avec le cocasse Mortus corporatus, web-série française comique, qui a gagné plusieurs prix, dont ceux de la meilleure comédie et du meilleur scénario au Sicily
Webfest en 2016. La série raconte l’histoire de faucheurs employés par l’entreprise La Mort Inc. La première saison avait déjà été sélectionnée par le Vancouver Webfest en 2016, et c’est donc avec un étonnement enchanté que Fabien Camaly, le producteur et réalisateur, accueille la nouvelle : « C’est une très bonne surprise ! ».
Un média en pleine expansion
Le domaine du numérique est encore méconnu. Pourtant, les web-séries ne sont pas nées hier. « Les web-séries existent depuis longtemps, explique Fabian Camaly. Mais c’est vrai que ces dernières années l’engouement s’est développé, on peut le voir avec la multiplication des festivals par exemple, mais aussi avec l’arrivée de grands groupes qui s’intéressent de près à ce format avec des financements plus importants. La production y gagne en qualité indéniablement, mais les projets sont plus nombreux aussi, il faut arriver à se faire une petite place », relève le producteur et réalisateur.
Sullivan Le Postec avance sa propre analyse : « La plus connue des web-séries françaises, Le Visiteur du Futur, a été créée en 2009. Ce que l’on constate aujourd’hui, c’est une arrivée à maturité du secteur, notamment grâce sa professionnalisation. Studio 4, qui coproduit Les Engagés, appartient par exemple au groupe audiovisuel public France Télévisions. Cela permet un rendu proche d’une série télévisée, tout en conservant une véritable liberté créative, aussi bien dans les sujets que dans leur traitement. La télévision française n’avait jamais produit de série LGBT avant Les Engagés, ce qui montre l’importance de la webcréation ».
Les web-séries n’ont pas fini de faire parler. Incontestablement, elles deviennent un immanquable de la production de contenu, riches en découvertes.
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