« L’amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l’imagination ». Écrit entre 1594–1595, Le songe d’une nuit d’été (A Midsummer Night’s Dream), œuvre réputée de William Shakespeare, ne cesse d’inspirer ses contemporains. La compagnie de danse Coastal City Ballet, basée à Vancouver, en offrira deux représentations : le 19 mai au théâtre Playhouse de Vancouver, et le 8 juin au Centre des Arts de Surrey.
Le ballet A Midsummer Night’s Dream vient clôturer la saison avec classicisme et modernité. L’œuvre est audacieuse pour la compagnie Coastal City Ballet qui gagne en renommée au fil des ans. Co-fondateur et directeur artistique depuis sa création en 2011, c’est à l’Académie de Danse de Beijing que Li Yaming a fait ses armes dès l’âge de 11 ans. Entre collaborations internationales et enseignement artistique, il est heureux de présenter un classique peu programmé en Colombie-Britannique, une œuvre à la fois onirique et ironique sur l’amour, à la chorégraphie rythmée et exigeante rassemblant près de trente danseurs en scène.
Un ballet lié à l’histoire de la compagnie
« Nous avons décidé de remonter le ballet comme un classique de la compagnie », indique Li Yaming. En 2013, deux représentations du ballet avaient eu lieu sous la direction d’Irene Schneider, chorégraphe allemande, fidèle à la compagnie. Après les grandes compagnies de ballet européennes, elle partage désormais son temps entre la direction de l’école de ballet du théâtre de Magdeburg et des collaborations artistiques. Suite à une rencontre à Brasilia en 2010 et admiratif de son travail, Li Yaming lui propose de travailler ensemble. Depuis maintenant six ans, cette amoureuse de Shakespeare chorégraphie chaque année pour la compagnie.
La troupe de danseurs initiale n’est plus, à l’exception de quelques danseurs, dont Ana Paula Oioli, arrivée il y a 6 ans du Brésil. Forte de son expérience, elle tiendra deux rôles au sein du ballet : « C’est très demandeur et rapide, avec beaucoup de sauts ».
Bien que la chorégraphie reste sensiblement similaire à celle de 2013 sur un opéra de Felix Mendelssohn, Irene Schneider y a apporté quelques changements afin de « mettre en avant le corps et la technique du danseur, car le corps est un langage »,
explique Li Yaming.
Face à un financement qu’il faut toujours rechercher, remonter Le songe d’une nuit d’été permet aussi à la compagnie de réduire ses coûts, notamment pour les costumes. Cette œuvre étudiée à l’école offre également au jeune public l’occasion de pouvoir assister à un ballet tout en en ayant une lecture accessible.
Une exigence professionnelle reconnue
Non considérée comme professionnelle faute de pouvoir rémunérer ses équipes, la compagnie poursuit toutefois sa progression et atteint les standards professionnels au vu du parcours des équipes. « Nous offrons une formation professionnelle, et de l’entraînement à la production. Nous leur donnons un œil critique et constructif pour grandir », affirme Li Yaming. C’est d’ailleurs ce que viennent chercher les danseurs comme Thys Armstrong, originaire de Vancouver. « Monsieur Li Yaming est réputé ici », dit-il.
La compagnie ouvre des portes. En ce sens, Coastal City Ballet est un tremplin. Ana Paula Oioli a quitté le Brésil car le ballet y est considéré comme un loisir et non un métier à part entière. Li Yaming, qui a l’habitude de se déplacer à l’étranger pour des collaborations et pour repérer de nouveaux talents, invite des danseurs du Brésil et du Japon entre autres, à se joindre à sa troupe.
Le recrutement est très ouvert. Des professionnels intègrent également la compagnie, laissant parfois un confort de vie derrière eux. Un système de don en faveur de la compagnie est d’ailleurs possible via l’organisation à but non lucratif Ballet Productions Canada Society. Il y a un vrai partage d’expériences et de compétences culturelles et artistiques entre tous, ce qui réjouit Li Yaming et ses danseurs, et prochainement les spectateurs.
A Midsummer Night’s Dream, le 19 mai à 20 h, au théâtre Vancouver Playhouse et le 8 juin à 20 h, au Centre des Arts de Surrey