Vancouver est depuis toujours riche de ses espaces naturels et de sa diversité. Si l’hiver a tenu à l’écart les frileux, les beaux jours mettent en exergue toutes les facettes des activités de plein air. On y entend parler anglais et français, mais aussi chinois, espagnol, japonais ou pendjabi. Débutants ou chevronnés, les membres des différentes communautés trouvent leur place en plein air cet été.
Le plein air a pendant longtemps été vu comme un milieu fermé, réservé à quelques communautés.
Mais les époques changent. Originaires des quatre coins du monde, les communautés présentes à Vancouver ont leur manière propre de pratiquer des activités à l’extérieur. Et des organisations telles que ParkBus ou NatureKids BC aident les nouveaux arrivants, les familles ou tout simplement les néophytes à explorer les environs.
Tous dehors !
Josie Broadbent, qui vient de Nouvelle-Zélande, pratique l’escalade, la randonnée et le canoë, des activités qu’elle a eu la chance de découvrir dans son pays d’origine. « Les activités extérieures sont la norme en Nouvelle-Zélande, j’ai eu la chance d’apprendre les bases du plein air en club », raconte-t-elle. Josie précise qu’il y a néanmoins des spécificités liées au Canada à ne jamais oublier, comme la présence d’animaux sauvages tels que les ours et les cougars.
L’accès aux activités extérieures n’est pas le même dans tous les pays. Originaire d’Angleterre, Zena Mutton pratiquait le vélo et la course à pied. L’accès aux montagnes et à l’océan à Vancouver lui a permis de découvrir le ski en hiver mais aussi et surtout le kayak en été. Une chance qu’elle a saisie en décidant de vivre directement près des espaces nautiques de Vancouver.
De la même manière, Tzu-Hsuan Lin pratiquait déjà beaucoup d’activités comme la randonnée et le camping à Taiwan où elle a grandi, mais « Vancouver permet d’accéder assez facilement à beaucoup de lieux à couper le souffle ».
Pendant les camps d’été qu’il organise, Calvin Bondoc profite de son expérience pour enseigner les rudiments du camping et de la randonnée à des adolescents appartenant à la communauté philippine de Vancouver. « C’est une occasion exceptionnelle pour des adolescents qui n’ont jamais eu ce type d’expérience auparavant ou très peu. Cela permet également de créer une vraie communauté sur ce genre d’activité », avance Calvin.
Vers plus d’accessibilité
Les activités extérieures n’ont pas toujours été ainsi accessibles à toutes les communautés. Longtemps vu comme une sphère réservée aux hommes blancs des milieux aisés, le plein air a changé d’image. Certaines barrières ont toutefois la dent dure : le coût, l’équipement, le réseau social mais aussi le manque de connaissances.
Directrice de l’association NatureKids BC basée à North Vancouver, Louise Pedersen explique qu’il n’est pas toujours simple pour les nouveaux arrivants de profiter des richesses de la région. « Le coût, le transport et l’équipement sont souvent des éléments déterminants », confie-t-elle. En effet, difficile d’aller dans les montagnes sans un manteau adapté à l’humidité et au froid canadien, et que dire des bottes très coûteuses ! Fondateur de ParkBus, Boris Issaev ajoute que « les nouveaux arrivants n’ont parfois même pas conscience du potentiel du pays dans lequel ils immigrent ».
Par ailleurs, il faut prendre en considération la barrière de la langue qui rend parfois l’accès difficile aux activités. Interrogée sur le sujet, Tzu, membre de la communauté taiwanaise de Vancouver, se dit « parfois surprise du manque de signalisation dans les parcs en mandarin, espagnol ou japonais ». Dans une ville d’accueil et d’immigration, cet élément est à prendre au sérieux car l’anglais est la seconde langue pour beaucoup.
Des programmes encourageants
À chaque problème, sa solution ! ParkBus s’efforce de rendre les parcs provinciaux et nationaux accessibles au plus grand nombre, assure Boris Issaev. En effet, plusieurs services destinés aux nouveaux arrivants sont très abordables, voire gratuits. ParkBus renchérit en tenant en compte l’aspect pédagogique dans le développement de plusieurs de ses programmes. Par exemple, le programme ActiveDays, récemment lancé en Colombie-Britannique, a pour objectif de faciliter la rencontre des communautés dans l’exploration des espaces naturels. « Le plein air, ça s’apprend », souligne Boris Issaev.
Le programme NatureLink, lancé cette année à Vancouver, est quant à lui destiné aux familles nouvellement arrivées qui veulent découvrir le plein air dans un environnement sécurisant et rassurant. ParkBus compte même au sein de son équipe plusieurs personnes bilingues : en anglais, français, espagnol, mandarin, etc. C’est leur manière de se rendre visibles, accessibles, et disponibles pour le plus grand nombre.
Basé à North Vancouver, NatureKids BC œuvre en faveur d’une exploration des milieux naturels à moindre frais et dans un cadre sécurisant. L’association est composée de bénévoles qui tentent de faire du plein air un mode de vie accessible à tous. « Le plein air ne doit pas être difficile d’accès, c’est un élément qui a toujours été inhérent à nos styles de vie par le passé, d’où que l’on vienne », affirme Louise Pedersen.
L’enseignement du plein air auprès des jeunes générations est important. Il leur apporte bien plus que l’envie de pratiquer le camping ou le ski. Louise Pedersen et Boris Issaev s’unissent d’une même voix : « Des enfants qui profitent des espaces naturels, ce seront des adultes qui œuvreront pour préserver ces lieux ».
L’accessibilité du plein air est en changement. Les espaces naturels deviennent des lieux de rencontres où chaque communauté a sa place et sa manière de profiter des espaces sauvages. Ainsi, pour beaucoup de nouveaux arrivants, le plein air à Vancouver n’est plus qu’un simple loisir, mais un véritable mode de vie.