Il m’est impossible de garantir l’expérience que vivra quelqu’un d’autre à Vancouver. L’éventail d’événements qui constitue mon expérience de vie ici a été tout à fait inattendu, unique, et cette expérience découle certainement du privilège d’être bilingue, blanc et mâle. Il y a une variété infinie de personnes rassemblées dans cette ville, qui interagissent et communiquent par des canaux imprévus de communication, ce qui rend impossible de résumer en peu de mots l’unique richesse d’une expérience personnelle.
Ce qui doit d’abord être accepté de tous, c’est le fait que le lieu géographique que nous partageons ensemble est celui du territoire non cédé du Peuple Salish de la côte ouest. Pour bien célébrer une possible communion de pensées, nous devons reconnaître la tentative implicite des colonisateurs d’éliminer la culture originelle autochtone de cette région. Tout mouvement pour aller de l’avant devra commencer par la décolonisation. Écouter, respecter et promouvoir les voix autochtones. C’est seulement à partir de ce postulat que nous pouvons progresser et avancer.
Chaque jour, en tant qu’individus, chaque action que nous entreprenons devrait nourrir un esprit d’entente cordiale croissante, ici et maintenant. Ce qui implique une responsabilité essentielle : toujours écouter et se donner la parole, et célébrer la singularité de ce que nous partageons tous.
J’ai déménagé de l’Ontario il y a cinq ans, après avoir terminé mes études secondaires. Depuis, j’ai eu le privilège de travailler pour un nombre presque surprenant d’emplois variés. Entre récurer les plats graisseux du célèbre restaurant White Spot et aider des acteurs d’Hollywood peu connus, cela m’a donné l’occasion de rencontrer une incroyable myriade de personnes différentes les unes des autres. Des gens de tous les horizons, venus du monde entier, tous réunis ici et participant, chacun à sa manière, au concept occidental du travail.
Parfois, en prenant une bière après notre quart de travail, nous partagions des histoires liées à nos cultures et à nos origines. Mais nous arrivions rarement à partager nos cultures et créer quelque chose d’unique. En fait, d’après ce que je comprends, la plupart de mes collègues n’ont même pas le temps de vivre leur culture à la maison. Cela peut devenir nocif, tellement de temps est consacré à leur travail et surtout avec le malheureux constat que la culture d’entreprise et celle du travail a remplacé leur propre legs culturel.
C’est durant les occasions en dehors du travail que j’ai pu partager d’incroyables expériences de la diversité culturelle dont Vancouver aime tant se vanter. Les rythmes latins emplissent les cafés et les restaurants d’une musique si contagieuse que vous devez danser. Les expériences sacrées et communautaires des cérémonies indigènes, la générosité des familles et le spectacle des défilés du Nouvel An chinois sont les choses que je chéris le plus. Ce sont les événements qui rendent la vie ici aussi belle que possible.
Prenez un moment. Consacrez du temps à participer à des occasions qui rassemblent les gens. Chérissez les événements qui incluent tout le monde. Si je devais donner un seul conseil, ce serait d’essayer d’assister à tous les événements auxquels vous êtes invité. Si vous n’êtes pas invité à quoi que ce soit, allez à la recherche de tels événements ! Il y a une quantité infinie de choses qui se passent dans cette ville, et en tout temps.
Je veux défier le lecteur à consacrer du temps à enrichir les autres cultures que nous partageons, à aider à célébrer d’autres origines et à être fier de sa propre culture. De ne pas laisser votre travail vous distraire de ce qui est le plus important. Si vous avez un employé, donnez-lui le soutien nécessaire pour prendre congé. Si vous travaillez constamment, prenez le temps que vous pouvez pour redonner aux autres autour de vous. La pluralité culturelle est une force; plus nous partageons nos points de vue, plus nous sommes aptes à trouver des solutions. Tout un chacun de nous peut jouer un rôle, ce qui n’est pas à sous-estimer.
Traduction par Barry Brisebois