Musiques : « La culture brésilienne a capturé l’imaginaire du monde »

La légende Sal Ferreras, percussionniste et créateur du concert Aquarela do Brasil. | Photo par Vincent L. Chan

Les 8 et 9 novembre prochains, le Centre culturel latino-américain de Vancouver présentera son vibrant concert Aquarela do Brasil : une célébration explosive de musique et de danse, au Vancouver Playhouse. Ce sera l’occasion pour le public de s’embraser aux rythmes stimulants de l’éclectique culture brésilienne, véritable passion mondiale.

Ce concert novateur est organisé en l’honneur du 60e anniversaire de la naissance de la Bossa Nova. Les artistes représentés rendront hommage non seulement à la richesse des traditions culturelles du Brésil, mais également à son indéniable impact sur la scène mondiale des arts contemporains.

Le charme brésilien

Le percussionniste de renommée internationale et créateur du concert, Sal Ferreras, souligne que « dès les années 1940, la culture brésilienne a capturé l’imaginaire du monde en introduisant une irrésistible combinaison de belles mélodies, d’harmonies complexes et de rythmes énergisants, tous interprétés en portugais, l’une des langues les plus lyriques au monde ».

Sous l’impulsion de la popularité du Carnaval de Rio, la musique et la danse de la samba sont reproduites et imitées par les compositeurs internationaux. Ces influences musicales sont alors interprétées dans de nombreux films hollywoodiens ainsi que dans des comédies musicales à Broadway, illustrant entre autres les talents de l’enivrante Carmen Miranda et de son groupe Banda da Lua.

Aussi, la musique et la danse brésiliennes se sont introduites dans la culture populaire mondiale, avec notamment le long métrage d’animation Saludos Amigos, produit par Walt Disney en 1942. Le film propulsa le court métrage Aquarela do Brasil et la chanson du même titre, écrite par Ary Barroso en 1939, sous les feux des projecteurs.

L’influence du « nouveau style »

À la fin des années 1950, le Brésil est en plein essor économique et Brasilia devient la capitale du pays avec son architecture moderne. Dans ce contexte d’harmonie sociale et politique, la sortie internationale du single Chega de Saudade constitue le lancement du phénomène Bossa Nova, nouvelle vague issue du croisement de la samba et du cool jazz. La chanson est interprétée pour la première fois en 1958 par le guitariste João Gilberto. Cette samba adoucie, célébrant le romantisme et le bon temps à la plage, séduit la scène internationale.

La comédie dramatique française Orfeu Negro, de Marcel Camus, a également participé à l’engouement pour la Bossa Nova. Les chansons de la bande originale ont été composées par Antônio Carlos Jobim, Vinícius de Moraes et Luiz Bonfá. Le film a reçu la Palme d’or à Cannes en 1959.

Puis, le saxophoniste américain Stan Getz et les musiciens de la Bossa Nova collaborent ensemble sur le tube universel Garota de Ipanema. Interprétée en anglais et en portugais sur l’album Getz/Gilberto de 1963, la chanson remporte un Grammy Award en 1965.

La popularité de la musique brésilienne continue à se propager dans les années 1970 sur les ondes mondiales, notamment avec Sergio Mendes et son groupe Brasil 66, ainsi que le mouvement culturel Tropicalisme dont l’artiste Gilberto Gil est une figure éternelle.

Le langage du partage

Comme le souligne la vice-présidente du Centre culturel latino-américain de Vancouver, « quoi de mieux que la fantastique musique brésilienne pour accroître la compréhension des arts et des cultures des pays d’Amérique Latine ? ». Elle ajoute qu’Aquarela do Brasil « incarnera l’enthousiasme ainsi que la variété des rythmes et des couleurs harmonieuses » des musiques brésiliennes traditionnelle et moderne.

Pour cela, Sal Ferreras dirige un puissant groupe d’artistes, tous récompensés à l’échelle internationale et résidant en Colombie-Britannique : le guitariste Celso Machado, le flûtiste et saxophoniste Tom Keenlyside, le bassiste Jodi Proznik et le pianiste Miles Black, le percussionniste cubain Toto Berriel, la sensation du tambourin Liam MacDonald, le tromboniste Rod Murray et le trompettiste John Korsrud. Ils se produiront aux côtés de l’exubérante troupe de danse Aché Brasil. Le chef d’orchestre de la soirée ajoute : « Tous ces artistes, à leurs façons, ont voulu partager et cultiver le profil de cette musique brésilienne ».

L’ensemble compte bien vivifier le public en interprétant les styles musicaux les plus exaltants du patrimoine brésilien : les célèbres rythmes du Carnaval de Rio, l’emblématique Samba-Reggae de Bahia, les chorégraphies frénétiques du Frevo de Recife avec son parapluie multicolore comme accessoire traditionnel, les musiques éblouissantes du Choro et enfin l’élégance des mélodies de la Bossa Nova.

Finalement, Sal Ferreras conclut : « Le monde a besoin de plus de musique : malgré les difficultés rencontrées au quotidien, il existe un lien plus étroit entre les individus. La musique permet ainsi de partager la joie, la passion et de se sentir vivant ».

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