Il y a un an, le mouvement #MeToo a attiré l’attention sur le harcèlement sexuel au Canada, mais aussi à l’étranger.
Nous saluons le courage de toutes les victimes qui ont raconté leur histoire – et, en tant que sénatrices, nous savons que nous avons un rôle à jouer pour assurer le respect et la sécurité au travail pour tous, et pour éliminer la violence et le harcèlement fondés sur le sexe. Nous disposons de nombreux outils : des comités, des enquêtes, des études, des motions, des projets de loi et des amendements qui peuvent faire progresser les droits de la femme.
Lorsque le projet de loi C-65 contre le harcèlement a été soumis à la Chambre haute, les sénateurs ont proposé des amendements afin qu’il reflète mieux les réalités du milieu de travail moderne et que les plaintes de harcèlement soient traitées de manière appropriée. Par exemple, nous avons amendé le projet de loi afin « de veiller à ce que la personne désignée par l’employeur pour recevoir les plaintes ayant trait aux incidents de harcèlement et de violence ait des connaissances, une formation et de l’expérience dans le domaine du harcèlement et de la violence et connaisse les textes législatifs applicables ».
Un autre projet de loi, C-69, Loi sur l’évaluation d’impact, contient aussi des dispositions qui exigeraient que le processus fédéral d’évaluation d’impact tienne compte, entre autres, de « l’interaction du sexe et du genre avec d’autres facteurs identitaires ». Nous sommes d’accord que ce projet de loi prévoit une analyse comparative entre les sexes pour garantir que les droits de la femme soient reconnus et respectés dans le cadre de l’élaboration de politiques.
De façon plus générale, le projet de loi peut contribuer à mettre fin à la violence et au harcèlement fondés sur le sexe. C’est de cette manière que le secteur de l’emploi fédéral peut devenir un leader au Canada que d’autres employeurs peuvent suivre. Aucun milieu de travail n’est à l’abri des torts causés par la violence et le harcèlement fondés sur le sexe.
En tant qu’institution, le Sénat adopte une approche proactive à l’égard de cet enjeu complexe. Le Sous-comité sénatorial sur les ressources humaines est en cours de révision de la Politique du Sénat sur la prévention et le règlement du harcèlement en milieu de travail qui n’a pas été mise à jour depuis 2009. Au cours de ses travaux et après avoir entendu le témoignage de témoins experts, de travailleurs syndiqués et de représentants du personnel du Sénat, le sous-comité a recommandé d’offrir une formation obligatoire sur la prévention du harcèlement et de la violence en milieu de travail. Le Sénat a rapidement pris des mesures en vue d’offrir cette formation à l’ensemble des sénateurs et des gestionnaires. Plus de 90 % des sénateurs ont déjà participé à des séances de formation. De plus, on prévoit que d’autres membres du personnel du Sénat prendront part à la formation obligatoire l’année prochaine. Un rapport détaillé sur la politique du Sénat contre le harcèlement est également en préparation.
En tant que sénateurs, nous disposons de ressources afin de promouvoir le dialogue. Il nous revient de donner plus de place à de grandes féministes et à des groupes de la société civile.
Voilà pourquoi les sénateurs et le Haut-commissariat sud-africain ont accueilli la directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, le 27 novembre dernier à Ottawa pour son premier arrêt dans le cadre de la campagne mondiale annuelle de l’ONU, Les 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le sexe, #HearMeToo.
Cette campagne mondiale, qui s’est terminée le 10 décembre, soit la Journée des droits de la personne, lance un appel à tous à remettre en question les normes et les perceptions culturelles sexistes. Nous exhortons toutes les Canadiennes et tous les Canadiens à utiliser leur pouvoir pour promouvoir le changement, notamment contester les commentaires misogynes, faire du bénévolat pour un organisme local, et faire de la sensibilisation concernant la violence fondée sur le sexe, à la maison et au travail.
Nous ne sommes pas inconnues à ce problème. Certaines d’entre nous sont des survivantes d’agression sexuelle et d’autres ont enquêté sur des cas d’exploitation sexuelle dans les milieux de l’éducation et de la santé. Nous croyons que toutes les femmes et les filles, peu importe où elles vivent dans le monde, ont le droit de vivre sans violence à la maison, au travail et dans leur communauté.
Au cours de ces 16 jours d’activisme, des gens de tous genres se sont réunis pour évaluer le progrès et établir des mesures afin de s’assurer que ces questions liées à l’inclusion, à l’engagement et à la sécurité soient abordées.
C’est à notre tour de les aider de façon continue.
Marilou McPhedran (GSI – Manitoba)
Wanda Elaine Thomas Bernard (GSI – Nouvelle-Écosse – East Preston)
Mary Coyle (GSI – Nouvelle-Écosse – Antigonish)
La sénatrice Marilou McPhedran est une avocate spécialisée en droits de la personne. Elle a été nommée membre de l’Ordre du Canada pour avoir mené conjointement la campagne qui visait à mieux protéger l’égalité entre les hommes et les femmes dans la Constitution canadienne. Elle représente le Manitoba.
La sénatrice Wanda Elaine Thomas Bernard est une travailleuse sociale et un ancien membre de la Coalition nationale des conseils consultatifs sur le statut de la femme. Elle représente la Nouvelle-Écosse et préside le Comité sénatorial des droits de la personne.
La sénatrice Mary Coyle est devenue une militante de l’égalité des sexes ainsi que de l’inclusion économique et du leadership des femmes à l’échelle nationale et internationale dans ses rôles antérieurs dans les domaines de l’éducation postsecondaire et d’organismes à but non lucratif. Elle représente la région d’Antigonish, en Nouvelle-Écosse.