Les études postsecondaires ont été reconnues comme un facteur clé de la réussite sur le marché du travail, mais les jeunes issus de familles à revenu plus faible sont beaucoup moins susceptibles de faire des études collégiales ou universitaires que les jeunes provenant de familles à revenu plus élevé.
Dans le but de remédier à cette situation, des programmes de prêts et bourses d’études, ainsi que des incitatifs à l’épargne-études ont été mis en place pour fournir du soutien aux familles ayant des moyens financiers limités. Cependant, il n’existait aucune donnée probante jusqu’à maintenant sur les avantages économiques associés aux études postsecondaires, selon le niveau de revenu parental.
Une nouvelle étude de Statistique Canada examine les différences de gains annuels médians entre les diplômés postsecondaires et les personnes n’ayant pas fait d’études postsecondaires, selon le niveau de revenu parental. Le groupe des diplômés postsecondaires comprend les personnes qui étaient âgées de 20 à 23 ans en 2010 et qui avaient obtenu un diplôme cette même année d’un programme d’études collégiales ou d’un programme d’études universitaires de premier cycle de l’Ontario. Leurs gains ont été examinés en 2015 (cinq ans après l’obtention du diplôme) et comparés avec les gains d’un groupe de résidants de l’Ontario du même âge qui n’avaient jamais fréquenté un établissement postsecondaire. Le revenu après impôt des parents a été mesuré au moment où le jeune avait 19 ans et vivait avec au moins un des parents. Les jeunes ont ensuite été répartis en cinq quintiles (chaque groupe représentant 20 % de la population), selon le revenu de leurs parents. Les données provenaient principalement du Système d’information sur les étudiants postsecondaires, du fichier sur la famille T1 et de la cohorte A de l’Enquête auprès des jeunes en transition.
L’étude a démontré que le fait d’avoir terminé des études postsecondaires est associé à une hausse plus marquée des gains chez les jeunes de familles à revenu plus faible que chez les jeunes de familles à revenu plus élevé. Cela s’avérait le cas pour les titulaires d’un diplôme collégial, ainsi que pour les titulaires d’un diplôme universitaire de premier cycle, lorsqu’on les comparait aux jeunes n’ayant jamais fréquenté un établissement postsecondaire.
Par exemple, les jeunes qui étaient issus de familles de la tranche inférieure de 20 % de la répartition du revenu et qui étaient titulaires d’un baccalauréat d’une université affichaient des gains médians de 52 238 $ cinq ans après avoir obtenu leur diplôme, comparativement à 19 744 $ chez les jeunes de la même tranche de revenu qui n’avaient pas fait d’études postsecondaires. Il s’agit d’un avantage net de 32 494 $ ou de 165 % en termes relatifs.
Par contre, chez les jeunes issus de familles de la tranche supérieure de 20 % de la répartition du revenu, la différence sur le plan des gains médians était de 28 922 $, les titulaires d’un baccalauréat ayant affiché des gains médians de 62 420 $ comparativement à 33 498 $ chez les jeunes n’ayant pas fait d’études postsecondaires. En termes relatifs, il s’agit d’un avantage net de 86 %.
Les avantages nets associés à un diplôme d’études collégiales (comparativement à aucun diplôme postsecondaire) sont généralement inférieurs à ceux associés à un diplôme d’études universitaires de premier cycle (comparativement à aucun diplôme postsecondaire). Toutefois, l’avantage était aussi plus grand chez les jeunes issus de familles de la tranche inférieure de 20 % de la répartition du revenu (15 286 $ ou 77 %) que chez ceux issus de familles de la tranche supérieure de 20 % (11 056 $ ou 33 %).
L’étude a également démontré que les avantages estimés supérieurs des études postsecondaires pour les jeunes issus de familles de la tranche inférieure de revenu familial ne découlaient probablement pas du choix du domaine d’études ou de différences d’aptitudes cognitives et non cognitives entre les groupes de jeunes examinés.
Cette étude a été réalisée dans le cadre d’un partenariat entre Statistique Canada et le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur.
Source : Direction des études analytiques – Statistique Canada