Déjà quelques mois passés à Vancouver et vient le moment de noter les premières observations, les premières expériences et réactions différentes de celles qui constituent mes repères habituels. Des signes qui me guident dans ma compréhension de l’environnement qui m’entoure.
J’ai eu de la chance depuis mon arrivée dans cette grande ville cosmopolite car plusieurs personnes m’ont tendu les bras sans se poser de question et ont confirmé la règle : les Canadiens sont forts sympathiques et attachants. Le premier soir, j’ai été gentiment aidée par un chauffeur de bus qui m’a tout d’abord conduite à l’abri de la pluie torrentielle qui s’abattait en guise de bienvenue, pour ensuite m’indiquer l’arrêt de bus où je devais descendre ainsi que la direction à prendre. Seule dans le noir, à batailler avec ma grosse valise et mon sac à dos sous la pluie battante, je n’ai pas croisé un chat jusqu’à la porte d’entrée de mes hôtes. S’en est suivi un accueil chaleureux, par les personnes chez qui je suis restée plusieurs mois avant de décider de prendre mon envol et de me rapprocher de mon lieu de travail au centre-ville.
Lors de mes explorations à travers la ville et ses alentours, je suis fascinée par les points de vue donnés via le « skytrain », le reflet de la lumière de fin de journée sur les bâtiments de verre et la diversité culturelle qui cohabite et s’émulsionne au gré des quartiers. Tous ces bruits, ces mouvements sont ponctués par l’eau, omniprésente, et les montagnes à l’horizon.
Au fil du temps, je complète ma liste de toutes ces petites choses différentes du quotidien que l’on ne remarque plus après quelques temps. Ici, il faut faire la queue en ligne pour prendre le bus et si le chauffeur considère que le nombre de passagers maximum est atteint, il te demande de ne pas monter dans le sien. Tu n’as plus qu’à espérer que le prochain ne sera pas plein. Il est de coutume de le remercier avant de descendre à ton arrêt que tu as signalé en tirant sur un câble qui longe tout le bus. Si tu souhaites envoyer un colis ou effectuer une quelconque opération liée à la poste, tu dois te rendre dans une pharmacie où se trouve une antenne postale. Les clefs se mettent à l’envers dans la plupart des serrures, mais il arrive qu’il y ait quelques exceptions.
Lorsque tu te promènes dans les rues, tu croises une personne en tee-shirt et sandales thongs à côté d’une personne en manteau d’hiver et bottes fourrées. De manière générale, les gens s’excusent tout le temps, ce que tu es amené à faire également sans même t’en rendre compte. L’autre fois quelqu’un m’a marché sur le pied et nous nous sommes excusés mutuellement. Vancouver a une image de ville verte à travers le monde, pourtant les fruits et légumes sont emballés individuellement et les sacs plastiques distribués dans presque tous les magasins. Je suis également impressionnée par la quantité de gobelets en plastique à usage unique retrouvés un peu partout.
En voiture, tu peux tourner à droite même quand le feu est rouge sauf certaines exceptions et il arrive que les croisements à quatre voies comportent quatre stops. Lorsque tu vas au cinéma, tu pourrais voir le film encore deux fois tellement les sièges sont confortables. Lorsque tu assistes à un concert, il faut faire avec le va-et-vient du public qui se lève et vient s’asseoir en demandant à toute une rangée de faire de même pour aller chercher un verre de vin ou une bière.
Les cuisinières ont un immense four à la taille de la dinde. La tradition veut que si tu achètes un brie, tu le présente dans une assiette avec des crackers tout autour. La notion d’apéritif n’existe pas, en revanche tu peux faire des afterwork avec tes collègues dès cinq heures de l’après-midi. Arriver à l’heure c’est être un quart d’heure en avance.
La liste est encore longue, Vancouver est une ville de contraste, captivante et pleine de vie, je retourne de ce pas à mon poste d’observation.