C’est l’exploration de la vie en milieu urbain qui fait vibrer l’artiste peintre Richard Tetrault. Il présente ses oeuvres dans le cadre du Kaleidoscope Arts Festival à Coquitlam le 10 août 2019.
Le peintre décrit l’exposition comme étant une « œuvre murale mi-spontanée, de conception directe concentrée sur le monde naturel en voie de disparition ».
Richard Tetrault, qui est né et a grandi à White Rock, a voulu être un artiste depuis le tendre âge de cinq ans. Son choix de vie a été influencé en partie par sa mère, artiste autodidacte et fondatrice du théâtre à White Rock.
« Ma mère et moi avons peint ensemble dans la nature. J’ai grandi parmi une foule d’artistes et mes parents étaient tous deux très encourageants, » dit-il.
Richard Tetrault a étudié la peinture et la musique classique durant sa jeunesse. Pendant les années 70, à l’École d’art de Vancouver (aujourd’hui l’Université Emily Carr), il a appris la gravure, les estampes en bois, la peinture ainsi que le collage et les techniques murales. Au milieu des années 80, il a étudié le dessin d’après nature
à New York.
L’artiste travaille en studio, façon vieille école.
« Je suis assez démodé, je dessine et taille encore des blocs de bois, je crois encore à l’importance des matériaux authentiques. Je crois encore en une certaine façon d’opérer comme artiste, » s’exclame-t-il en riant.
Il découvre l’Est de Vancouver (DTES) à la fin des années 70 où il déménage après avoir effectué plusieurs voyages. Il en a fait sa base, et la ville devient alors source d’inspiration.
Influence sud-américaine
Voyageant au Mexique au milieu des années 70, Richard Tetrault s’est retrouvé profondément inspiré par les œuvres murales de ce pays, particulièrement celles « des grands trois » : à savoir Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros. Ces catalyseurs préparent sa formation à l’art mural. José Delgadio, un réfugié salvadorien vivant à Vancouver, a grandement influencé le peintre dans les années 90. Ce dernier ira jusqu’à organiser la création d’une œuvre murale à l’université de Cuernavaca, au Mexique, avec lui.
« Il était certainement un visionnaire de plusieurs façons. J’adore cet esprit de l’Amérique latine où il y a une vraie camaraderie dans le monde de l’art mural. La valeur de l’art est dans la multiplicité d’interprétations. » dit-il.
Les thèmes que dépeint Richard Tetreault sont inspirés de la rue et il trouve ses sujets dans le paysage urbain.
« Peu importe si je suis au Mexique ou en Asie ou ailleurs. C‘est ma façon de travailler. Mon thème le plus récurrent est un mélange de bord de mer urbain et de sites industriels que j’aime beaucoup, ainsi que les paysages urbains du centre-ville est (DTES), » explique -t-il.
Influence locale
« Le flux qu’on retrouve dans le paysage urbain est un des thèmes les plus importants qui ressort dans mes œuvres murales. Autrement dit, le déplacement et la marginalisation de la communauté; ces dichotomies sont mes thèmes dominants, » décrit-il.
Richard Tetrault essaye d’insérer un brin d’espoir dans ses œuvres murales, telle que celle sur laquelle il a travaillé l’an dernier pour le Bridge Housing for Women in DTES.
« On voulait faire quelque chose qui projette la solidarité et la puissance de la communauté, ce qui, à mon avis, a plus de valeur que de se pencher sur les éléments pénibles qui caractérisent cette zone, quoiqu’ils soient indéniables. Il faut faire des choix en termes de valeurs et miser sur ce qui sera le plus positif pour les gens qui les regardent tous les jours.
De prime importance pour Richard Tetrault et les autres artistes avec lesquels il travaille est l’engagement communautaire et le développement de designs.
« [Les designs] se font toujours en couches superposées, alors l’histoire derrière elles est aussi intéressante que la pièce elle-même, » explique-t-il.
L’engagement, dit-il, est crucial dans une vision d’inclusion.
« L’artiste devient comme le chef d’orchestre. Cela comprend tout : du concept initial aux ateliers, et de prendre, par la suite, toutes ces idées disparates et en faire quelque chose de cohésif, » exprime-t-il.
Si le travail en studio de l’artiste le mène souvent à sonder de nombreux territoires, il n’en est pas de même pour ses oeuvres publiques.
« Avec une oeuvre publique, je ne suis là que pour un court temps mais les autres gens la regardent quotidiennement et c’est important de s’en souvenir. Il faut qu’elle ait une certaine résonance, » partage Richard Tetrault.
Pour plus d’informations visitez le :
et le : www.richard-tetrault.ca