Dans le cadre des 20 ans du journal La Source, Luc Bengono est allé à la rencontre de plusieurs anciens collaborateurs de l’édition francophone. Voici son entrevue avec Julie Hauville, journaliste, rédactrice en chef, puis éditrice bilingue des deux sections du journal La Source durant la période qui s’échelonne de mars 2012 à avril 2016.
Durant quelle période avez-vous travaillé pour le journal La Source ?
J’ai travaillé pour la Source de mars 2012 à avril 2016. D’abord en tant que journaliste pigiste puis j’ai gravi les échelons pour devenir rédactrice en chef pour la section française puis éditrice bilingue du journal.
Comment et dans quelles circonstances avez-vous commencé à collaborer avec le journal ?
J’étais déjà journaliste depuis plusieurs années en France et en arrivant au Canada je voulais vraiment garder cette profession qui me tenait à cœur mais je pensais que ce ne serait possible qu’au Québec.J’étais donc venu à Vancouver pour améliorer mon anglais quelques mois avant de repartir. Je suis tombée par hasard sur La Source dans un café et j’ai vu que le journal était à la recherche de pigistes. Alors j’ai envoyé mon CV sans trop y croire. Une semaine après j’ai reçu un appel et une première assignation que je n’oublierai pas : l’ouverture d’un musée des drogues à Vancouver. Plutôt déstabilisant, surtout en anglais, mais ce fut un reportage génial à faire. J’ai tout de suite su que j’adorerai travailler ici.
Au moment de son lancement, Mamadou Gangué, le fondateur, avait pour ambition de « s’intéresser de près à l’actualité des différentes communautés qui composent notre mosaïque culturelle… Et de mettre en évidence les évènements majeurs de toutes les communautés avec le secret espoir d’établir des ponts entre elles ». À votre époque, pensez-vous que le journal était fidèle à cette ligne éditoriale ?
Bien sûr, c’est ce qui a toujours fait la richesse de La Source. Une capacité à faire le grand écart entre toutes les cultures, à présenter chaque « communauté » aux lecteurs. De l’influence de la communauté iranienne à la place de la musique K-pop et bien d’autres enjeux de société importants.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant votre collaboration avec le journal La Source ?
Ce sentiment d’appartenir à une famille dès que l’on passe la porte de la rédaction. Mes années à La Source ont déterminées l’environnent dans lequel j’évolue aujourd’hui: les amis que j’ai encore 7 ans plus tard mais aussi les emplois que j’ai pu trouver. Beaucoup de portes se sont ouvertes grâce aux contacts que j’ai noués à La Source.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous étiez confrontée ?
Je dirais à l’époque le renouvellement perpétuel des pigistes et des bénévoles mais qui rendait parfois difficile la consolidation et l’engagement d’une équipe sur le long terme.
À votre avis, quel visage présentera ce journal dans vingt ans ?
Je lui souhaite d’être toujours cette référence pluri-culturelle et bilingue du Grand Vancouver et pourquoi pas sur une zone plus étendue de la CB.
Quelles améliorations peut-on y apporter ?
Je pense qu’une nouvelle maquette permettrait de donner un coup de « jeune » au journal. Et renforcer encore la présence et l’interactivité sur les réseaux sociaux.
Où vivez-vous et quel emploi occupez-vous actuellement ?
Je vis toujours à Vancouver, mon amour pour cette ville n’a pas faibli. Je suis actuellement en congé maternité car je viens tout juste d’avoir une petite fille. Mais en temps normal, je travaille toujours en tant que journaliste rédactrice et spécialiste en communication.
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Propos recueillis par Luc Bengono
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