Dans le cadre des 20 ans du journal La Source, Luc Bengono est allé à la rencontre de plusieurs anciens collaborateurs de l’édition francophone. Pour cette semaine, voici son entrevue avec Frédéric Van Caenegem, journaliste de 2006 à 2008 et ensuite rédacteur en chef de la section française de 2008 à 2009.
Durant quelle période avez-vous travaillé pour le journal La Source ?
Tout d’abord, j’ai été journaliste de 2006 à 2008 et puis ensuite rédacteur en chef de la section française de 2008 à 2009. Des années après, j’ai aussi écrit un article dans la rubrique « Carte postale » en 2012.
Comment et dans quelles circonstances avez-vous commencé à collaborer avec le journal ?
Intéressé par le journalisme, j’ai contacté La Source afin de faire du bénévolat. Et j’y suis resté environ trois ans.
Au moment de son lancement, Mamadou Gangué, le fondateur, avait pour ambition de « s’intéresser de près à l’actualité des différentes communautés qui composent notre mosaïque culturelle…et de mettre en évidence les évènements majeurs de toutes les communautés avec le secret espoir d’établir des ponts entre elles ». À votre époque, pensez-vous que le journal était fidèle à cette ligne éditoriale ?
Oui. Mamadou Gangué et La Source ont toujours su orienter les efforts du journal afin d’illustrer la diversité culturelle de Vancouver. Non seulement les articles reflètent cette diversité, mais l’équipe de journalistes aussi reflétait cette diversité qui allait bien au-delà du bilinguisme du journal. Nous étions, entre autres, de la France, de l’Ukraine, de l’Inde, de l’Australie, de la Chine et aussi beaucoup du Canada.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant votre collaboration avec le journal La Source ?
La passion et la curiosité des journalistes et le professionnalisme de l’équipe éditoriale m’ont toujours impressionné à La Source. À titre personnel, je suis très fier d’un article que j’ai écrit sur l’état de quasi-disparition des langues autochtones en Colombie-Britannique et de la langue Halkomelem en particulier.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous deviez faire face?
Le manque de journalistes de langue française fut la principale difficulté que j’ai eue lorsque que rédacteur en chef à La Source. Parfois, durant cette période, il m’est arrivé à quelques reprises d’écrire plusieurs articles dans la même édition.
À votre avis, quel visage présentera ce journal dans vingt ans ?
Difficile à prédire. À mon avis, le reflet de la diversité culturelle de Vancouver restera la priorité de La Source. Mais, cela dépendra essentiellement de la volonté de la direction du journal. Je suis sûr que La Source pourra continuer à relever les défis.
Quelles améliorations peut-on y apporter ?
Probablement une meilleure présence en ligne, mais je ne suis pas un expert dans ce domaine.
Vous souvenez-vous d’une anecdote que vous pourriez partager avec nos lecteurs ?
J’avais de la difficulté avec un journaliste en particulier, qui écrivait très bien mais rendait toujours ses articles après la date de tombée. Ce qui entraîne beaucoup de difficultés pour la mise en page et l’impression du journal par la suite. Après avoir discuté avec Mamadou Gangué, le responsable de la publication, nous avons pris la décision, et ce malgré le manque de journalistes francophones, de ne plus utiliser ses services. Mamadou expliquait ainsi : « Le meilleur article, arrivé 5 minutes après la date de tombée, ne vaut rien. » J’y ai retenu comme leçon que rien ne sert à chercher la perfection. Parfois il faut juste se lancer et continuellement améliorer son travail.
Où vivez-vous et quel emploi occupez-vous actuellement ?
J’habite à Vancouver et je dirige un projet visant à cartographier les voies piétonnes (version simple: les trottoirs). Il n’existe pas vraiment de site illustrant le réseau piéton effectif. Le projet est disponible en ligne à: www.walkside.org
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Propos recueillis par Luc Bengono
Pingback: Célébrons nos 20 ans en 2019 … des entretiens d’hier à aujourd’hui. | La Source | Vol 20, No 2 - 9 juillet au 27 août 2019