Les villes de North Vancouver et celle de Chiba au Japon célèbrent cette année les cinquante ans de leur jumelage.
Tout au long du mois de novembre, la bibliothèque municipale provinciale marque cet évènement par une série d’activités et d’ateliers-découverte des incontournables de la culture japonaise et de son héritage. Entre deux séances d’origami. Échange avec Yukiko Tosa, l’une des organisatrices.
Un jumelage, ou union de villes-sœurs, a pour objectif de mettre en relation deux villes qui nourrissent l’envie de travailler collectivement en répondant aux conventions caractéristiques telles que les coopérations éducative, culturelle et de développement. Il en existe une multitude de par le monde et la Colombie Britannique n’est pas en reste avec 56 ententes dont 33 avec le Japon. Bien que 760 ans séparent la naissance de la ville du North Shore et celle « aux mille feuilles », qui explique le jardin local éponyme inauguré en l’honneur de cette dernière, les jumelles par adoption ont des traits communs. Toutes deux bénéficient d’un climat modéré, et sont fières de leur industrie de la pêche, étant toutes deux situées sur le littoral du Pacifique. De plus, la ville de Chiba accueillera quelques-uns des évènements des Jeux olympiques 2020 à l’instar de son pendant canadien qui était hôte de plusieurs épreuves des Jeux olympiques de Vancouver. Autre ressemblance, toutes deux grandissent sur la scène culinaire internationale grâce à la qualité de leurs restaurants. En 2017, le documentaire Ramen Heads, centré sur un chef de Chiba reconnu comme le « roi des ramens » par les connaisseurs en la matière, a mis la ville japonaise au centre des conversations en gastronomie.
Si loin et pourtant si proches
La valeur des distances n’atteint pas celle de l’empathie. Les liens d’amitié qui unissent deux villes affirment leur envie de faire dialoguer deux cultures. Cela, en œuvrant au rapprochement entre ces communautés respectives pour une meilleure compréhension des différences. Yukiko Tosa fait cas de ces échanges culturels facilités comme « tellement importants et gratifiants ». Mais ils suscitent aussi souvent une révélation des similitudes intercommunautaires.
« Ils enrichissent nos vies en permettant de mieux se comprendre et s’apprécier les uns les autres, d’autant plus lorsque l’on se rend compte que nous ne sommes pas aussi différents que nous le pensions, » ajoute-t-elle.
Selon Mme Tosa, en somme, « Cela contribue à éloigner la haine, le sectarisme et le racisme. »
Interrogée sur l’utilité d’une célébration annuelle, elle estime que ce serait une bonne idée.
« Cela pourrait servir à informer [les gens] de l’existence de ces unions car trop peu de personnes en sont au courant, » précise-t-elle.
Un avantage supplémentaire de ces rapprochements est d’encourager des actions, et peut-être in fine, une société à figure tutélaire. En effet Yukiko Tosa aime à penser que cette existence miroir offre une occasion d’offrir sa compassion à l’autre en cas d’adversité.
« Je sais que, cette année, des intempéries ont causé des tragédies à Chiba et parfois c’est important qu’on se souvienne de ces liens dans ces moments-là, » mentionne-t-elle.
Une célébration miroir
Cette célébration est envisagée comme un moment de partage, à la fois entre la population locale et entre les deux peuples. Ainsi, pour la préparer, la bibliothèque de North Vancouver a travaillé en collaboration avec le collège-lycée japonais Shibu Maku sur un échange de cartes postales, qui seront exposées des deux côtés pendant le mois de novembre. Les élèves, canadiens et japonais, ont rédigé 50 cartes pour les 50 ans de cet anniversaire. Jointe par téléphone, Mikale Fenton, en charge de cette activité, prévoit déjà réitérer ce projet en sa qualité de « formidable vecteur de renforcement des relations transversales ».
Bien que la solidité des liens perdure depuis cinq décennies, l’anniversaire est néanmoins également placé sous le signe de la découverte et en particulier les activités populaires de la péninsule. Les visiteurs pourront ainsi admirer des installations d’origami réalisés par Yukiko Tosa et d’autres artistes du club ad hoc PALM (Paperfolders Around the Lower Mainland) qui officie depuis 1993.
Peut-être déjà tournée vers les cinquante prochaines années, Mme Tosa confiait que son souhait serait que ces célébrations bilatérales suscitent un plus grand intérêt chez les jeunes, qu’ils prennent la relève et cela, pour leur bénéfice à eux.
« Un jumelage n’est pas seulement la présentation d’une histoire et d’une culture, cela peut aussi ouvrir des perspectives de visites et donc d’une ouverture au monde, » souhaite-t-elle.
Le monde de Chiba, Our Sister City est à découvrir du 13 au 27 novembre à la bibliothèque de North Vancouver. Programme complet sur le site https : www.nvcl.ca/about/chiba