Vancouver accueillera à nouveau un grand moment de danse les 20 et 21 mars prochains. La compagnie montréalaise Rubberband présentera Ever So Slightly.
Peu de temps après la venue du festival PuSh et l’incroyable pièce Frontera de Dana Gingras, le mois de mars saluera la compagnie Rubberband. Avec sa dernière création, Ever So Slightly, Rubberband interroge le spectateur sur la thématique du changement.
« Nous avons proposé Ever So Slightly pour la première fois en décembre 2018 à Montréal. Le concept m’est venu au fil des années et des expériences de vie que j’ai traversées personnellement et avec ma compagnie », explique Victor Quijada, chorégraphe et directeur artistique de Rubberband.
Une première version de cette performance dansée a été créée en 2013. Victor Quijada se rappelle alors les différents événements traversés.
« J’ai pris ma retraite comme danseur, je suis devenu papa et je me suis cassé une jambe. Tous ces événements se sont déroulés sur cinq années. De plus la compagnie a fêté ses dix ans d’existence en 2012. Tout ceci m’a poussé dans une réflexion globale sur la vie et ses changements, prévus ou non » confie-t-il.
Au fil de la vie et de ses évolutions
Un questionnement sur sa vie, son parcours, sa carrière, Victor Quijada a utilisé cette matière créative pour aboutir à Ever So Slightly. « Après 2013, j’ai pris un temps de réflexion. Beaucoup de rêves ont été accomplis les dix premières années pour Rubberband.
Des grands cycles étaient passés et moi-même j’étais entre deux périodes. Le spectacle Ever So Slightly est né de cette méditation et de ces changements », raconte le chorégraphe. À l’image de sa jambe cassée, Victor
Quijada illustre ainsi les rebondissements de la vie qui concernent plus globalement tous les êtres humains.
Changements et résistances
Élection de Donald Trump, mouvement #metoo, révoltes sociales et politiques à travers le monde, le spectacle Ever So Slightly puise dans le changement et la résistance au changement. Deux aspects qui sous-tendent la géopolitique actuelle.
« Les changements dans la société peuvent être radicaux mais aussi se faire par vagues, de manière plus progressive. Je questionne ainsi, par la danse et la musique, les peurs et les résistances liées au changement », ajoute le chorégraphe.
Ever So Slightly rassemble dix danseurs accompagnés de deux musiciens sur scène : le DJ Jasper Gahunia et le violoniste William Lamoureux. Une partie de la musique sera ainsi improvisée en direct les soirs de représentation.
La pièce Ever So Slightly permet aussi à la compagnie Rubberband de passer une étape en ce qui concerne la production. « Elle nous permet ainsi d’aborder une autre grandeur de scène. Au départ j’avais créé ce spectacle pour cinq à sept danseurs. Désormais, nous la jouons devant un nombre plus important de spectateurs », complète Victor Quijada. Un échelon supplémentaire pour Rubberband et une tournée européenne en perspective pour cette année avec au programme la France, la Turquie, l’Allemagne ou encore la Suisse.
L’écho culturel de Vancouver
Ce n’est pas la première fois que Rubberband est de passage à Vancouver. « Nous avons collaboré plusieurs années avec le Cultch. Nous avons eu de très bons moments ici avec le public. Vancouver abrite de nombreuses cultures artistiques et la danse y est toujours très attendue. Compagnies et créateurs y sont influencés par différents types de danse comme le classique, le contemporain ou encore la culture hip-hop avec son énergie et son vocabulaire », précise Victor Quijada. L’éclectisme parcourt ainsi le travail de la compagnie Rubberband. Un mélange de styles, de musiques mais aussi de sentiments.
La transformation des corps et l’évolution dansée imaginée par Victor Quijada, berceront ainsi le spectateur. Dans l’idée que tout change, que l’on s’y attende ou non. Mais toujours avec une ouverture d’esprit qui permet de mieux résister.
Y aller : Ever So Slightly, les 20 et 21 mars à 8pm au Vancouver Playhouse.
Soirées organisées par DanceHouse Vancouver.
Plus d’informations sur le site : www.dancehouse.ca