C’est devenu une quasi tradition dans la province mais en dépit de l’annulation de nombreux évènements (comme les jeux francophones de l’année dernière) le parlement des jeunes francophones aura bien lieu cette année du 27 au 28 février.
Pas question pour les membres du Conseil jeunesse francophone de Colombie-Britannique (CJFCB) de se laisser dicter le tempo par la COVID et, devant le défi sanitaire que représente tout évènement social de nos jours, la session de cette année aura lieu grâce à la technologie de l’Oculus Rift, les casques de réalité virtuelle de Facebook.
Passer outre la pandémie
C’est la 23e session du Parlement jeunesse francophone et elle regroupera des jeunes entre 14 et 25 ans en provenance principalement de la région du Grand Vancouver, de l’île de Vancouver mais aussi de plus loin, comme les participants de la ville de Nelson. Toutes les grandes institutions éducatives en français de la province seront représentées, dont entre autres le Conseil scolaire francophone (CSF), le Bureau des affaires francophones et francophiles (BAFF) de l’université Simon Fraser, le Collège Éducacentre ou encore l’université de la Colombie-Britannique (UBC).
« Nous voulions vraiment faire quelque chose cette année », explique Cloé Gautier, coordinatrice évènementielle et communautaire du CJFCB en charge de l’organisation. Et d’ajouter : « Nous nous sommes appuyés sur notre expérience lors des rencontres de SAGA (organisé les 2 et 3 juillet 2020, NDLR) où la thématique était les nouvelles technologies pour concevoir l’évènement du parlement jeunesse » avec pour la partie virtuelle, le concours du logiciel Active Replica.
« Nous avons acheté 45 casques que nous avons reçus par la poste il y a quelques semaines et que nous avons renvoyés à toutes les personnes qui assisteront à l’évènement, accompagnés bien sûr d’un kit du participant avec un guide pour expliquer le déroulement des activités et les instructions nécessaires », précise-t-elle.
Interrogée sur les possibles difficultés d’ordre technique, Cloé Gautier poursuit : « Il y aura deux sessions d’une heure les jours précédant le parlement pour former les participants et les aider à se sentir à l’aise avec le matériel ».
Une option économique
Quant au coût d’un tel achat, la coordinatrice évènementielle et communautaire du CJFCB explique que « le parlement jeunesse reçoit un budget de la part de nos partenaires et contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette année a été beaucoup moins coûteuse que les éditions précédentes à Victoria. En effet, nous n’avons pas eu à payer de frais pour la logistique des participants, ni pour l’hébergement, la nourriture ou encore la location des salles dans lesquelles ont eu lieu les sessions de ces dernières années ». Elle note également que ces économies sont les bienvenues pour le CJFCB et pourraient profiter à l’organisation d’autres activités s’appuyant sur cette expérience.
Pour cette édition virtuelle, il y aura dès le samedi 27 février, 26 députés, 5 journalistes et 5 activistes (dont le rôle est de faire pression sur les députés pour influencer les votes) 2 coordinateurs ainsi que les 7 ministres du CJFCB qui ont été chargés d’examiner deux projets de loi. L’un est défendu par l’honorable Anne-Frédérique Béchard, ministre du CJFCB en charge de la durabilité alimentaire et planétaire (qui s’est déjà fait remarquer depuis longtemps pour son engagement en militant notamment pour réformer le commerce du textile dans la province). Cette année, le conseil a décidé de lui demander de défendre un projet de loi traitant du véganisme dans un souci de développement durable et de sauvegarde de la planète. « Il s’agit d’un sujet très important chez les jeunes », renchérit Cloé Gautier, « et qui suscite beaucoup de réactions dans notre communauté ».
Le second sujet d’importance à l’ordre du jour, la santé mentale chez les jeunes francophones sera porté par l’honorable Nicolas Deporcq-Pomerleau, président du conseil des étudiants de l’école Jules Vernes 2019–2020 et ministre de l’éducation du CJFCB. « Ce sujet émane de demandes des jeunes eux-mêmes et sont choisis sur consensus », poursuit l’organisatrice.
Qu’en est-il de la sélection des députés, journalistes et activistes ? « Tous les jeunes présents ont rempli des formulaires et nous ont écrit pour nous expliquer quelles étaient leurs motivations. C’est sur la base de leurs lettres, mais aussi de leur engagement et de leurs actions citoyennes qu’ils ont été choisis », affirme Cloé Gautier.
La réalité virtuelle étant une expérience nouvelle et encore peu répandue parmi les participants, les sessions dureront une heure et seront espacées de pauses pour permettre de s’habituer au processus.