Le mois de mars (March pour les Anglais) a timidement fait son entrée dans l’année. Un mois discret, un mois distrait. L’hiver, vous le sentez, se meurt tranquillement. Le printemps, séduisant, à l’horizon, pointe son nez. La température jour après jour s’adoucit. Des jours meilleurs nous attendent. La période des longs confinements, avec l’apparition des vaccins, tire à sa fin. Nous ne sommes pas encore complètement sortis du bois ou de l’auberge mais les autorités en charge de notre santé mentale nous assurent que sous peu (excusez le cliché fort utilisé ces derniers temps) nous devrions apercevoir la lumière au bout du tunnel. Espérons donc qu’en ce joli mois de mars, tout marche. Si, en avril je ne me découvre pas d’un fil et qu’en mai je fais ce qu’il me plaît, en mars je marche.
La marche à pied, par exemple, ça use les souliers mais rien d’autre à ce que je sache. Rien de tel qu’une bonne marche pour vous requinquer. Votre moral est au plus bas ? Prenez l’air, allez vous promener, une petite marche dehors ne peut vous faire que du bien. Retrouvez votre sourire des beaux jours et votre joie de vivre qui fait le bonheur de ceux qui vous sont chers. Marchez, marchez même qu’un temps impur ne peut vous empêcher d’emprunter les sillons de ces champs qui ne demandent qu’à être piétinés. Mettez un pas devant l’autre, allez de l’avant. Si cela vous tente, marchez à reculons en faisant bien attention au précipice derrière vous. L’important, tous les experts vous le diront, c’est de marcher.
Marcher c’est bon pour la santé. Écoutez votre docteur, votre cœur vous en sera reconnaissant. Vos poignées d’amour, évidence d’un régime à proscrire, avec le temps et un minimum de persévérance, se feront un plaisir de disparaître à vue d’œil. Marchez où vous voudrez, marchez où que vous soyez, marchez quand bon vous semble, votre corps l’exige, votre esprit vous implore : « par pitié, s’il te plaît, MARCHE, MARCHE, MARCHE. La marche, ça marche ».
Rendons-nous à l’évidence : mère nature nous a alloué, ce n’est pas pour rien, une paire de jambes et des pieds. Autant les mettre à contribution. Les deux servent à courir, à sauter, à nous tenir debout, à nous plier (en quatre s’il le faut) mais, principalement et avant tout, j’ose m’avancer, nos jambes et nos pieds nous permettent de marcher.
Toutes les occasions sont bonnes pour faire une marche. Ainsi je vais au marché en marchant. Les marchands me font marcher en prétendant ignorer ma démarche (petits plaisantins). Et moi, naïf, crédule, je marche dans leur combine. Je n’ai jamais autant marché depuis le début de la pandémie qui nous a pris d’assaut. Je marche en faisant attention à la première marche lorsque je monte les escaliers. Aux prochains Jeux olympiques je vais tenter d’atteindre la plus haute marche du podium. Il m’arrive même parfois, sans le faire exprès, de marcher sur les plates-bandes de mes voisins. Énervés ils m’envoient promener. Je ne demande pas mieux.
L’invitation est donc lancée : aucune excuse acceptée. Chaussez vos bottes, vos baskets, vos sabots, vos sandales, vos souliers, allez pieds nus si cela vous chante, mais, par pitié, sortez, marchez. Ce ne sont pas les possibilités de promenades ou de randonnées qui manquent à Vancouver ou ailleurs.
Marchez sur les trottoirs en évitant autant que possible les trottinettes qui marchent comme sur des roulettes. Marchez jusqu’au cinéma du coin pour aller voir le film Marche ou crève. Afin d’arriver à l’heure, marcher à toute allure. En rentrant tard chez vous, pour ne pas réveiller les vôtres, marchez sur la pointe des pieds.
Je le répète : en mars tout marche. En fait, disons… presque tout. Les relations entre Joe Biden et Justin Trudeau, a priori, semblent marcher à merveille si on se fie aux apparences. Par contre, nos relations avec la Chine, qui veut nous faire marcher à la baguette, sont au plus bas. Ce pays continue sans cesse de nous marcher sur les pieds. Et nous, bons Canadiens dociles, face à cet état dominateur et belliqueux, nous avons choisi de marcher sur des œufs par crainte d’envenimer la situation et d’éviter des représailles. En guise de marche à suivre, je propose qu’une politique plus robuste soit de mise en laissant savoir aux descendants de Mao et de sa Longue Marche, qu’un tel traitement de leur part envers nous, en aucune façon, ne peut marcher. Je ne dis pas qu’il faille marcher la main dans la main mais, plutôt, de marcher la tête haute.
Vous ne m’en voudrez pas, je l’espère, de vous avoir fait marcher tout au long de cette chronique. Après tout, c’était pour votre bien.
« Prenez l’air, allez vous promener, une petite marche dehors ne peut vous faire que du bien. »
Cher Castor castré, votre chronique sur la marche m’épate. Ce qui veut dire, comme vous le savez, j’en ai perdu mes pattes. D’où ma question, cher Castor: comment marcher quand on est épaté? Votre fidèle ami, François