C’est par ce titre évocateur que la jeune femme sculpteure Nicole Ponsart lance une belle exposition d’objets en céramique à la Galerie Pomo Art de Vancouver du 20 mai au 20 juin 2021. L’exposition est à la fois virtuelle et sur place.
Les routes difficiles mènent souvent à de belles destinations. Pendant la pandémie, les frontières étant fermées et les déplacements physiques bien limités, l’artiste céramiste Nicole Ponsart a décidé de suivre son imagination virtuelle pour visiter les lieux qu’elle n’a jamais vus. En explorant les déserts, les parcs et les caractéristiques géologiques du sud-ouest des États-Unis, elle a utilisé l’inspiration acquise pendant ces voyages imaginaires pour créer de très belles formations sculpturales abstraites, au moyen de l’art bien difficile de la sculpture en céramique, un art qui transforme la terre pour créer des objets d’arts d’une beauté particulière.
« J’apprends le mieux en faisant et en regardant les autres. J’étudie les meilleures pratiques des artistes et je les adapte à mon propre art », partage l’artiste.
Ayant eu un accès plus libre aux studios lors de ses deux dernières années d’étude à l’Emily Carr University of Art + Design, elle a tenté de maximiser son temps et sa pratique. Plutôt que de travailler sur une seule oeuvre, elle a consacré son temps à créer plusieurs pièces et à les retravailler afin de les améliorer et les rendre au plus proche de ses aspirations.
« Cela m’a rappelé quand j’étais enfant et que je pratiquais du sport ou de la danse; je m’entraînais constamment. J’applique cela à mon travail de céramique. Je termine l’objet et ensuite je vérifie ce qui n’a pas fonctionné, que ce soit la forme ou la glaçure », confie Nicole Ponsart.
De la compétition sportive à l’art
Nicole Ponsart, qui vit et travaille à Vancouver, en Colombie-Britannique, vient d’obtenir ce mois de mai son baccalauréat en beaux-arts de l’Université Emily Carr avec une spécialisation en arts visuels.
Ayant grandi en tant qu’athlète de compétition et artiste travaillant à Coquitlam, l’artiste combine son sens aigu du détail avec un état d’esprit compétitif et une éthique de travail ambitieuse pour produire un grand volume d’œuvres chaque année. Elle se spécialise dans l’art de la céramique et travaille surtout avec la terre cuite et l’argile. Récipiendaire de bourses du British Columbia Arts Council et du gouvernement de la Colombie-Britannique, elle a aussi gagné le prix de la résidence d’étudiante au Medalta Historic Clay District à Medicine Hat, en Alberta.
« La terre cuite peut être difficile à travailler », poursuit-elle, « car elle a une mémoire, vous pouvez la déplacer et elle revient à sa forme d’origine. Tout comme la porcelaine. »
Un objet frappe par son originalité et le sens spirituel de l’artiste. Tel un service à thé aux fonds arrondis. Ne pouvant pas les déposer, ceux qui l’utilisent doivent les garder entre leurs mains.
« C’est vivre au présent », explique Nicole Ponsart. « Ma pratique artistique est ancrée dans la pratique; l’apprentissage spécifique qui se produit par l’exploration des matières et la répétition de la forme. Cet acte de kata (un enchaînement de techniques codifié dans les arts martiaux) produit une compréhension profonde des limites et des capacités des matériaux. La répétition dans mon exploration me permet également d’explorer ce qui est possible quant à surface et forme en modifiant la technique pour l’adapter aux résultats souhaités », poursuit l’artiste.
L’an dernier, elle a travaillé à affiner sa méthode afin de peaufiner son processus de création, incorporant le concept de Tim Ingold de « penser par la création. »
« Le processus continu et improvisé entre le matériau, le créateur et l’outil est le niveau où mon travail se développe et se déploie », explique-t-elle.
Quant à son environnement de travail, Nicole Ponsart croit en l’enrichissement de la communauté artistique grâce au partage des connaissances, aux expériences positives et à la collaboration avec les autres.
« La communauté de l’art de la céramique est énorme et j’ai rencontré beaucoup de gens, en particulier, sur les réseaux sociaux qui sont toujours prêts à aider et je ne les connais même pas ! », conclut-elle.
Pour en savoir plus:
www.pomoarts.ca
www.nicoleponsart.com