Quoiqu’on en dise, les vacances, ça fait du bien. Les retours de congé aussi. Après six semaines de fermeture, donnant au journal un peu de répit, me voilà revenu à mes vieilles habitudes qui consistent à pondre, dans la mesure du possible, une chronique farfelue dont la portée n’a aucune importance.
Cela ne veut pas dire pour autant que le propos que je vous propose doit tomber dans le vide. Il ne manquerait plus que ça. Non, pour combler cet abîme je me permets de faire marche arrière en évitant les écueils. Retour donc sur les événements qui ont fait parler d’eux durant notre absence. En gros, cet été se résume à ceci : CIO (COVID-19, Incendies et Olympiques) qui n’a rien à voir avec le Comité international olympique.
Le C de CIO: la COVID-19. Cette dernière continue sa tranquille randonnée parmi nous. Elle va de vague en vague et de variant en variant sans cependant nous offrir un programme de variété digne de ce nom. Loin s’en faut. Pour combien de temps encore va-t-elle maintenir le haut du pavé des mauvaises intentions ? À sa manière elle me fait penser à Trump : elle s’installe pour imposer sa loi qui consiste à infliger le pire et s’arrange pour nous obliger à l’endurer avant de finalement s’en débarrasser. On doit s’y faire, me dit-on. Navré. Moi, je ne m’y fais pas. Ce virus est un danger. Que ceux qui refusent le vaccin ne viennent pas me parler d’atteinte à la liberté individuelle. Ces mêmes individus doivent bien s’arrêter au stop ou à un feu rouge lorsqu’ils ou elles conduisent, nom d’une pipe (j’évite de blasphémer). Au diable l’individualisme borné.
Le I de CIO : les incendies, ceux qui ravagent notre province ainsi que ceux qui s’acharnent sur la Grèce, la Turquie, la Californie, voire maintenant l’Algérie et où sais-je encore. Après m’en être pris aux anti-vaccinateurs, au tour des climato-sceptiques de subir la foudre de mon courroux en assumant, bien évidemment, que cette foudre ne déclenche, par inadvertance, un incendie. En regardant les images de ces forêts, de ces villages dévastés, de ces maisons avalées par les flammes, je ne peux m’empêcher de ressentir une énorme colère envers ces gouvernements et autres institutions qui ont été incapables de prendre les mesures nécessaires afin de prévenir ces désastres. Depuis des décennies, nous sommes au courant des périls provoqués par les changements climatiques. Qu’a-t-on fait pour pallier à ces dangers ? Rien ou pas grand-chose. De beaux discours, de belles promesses, de grandes conférences certes mais rien de vraiment conséquent alors que des mesures draconiennes et rapides s’imposaient et s’imposent encore si l’on tient à enrayer les multiples catastrophes auxquelles nous devons faire face.
Et, pendant ce temps, alors que les incendies font rage, les pyromanes des compagnies pétrolières insistent sur la nécessité d’agrandir le réseau d’oléoducs déjà en existence au Canada afin de transporter un pétrole polluant dont personne n’a besoin. Pour qui nous prennent-ils ? Des enfants de chœur sans cœur à qui on peut faire passer des cierges pour des lanternes ? Je brûle d’envie de voir disparaître toute l’industrie des combustibles fossiles vouée à la destruction de la planète. En attendant, je dois apprendre à mettre un peu d’eau dans mon venin.
Le O de CIO : pour Olympique aux jeux souvent déjoués par un manque de public dans les gradins. Nous, Canadiens nous nous en sommes bien tirés. La collection de médailles obtenues, dont sept d’or, n’est pas négligeable. Certains estiment qu’on (surtout les hommes) aurait pu faire mieux mais les critiques, comme c’est souvent le cas, ont toujours beau jeu.
Au fond, le plus étonnant, au cours de ces jeux de Tokyo, ce fut la présence des athlètes russes qui ne représentaient pas la Russie. Des faux Russes quoi. L’hypocrisie du CIO une fois de plus s’est mise en évidence. Suite à des affaires de dopage institutionnalisé, la Russie a été bannie de ces jeux. Pourtant, sous le couvert du sigle AOR (pour athlète olympique russe), forts d’une délégation de 335 athlètes, les sportifs russes étaient bien là. Ce camouflage, suite au camouflet encouru par l’administration sportive russe, n’est pas sans me rappeler la tentative, par l’abominable Poutine, de s’emparer du nom de « champagne» et de l’attribuer, qui l’eût cru, à un cru russe dont l’appellation ne peut être contrôlée. Une autre médaille, d’or celle-ci, pour le culot et, une fois de plus, pour la triche.
Reste à déterminer si les athlètes, champions, russes ou autres, ont arrosé leur victoire à l’aide d’un « champagne » venu de l’Oural ou des bords de la Bérézina.