Pétrir les émotions dans la terre cuite et représenter la force et la liberté des femmes par ses sculptures élancées.
En apprenant à travailler l’argile, Ati Ahkami s’est ouvert un nouveau monde où les rêves et les émotions prennent forme. Et sous ses mains agiles naissent des statues de terre cuite dont l’expression et le drapé sont autant d’odes à la liberté. Exposées dans le cadre de l’Eastside Cultural Crawl, sur rendez-vous du 12 au 14 novembre, puis en entrée libre du 18 au 21 novembre, les œuvres d’Ati Ahkami inspirent autant qu’elles impressionnent.
Sublimer et puis aider
Passionnée et investie dans l’aide et la scolarisation de jeunes enfants, diplômée de l’Université de Téhéran en administration des entreprises, et détenant également un diplôme en puériculture, Ati Ahkami s’est tournée vers la poterie pour faire le deuil de sa mère. Et, en pétrissant l’argile pour panser ses blessures, l’artiste a pu sublimer ses émotions tout en continuant d’aider de nombreux enfants de la province du Sistan Baloutchistan au sud de l’Iran. « J’ai été propriétaire de deux [garderies privées] et j’ai travaillé comme propriétaire-
gestionnaire [de ces centres] avec 200 enfants âgés de 1 à 12 ans pendant 20 ans. Je me suis mise à la sculpture bien des années plus tard […] », raconte l’artiste irano-canadienne. Et c’est à Vancouver, aux côtés de Parvaneh Roudgar, artiste-sculptrice accomplie formée en Italie qu’Ati Ahkami a pu apprendre et parfaire son art et son style pendant dix ans. « Une amie m’a présentée à Mme Roudgar, ce qui s’est avéré être la plus belle rencontre de ma vie. J’ai étudié avec elle pendant plus de dix ans. Parvaneh Roudgar est une grande sculptrice, une professeure merveilleuse et sa gentillesse et son soutien sont ce qui m’a poussée à suivre les cours », précise-t-elle.
Grâce à cette heureuse rencontre, l’esprit libre d’Ati Ahkami a pu s’épanouir artistiquement tout en continuant à aider de nombreux enfants à des kilomètres des côtes verdoyantes de Vancouver. « [Mes expériences en puériculture] influencent mon [travail] aujourd’hui, puisque je donne la totalité [des bénéfices] des ventes de sculptures aux enfants dans le besoin au Sistan Baloutchistan. Ces deux dernières années, j’ai aidé à envoyer des produits alimentaires à plus de 1000 familles comptant au moins six enfants, plus de 200 chaussures pour les enfants et 120 fournitures scolaires. Avec tout cela en tête, je mets beaucoup de passion dans mon travail », explique Ati Ahkami.
Poèmes de terre cuite
Et, au-delà de ce dévouement pour le développement et la scolarisation d’enfants les plus démunis, les sculptures d’Ati Ahkami sont des poèmes de terre cuite chantant les louanges de la résilience, de la liberté et de l’amour partagé. La force et la liberté de mouvement exprimées dans ces corps et visages nus aux tons cuivrés sont un hommage à la liberté. « Je viens d’un pays où, au cours des quarante dernières années, le gouvernement a réprimé les femmes en les couvrant physiquement et en cherchant à réduire leur âme au silence. Lorsque je sculpte, je cherche à représenter ces femmes et à montrer que les femmes sont des personnes talentueuses, courageuses et libres, capables de penser par elles-mêmes. Que les femmes ne devraient pas avoir besoin de se couvrir les cheveux et de faire taire leurs voix et leurs talents. Que le pouvoir est intrinsèque à ces femmes et non au gouvernement qui essaie de les contrôler », raconte Ati Ahkami. Mais la force de ces femmes drapées et ces amants enlacés traduisent également un espoir infaillible en l’humanité. « J’aime représenter la nature humaine et l’amour que les gens partagent. Dans ma nouvelle œuvre intitulée Trees of Life, j’ai sculpté des couples sous forme d’arbres et j’ai représenté l’amour et l’affection qui les unissent », ajoute l’artiste. L’espoir et la soif de liberté d’Ati Ahkami sont aussi communicatifs que sa force d’esprit et son talent.
Pour plus d’informations,
consultez www.culturecrawl.ca/artists/ati-ahkami