Ambassadrice d’un minimalisme puissant, Faye HeavyShield évoque paysages, souvenirs et questions de société par un symbolisme profond. Son exposition New Work se tient à La Contemporary Art Gallery jusqu’au 2 janvier 2022.
Membre de la nation Kainai-Blood de l’Alberta du sud, Faye HeavyShield poursuit des études au Collège des beaux-arts de l’Alberta en 1980 et effectue à ce moment une plongée dans son passé, un thème qui deviendra récurrent dans ses œuvres.
L’artiste constitue l’un des piliers du féminisme canadien dans l’art, comme son œuvre Sisters, un cercle de six paires de talons hauts dont les orteils sont pointés vers l’extérieur, en 1993. Cette agilité à capturer l’essentiel dans le symbole deviendra la signature de Faye HeavyShield, qui accorde une grande importance à ses racines.
Actuellement installée à Calgary, l’artiste a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives dans tout le pays, de la Colombie-Britannique à Ottawa en passant par le Nouveau-Brunswick et la Saskatchewan. Ses oeuvres, teintées d’évocations et d’une élémentarité grandiose, ont été exposées au Musée des beaux-arts du Canada, à la Gallery Connexion de Fredericton, à la galerie The Power Plant à Toronto ou encore à la McMichael Canadian Art Collection à Kleinburg.
Le corps et la terre
La texture tient une place importante dans le travail de Faye HeavyShield. Ainsi, la topographie des collines du sud de l’Alberta se dessine dans ses œuvres inspirées des vents, des herbes et des rivières des plaines du Nord d’après des os, des herbes et du bois. Elles mettent en scène des scènes de rassemblement ou d’échange et explorent des géométries élémentaires qui signalent des continuités et des relations, les objets, les images.
Les installations de l’œuvre de l’artiste se manifestent comme des extensions de la terre, du langage et du corps. L’une de ses installations les plus connues, Body of land, présentant des impressions de peau humaine modelées en forme de tipis, impose l’idée du corps comme patrie ultime.
Faye HeavyShield se retrouve dans l’humilité du matériau. Son exposition New Work à la Contemporary Art Gallery n’y fait pas exception. Cette pertinence du minimalisme se trouve dans les détails de cette ligne rouge, dont les perles ne sont visibles qu’en s’approchant de l’œuvre. Fruit de plusieurs mois de travail, cette œuvre est à la fois acte introspectif et génératif. Il en résulte une ligne ininterrompue : continue, détournée et persistante.
La puissance du minimalisme
Ces récents travaux mêlent sculpture et dessin, invitant à la méditation sur la lignée et la ligne. Une sculpture non liée, à la forme d’un rouleau, constitue le point d’ancrage de l’exposition, accompagnée d’une série de dessins gestuels qui rappellent la forme d’un souvenir. Portant les marques de la pratique de Faye HeavyShield – répétition, distillation et humilité matérielle – ces œuvres prolongent les réflexions de l’artiste sur la continuité, sur ce qui relie et soutient.
De même, une série de silhouettes librement rendues se décline, prenant comme point de départ une photo de la mère de l’artiste lorsqu’elle était enfant. La répétition du geste de l’artiste est ici à la fois une recherche et une méditation, rappelant les changements de temps, de mémoire et de relation.
Si New Work interroge sur la continuité et la mémoire, cette exposition invite à en savoir plus sur l’artiste canadienne, qui a notamment participé à l’émission Legends of Kainai : Stories from the Blackfoot People of Southern Alberta, de CBC en 2007.
New Work de Faye Heavyshield est à découvrir à la Contemporary Art Gallery jusqu’au 2 janvier 2022.
Pour plus d’informations : www.contemporaryartgallery.ca