Et si l’on saisissait l’occasion des Fêtes pour lui faire sa fête au plastique ? Le plastique, vous savez, ce fléau écologique bien connu des peuples et des animaux, sur tous les continents et dans tous les océans, il est om-ni-pré-sent !
On a voulu en savoir plus sur cette fameuse matière qui pollue nos vies, l’environnement mais aussi les débats sur ce que doit être l’écologie. Avec l’équipe EcoNova, nous avons été invités à tester un nouveau jeu sérieux :
« La fresque du plastique ». Je vous livre quelques-unes des nombreuses connaissances et réflexions distillées par le créateur du jeu : Philippe.
Premier ordre de grandeur : la production annuelle de plastique s’élève à quatre cent vingt millions de tonnes. Vous me direz « Super ! Mais qu’est-ce que ça représente » ? Une pyramide d’Égypte ? Une montagne ? L’animateur nous a surpris avec une réponse qui nous a parlé : « C’est la masse de toute l’humanité réunie ». Rendez-vous bien compte : huit milliards d’humains pèsent autant que tout le plastique mis sur le marché chaque année. C’est pire que ce que l’on imaginait. Pourquoi tant de plastique ?
Les plastiques sont des polymères dont les propriétés mécaniques sont très pratiques : légers, résistants, polyvalents, les plastiques ont en plus l’avantage d’être vraiment peu chers (3$ le kg, c’est probablement la matière la moins chère à produire). On les fabrique pour différentes applications. On trouve d’abord les thermoplastiques (bouteilles, jouets, emballages) puis les élastomères (pneus, semelles) et enfin les thermodurcissables que l’on adjoint à d’autres matériaux pour faire des composites (résines, polyuréthane). Pour des raisons techniques et économiques, le plastique aujourd’hui est devenu incontournable. Quand un produit cumule les qualités d’être extrêmement pratique, gravement polluant, et très peu cher, il y a toutes les chances que l’environnement soit le grand perdant. Il nous faut taxer vigoureusement la production.
Mais d’où vient ce plastique, et pourquoi est-il omniprésent sur la planète ? C’est en fait une invention assez récente. La bakélite, une de ses premières formes, remonte à 1909, elle nous vient de la Belgique. Mais ce n’est qu’avec la mise au point des catalyseurs Phillips et Ziegler-Netta que la production de plastiques a connu une croissance exponentielle après la Seconde Guerre mondiale, concomitante au boom du pétrole des années 1950.
Plus de 95% du plastique vierge mondial provient des hydrocarbures fossiles, pétrole et gaz. Il existe des alternatives avec les bioplastiques. Mais ceux-là ne représentent qu’une petite partie du marché, et leur déploiement est limité. Pour faire du plastique bio sourcé, il faut des terres. Et les terres arables sont moins utilement exploitées lorsqu’elles servent à faire du plastique, qu’à fournir de quoi manger.
Si l’on parle des défis du plastique, il est attendu qu’on parle de recyclage. Et la Fresque du plastique y consacre un bon chapitre pour expliquer les contraintes et les possibilités. Certains plastiques PET se recyclent en cycle fermé (bouteilles claires) d’autres plastiques peuvent seulement être décyclés (bouteilles de détergent décyclées en pots de fleur). Dans tous les cas, le bilan du recyclage au niveau mondial est ahurissant. Un déchet plastique sur deux finira en décharge. On apprend également que les emballages sont le premier poste d’utilisation plastique. Et en cette époque de fêtes, on pourra tous et toutes y penser bien fort dès lors que nous aurons la chance de magasiner : préférer du plastique recyclé, bio sourcé, refuser les emballages et les laisser à la boutique, choisir des alternatives sans plastique, à chacun sa stratégie.
Car l’écologie est une discipline complexe à la croisée de l’environnement, de la santé et de l’économie, donc le partage des connaissances sera la clé. Partager des connaissances et des idées utiles pour assurer les conditions d’habitabilité sur terre, c’est ce que propose la Fresque du plastique, tout comme cette modeste chronique depuis douze mois. Merci à La Source d’avoir ainsi fait de la place à la marche vers un monde soutenable.
Bonne fin d’année à toutes et à tous. Prenez soin de vous. Prenez soin de vos proches. Prenez soin de votre planète.
Aloïs Gallet est juriste, économiste, co-fondateur EcoNova Education et Albor Pacific Conseiller des Français de l’étranger