Explorer et fusionner tous les arts, voilà la ligne de l’artiste complet Smail Kanouté. L’un des pans de la trilogie dédiée aux origines de Smail Kanouté, Never Twenty One, sera à l’honneur au Scotia Dance Centre du 19 au 21 janvier à 20 h.
Danseur, chorégraphe, cinéaste, artiste visuel et designer, Smail Kanouté promeut la perméabilité
des arts. Franco-malien basé à Paris, le chorégraphe est passé par les bancs de l’École nationale supérieure des arts décoratifs à Paris. Il ne dissocie pas les disciplines et se dit « choré-graphiste ».
Sa carrière de danseur et chorégraphe démarre en 2008 lorsqu’il danse pendant deux ans dans Bitter
Sugar de Raphaëlle Delaunay. En 2014, il rencontre Radhouane El Meddeb qui l’intègre dans un spectacle de danse hip-hop contemporaine Heroes-prélude. En 2016, Smail Kanouté danse dans la forme longue, Heroes, du même chorégraphe aux Ballets de l’Opéra de Marseille.
L’artiste collabore avec Philippe Baudelocque en 2015 dans la vidéo Univers puis en 2017, au festival Séquence Danse au Centquatre au Palais de Tokyo. En novembre 2016, il présente Projections au festival Fragments. D’octobre à décembre 2016, Smail Kanouté est intervenant dans l’exposition de Tino Sehgal, These Associations au Palais de Tokyo. Le 19 mai 2017, il présente Danse en série à l’Institut des Cultures d’Islam, dans le cadre du programme de résidence l’Art pour grandir. Le 7 octobre 2017, le danseur-chorégraphe présente la performance Callidanse à l’Institut des Cultures d’Islam en collaboration avec SIFAT, pour la Nuit Blanche. En novembre 2017, en sortie de résidence, l’artiste crée Les Actes du désert.
Collaborations
Pour cet amoureux de la danse et des arts visuels, la participation à des clips vidéos et des concerts semble aller de soi. Ainsi, en 2019, Smail Kantouné a dansé pour Mutate de Jeanne Added et performé pour Oxmo Puccino pour son Je suis né un 20 septembre 1986 pour les trente ans de l’Institut du Monde arabe. Il a dansé dans les clips d’Anne Paceo et encore dans Tu es partie de Simon Pelé. Le danseur-chorégraphe a également créé Sirocco avec les jazzmen Hubert Dupont, Christophe Monniot et Théo Fischer en 2019.
Smail Kanouté collabore avec tous les milieux artistiques dont celui de la mode. De 2010 à 2012, il vend sa collection Wear What You Art et crée le collectif WEAR’T confectionnant vêtements, accessoires et sérigraphies. En 2016, le 10 juin, il clôture l’exposition des Grandes Robes Royales de Lamyne M à la Basilique de Saint Denis, par une performance autour de ces robes.
Une trilogie des origines
Son spectacle Never Twenty-One fait écho au hashtag #Never21 inventé par le mouvement Black
Lives Matter. Il rend hommage aux jeunes hommes noirs victimes de la violence armée à New York, Rio de Janeiro et Johannesburg – et qui n’atteindront jamais l’âge de 21 ans.
Ce requiem urbain est mené par trois danseurs qui racontent l’histoire de vies brisées, par des mouvements intenses qui puisent dans le krump, le popping, la danse contemporaine, le baile funk et le passinho. Leurs torses marqués par les témoignages des familles des victimes sont la signature de l’artiste multidisciplinaire.
En parallèle, il bâtit une trilogie d’envergure qui poursuit ce qui se trame toujours en filigrane de ses créations : retrouver les pièces manquantes du puzzle de ses origines. Never Twenty-one, Yasuke Kurosan, et So Ava, trois courts-métrages chorégraphiques chacun également déclinés en pièces pour les théâtres, racontent le passé, le présent et le futur de communautés noires où s’entrelacent les échos de l’esclavage, des colonisations, des diasporas africaines et des violences policières comme politiques.
Toujours à la recherche des connexions entre les communautés noires autour du monde, l’artiste sera en résidence à la Villa Albertine cette année et se rendra à la Nouvelle-Orléans pour explorer le monde du vaudou.
Smail Kanouté et sa compagnie Vivons ! présentera le spectacle Never Twenty-One du 19 au 21 janvier au Scotia Dance Centre. La dernière date il y aura une interprétation en signes (ASL) et une discussion d’après-spectacle lors de la représentation du 21 janvier.
Pour plus d’informations : www.thedancecentre.ca
