Derek Gripper, un compositeur, arrangeur et guitariste virtuose basé au Cap, en Afrique du Sud, est reconnu pour sa technique révolutionnaire d’évocation de la kora ouest-africaine sur la guitare classique solo. Son travail crée un point de rencontre sans précédent entre les traditions écrites et orales, ré-écrivant le langage de la guitare africaine et classique.
Le guitariste est reconnu, de par le monde, pour avoir su transférer les sons de la kora ouest-africaine sur sa guitare classique.
Invité par le Caravan World Rhythms, le musicien se présentera sur la scène du Victoria Event Centre à Victoria le 18 mars 2023.
La kora, sur cordes de guitare classique
Derek Gripper n’utilise aucune des techniques que les guitaristes ouest-africains ont développées pour canaliser la kora. Il joue sur des cordes dont les joueurs de kora ne se servent pas, et utilise quatre doigts de la main droite pour les choisir – plutôt que deux, comme le ferait un joueur de style de doigté africain.
Après avoir longuement écouté cette musique, il est allé puiser dans le sac à malice que les guitaristes classiques ont développé au fil des décennies, en y ajoutant même un certain nombre des siens, notamment en ré-accordant son instrument pour certaines pièces.
Derek Gripper est le premier à avoir jamais réussi à transcrire pour la guitare à six cordes le répertoire des grands maîtres de la Kora, harpe-luth à 21 cordes de l’Afrique de l’Ouest, une prouesse jusque-là crue impossible même par les guitaristes mandingues. Riche d’autres influences – particulièrement celle d’Egberto Gismonti – son jeu unique apparaît aujourd’hui comme une nouvelle voie, résolument contemporaine, pour la guitare classique, a déclaré Vincent Zanetti de la Radio Télévision Suisse RTS.
Ses deux enregistrements documentant une traduction des oeuvres de Toumani Diabaté, One Night on Earth 2011 et le prix Songlines Award Library on Fire (2016) ses enregistrements récents, dont A Year of Swimming (2020), Billy Goes to Durban (2021) et Sleep Songs for My Daughter (2022), mêlant compositions originales, improvisation spontanée et interprétations d’œuvres de compositeurs comme J.S. Bach, Arvo Pärt, Salif Keita, Fanta Sacko et Baaba Maal, réunissant des traditions et des pratiques musicales apparemment disparates dans une expérience de guitare homogène.
Il lui a fallu des heures incalculables de travail minutieux pour transcrire note pour note les compositions complexes du joueur de kora malien Toumani Diabaté et trouver un moyen de les jouer à la guitare à six cordes. Les résultats sont apparus sur son neuvième album, One Night on Earth. L’album a créé un point de rencontre inédit entre la tradition écrite de la musique classique occidentale et la tradition orale des griots ouest-africains.
Un accueil chaleureux
Les éloges n’ont pas tardé à suivre. La légende de la guitare classique John Williams a déclaré qu’il pensait que ce tour de main de compositions était absolument impossible à réaliser jusqu’à ce qu’il entende Derek Gripper le faire.
Le maître de la kora Toumani Diabaté lui-même a demandé confirmation qu’il s’agissait bien d’une seule personne jouant d’une guitare. Tous deux ont invité Derek Gripper à collaborer avec eux. Il a joué avec John Williams au Shakespeare’s Globe et au King’s Place de Londres, et avec Toumani Diabaté et son orchestre symétrique au Festival Acoustik de Bamako, au Mali. Ses débuts au Carnegie Hall en 2016 l’ont jumelé avec le Trio da Kali du Mali, et les Songlines du Royaume-Uni l’ont honoré avec leur prix du meilleur album en Afrique et au Moyen-Orient.
La soirée, bercée de sons africains, promet d’offrir un voyage musical à son auditoire.