Du 13 au 18 août 2023, l’organisme Le français pour l’avenir tient son forum annuel des jeunes ambassadeurs à Halifax avec la participation de 35 jeunes bilingues de partout au Canada, dont six élèves de la Colombie-Britannique. Une occasion de faire le point avec les responsables de cet organisme, sur ses programmes, ses défis et ses perspectives de développement.
Hassan Laghcha
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
La directrice générale de cette institution nationale, Emeline Leurent, nourrit de grands espoirs pour le prochain forum. « Nous souhaitons que l’apprentissage du français devienne un droit. Le droit d’avoir accès pour tous aux programmes du français en langue seconde ou en immersion », précise-t-elle. Elle affirme qu’en dépit de l’attrait que les programmes du français ont pour les élèves, l’offre ne suit toujours pas. « Il y a une petite partie des élèves qui en bénéficient », dit-elle en évoquant les longues listes d’attente et le système de loterie qui existe, par exemple, en Colombie-Britannique et à Vancouver, notamment.
Elle souligne aussi l’effort à déployer pour valoriser l’apprentissage de la langue de Molière, ajoutant que « la langue est un moyen de communication et non une fin en soi. Il faut savoir montrer l’importance vitale de l’apprentissage de la seconde langue officielle et son utilisation dans la vie quotidienne. Et c’est notre mission au sein de l’organisme Le français pour l’avenir ».
Elle met en évidence les principaux programmes de son organisme, notamment le Concours national de rédaction, le programme Jeunes leaders bilingues, les forums locaux.
« On a des forums dans quinze villes à travers le pays et on reçoit continuellement des demandes de différentes régions qui manifestent leur désir d’avoir leurs propres forums locaux. Malheureusement, on n’a pas les moyens financiers pour couvrir tout le pays », se désole-t-elle.
À la recherche d’un effet boule de neige
À propos du prochain Forum national des jeunes ambassadeurs, il s’agit d’une semaine d’activités visant à former de jeunes ambassadeurs du bilinguisme et de la langue française dans leurs localités. Selon Madame Leurent « on cherche à avoir un effet boule de neige, un effet multiplicateur pour sensibiliser un plus grand nombre de jeunes aux avantages du bilinguisme ». Lors de ce forum les participants, âgés entre 15 et 16 ans, assisteront à des formations sur le leadership, le travail en équipe, la gestion d’événements, la communication et l’art de parler en public. Les organisateurs estiment que ce sont des compétences nécessaires pour pouvoir assurer la mission d’ambassadeur du français au sein de leur communauté. Ces jeunes ont été choisis pour leur motivation, leurs expériences et leur engagement communautaire.
Pour Charlotte McCarroll, coordonnatrice des forums locaux de la Colombie-Britannique tenus, en avril, à Vancouver et à Victoria, le rôle de ces jeunes ambassadeurs prend toute son importance, notamment lors des forums annuels locaux.
Ces ambassadeurs deviennent des modèles et servent d’inspiration pour renforcer la pratique du bilinguisme dans leur communauté.
Ce type d’initiative a un impact auprès des élèves de la 9e à la 12e année inscrits dans les écoles francophones et d’immersion française. En effet, la philosophie de ces rencontres permet aux jeunes du secondaire de se projeter dans la poursuite de leurs études tout en comprenant l’importance de l’apprentissage du français et son usage dans la vie quotidienne.
Selon Madame McCarroll, les différentes activités de cette journée consacrée à la francophonie comprennent divers ateliers: théâtre, chants, Yoga. Il y a également des débats autour des thématiques d’actualités telles que le changement climatique. On retrouve aussi des conférenciers d’expérience qui savent parler aux jeunes et répondre à leurs questions sur l’utilité du français et l’importance du bilinguisme.
Les organisateurs de cet événement se réjouissent des partenariats établis avec les universités et les collèges dont l’Université Simon Fraser, l’Université de Victoria et le Collège Éducacentre.
Dans la même veine, pour Madame McCarroll, réaliser ces activités dans les campus universitaires a une signification spéciale pour ces jeunes qui se projettent ainsi dans leur avenir. Ces visites suscitent joie et émerveillement quand des étudiants universitaires bénévoles leur font découvrir leurs campus et leurs différentes sections.