Le mois de septembre 2023 marque la célébration officielle du quarantième anniversaire de la Société francophone de Maillardville, qui met en valeur la francophonie depuis 1983. Appuyé par 2 000 membres, l’organisme à but non-lucratif rayonne dans les agglomérations de Tri-Cities et de Ridge Meadow, en banlieue de Vancouver.
Marie-Paule Berthiaume
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Maillardville est considéré comme le berceau de la francophonie de la Colombie-Britannique. Fondé en 1909 par une majorité de travailleurs francophones de l’industrie du bois du Québec qui avaient acheté des terrains près du moulin à scie de la Canadian Western Lumber Company, leur nouveau lieu de travail. Le village fut nommé en 1912 en l’honneur de leur abbé rassembleur, le Français d’origine Édouard Maillard.
En poste depuis 1996, la directrice générale de la Société francophone de Maillardville, Johanne Dumas, explique les circonstances entourant leur arrivée : « Les Canadiens anglais n’étaient pas intéressés à travailler avec les immigrants chinois. Les Québécois francophones, une main-d’œuvre blanche qualifiée, ont donc été appelés à travailler dans le plus gros moulin à scie de l’Empire britannique. »
Johanne Dumas rappelle l’engagement et la volonté de ces nouveaux arrivants à développer une communauté et à se tenir ensemble. « Un an après leur arrivée, les francophones ont tenu une grève importante à l’usine, après avoir constaté que les Anglais étaient mieux payés qu’eux, et que tous les autres groupes socio-culturels étaient moins payés qu’eux. Ils ont demandé à ce que tout le monde soit payé également. Certains de ces Québécois n’ont d’ailleurs jamais pu retravailler dans l’industrie du bois en Colombie-Britannique après avoir été ajoutés à une liste noire. »
Festival du Bois
La Société francophone de Maillardville a été créée dans le but de fédérer plus d’une dizaine d’organisations d’expression française des environs et, cinq ans plus tard, elle a lancé le Festival du Bois.
Considéré comme le plus grand festival francophone de l’Ouest canadien avec ses milliers de participants, le Festival du Bois soufflera ses trente-cinq bougies cette année. « L’événement qui célèbre la musique, la danse, la gastronomie et la culture francophone a d’abord été créé pour honorer les pionniers de Maillardville et célébrer la saison des sucres si chère aux Québécois », souligne la directrice générale qui assure également la direction artistique du Festival.
La 35e édition du Festival du Bois, en mars 2024, fera une fois de plus honneur au Congrès mondial acadien qui aura lieu en Nouvelle-Écosse en août 2024. « On aura évidemment des talents locaux incontournables et des artistes de l’Acadie. Je pense que c’est une communauté grande et forte qui ne peut qu’inspirer le reste du Canada français », précise Johanne Dumas.
Programmation 2023–2024
La trésorière du conseil d’administration de la Société francophone de Maillardville, Geneviève Kyle-Lefebvre, est également mère de jeunes enfants. Pour elle, la Société remplit sa mission en soutenant la francophonie de la région.
« Outre le Festival du Bois, la Société francophone de Maillardville offre une gamme de services pour tous les âges : des cours de français, des camps d’été avec plus de cinquante participants par jour, un club de lecture, un Club 50+, du géocache, une médiathèque, un service de ressources pour les nouveaux arrivants ainsi que le balado Allô Maillardville », énumère la bénévole qui anime également le balado de la Société.
Geneviève Kyle-Lefebvre révèle d’ailleurs qu’une émission télévisée viendra bientôt s’ajouter à l’émission balado Allô Maillardville. « Notre émission balado, qui célébrera son deuxième anniversaire en janvier 2024, se veut une initiative intergénérationnelle. On va lancer d’ici la fin de l’année une série de vidéos qui va s’appeler le Tête à Tête franco, dans le studio de télévision de Maillardville Tricities Film & Television et qui présentera différentes personnalités de la francophonie des environs. »
Pour plus d’information : www.maillardville.com
