Ayant pour but de célébrer le pouvoir et la beauté des lettres, le Vancouver Writers Festival invite le public à découvrir une sélection de nouveautés littéraires diverses et à interagir de près avec leurs créateurs. Le festival aura lieu du 16 au 22 octobre.
« Les mots façonnent nos mondes. Ils peuvent enchanter, inspirer, provoquer, réconforter et unir – tout comme les auteurs, les journalistes et les poètes qui les manient », déclarent les organisateurs du festival.
Tout au long de la semaine, le Vancouver Writers Festival accueillera plus de 125 auteurs canadiens et de l’étranger dans le cadre de plus de 85 événements. Ces derniers exploreront divers thèmes abordés parmi plusieurs oeuvres citées dans le guide du publié sur le site officiel du festival.
Le festival débutera en soirée avec les finalistes du Prix Giller de la Banque Scotia et se clôturera avec une discussion autour des changements climatiques entre Rebecca Solnit, Chris Turner et John Vaillant sur la base de leurs livres.
Le journal La Source tient à profiter de cette semaine littéraire pour célébrer les auteurs francophones qui résident en Colombie-Britannique, notamment Jean Pierre Makosso et Danielle Marcotte, qui ont chacun sorti leurs dernières oeuvres cette année.
Ode à Marie Thérèse Makaya : La conteuse, la berceuse, la nourricière et l’infirmière
D’origine congolaise, l’auteur Jean Pierre Makosso est installé en Colombie-Britannique depuis plus de vingt ans, après plusieurs années à monter ses propres pièces de théâtre en Europe. En mars, il a sorti son livre Cantiques pour Sainte Marie Mère Thérèse. Dans ce recueil de poèmes et de proses, il rend hommage à sa mère et dirige ses lecteurs dans une exploration à la fois vaste et intime des multiples dimensions de l’image maternelle. Son inspiration : sa reconnaissance.
« La première fois que j’ai dit je t’aime à ma mère, nous étions séparés par des milliers de kilomètres. Elle était au Congo et moi au Canada. Je l’ai dit dans ma langue vili, au bout du fil : « Mi ba kuzole ama », explique-t-il. « Dans ma coutume, ma génération ne l’a pas dit. L’amour envers ses parents se manifestait par le respect, l’obéissance et les bonnes actions, pas par les mots. »
Le récit débute avec plusieurs morceaux oscillant entre le deuil après la mort de sa mère et les innombrables souvenirs d’enfance qui intensifient la douleur. En s’appuyant sur cette tension, ses poèmes s’étendent à l’image de la mère dans de différents contextes allant de la religion à la nature pour communiquer une omniprésence qui touche le divin.
« Il y en a qui héritent de leurs parents du bien matériel … moi j’ai reçu la meilleure part. Une part qui n’a pas de prix. Un héritage qui restera jusqu’à l’éternité », dit-il.
« Ma mère, Marie Thérèse Makaya devrait aussi, par moi, être louée, célébrée et vénérée. Et comment le faire sinon écrire des cantiques pour celle qui sut m’insuffler son art : l’art de conter. Qui connaît ses saints les honore alors je l’ai honorée comme le font ceux qui honorent les grands peintres, les philosophes, ou encore ces auteurs classiques du XVIIe siècle. Moi je l’ai fait pour Mère Marie Thérèse. »
En ce qui concerne l’état de la francophonie en Colombie-Britannique, Jean Pierre Makosso n’a aucune inquiétude. « Aucun élément ne me manque dans la francophonie de la Colombie-Britannique. Rien. J’ai la baguette magique : la langue française. Chacun de nous est une baguette magique… Chaque baguette magique doit planter un grain pour faire pousser l’arbre de la francophonie », avait affirmé l’auteur lors d’un entretien avec La Source en 2022.
Les oiseaux du parc Boundary Bay
Tout comme Jean Pierre Makosso, Danielle Marcotte se sert de rimes pour transporter ses lecteurs dans l’exploration dans son livre bilingue, « Les quatre saisons de Rousse-bedaine », sorti le 3 octobre.
Pendant plus de 30 ans, Danielle Marcotte a travaillé à Radio Canada en tant qu’animatrice. Fidèle à son rêve d’enfance, elle a commencé à écrire après son départ à la retraite et depuis lors a sorti une douzaine d’œuvres en français.
« Je voulais raconter des histoires depuis que je suis toute petite », explique Mme Marcotte.
« Puisqu’au Canada il est extrêmement difficile de vivre de sa plume quand on est auteure jeunesse, je me suis promis qu’une fois à la retraite je me paierais ce luxe : écrire ! »
Au cours de sa carrière, Danielle a vécu dans les Maritimes et au Québec avant de s’installer à Tsawwassen en Colombie-Britannique. Et c’est précisément dans ce monde qu’elle nous dirige dans son nouveau livre, qui illustre le parcours migratoire des oiseaux du parc Boundary Bay.
En novembre prochain, l’écrivaine sortira un livre en anglais, intitulé Blue Camas, Blue Camas, mettant de l’avant « la rencontre, le choc des civilisations, entre Européens et Premières Nations sur nos côtes au dix-neuvième siècle », explique-t-elle. Elle est installée en C.-B. depuis 1975, arrivée pour faire sa maîtrise en histoire à l’université de Victoria. Avant de terminer le programme, Danielle a accepté son premier poste à Radio Canada, qui lui a ouvert les portes de la francophonie dans l’Ouest.
« À cause de mon métier de présentatrice et réalisatrice radio, j’ai beaucoup couvert les différents organismes francophones de la C.-B. et du Yukon qui m’ont épatée par le dévouement de leurs équipes successives au cours des ans, leur vitalité, et la qualité de leur programmation. »
Pour plus d’information sur le Vancouver Writers Fest, visitez : www.writersfest.bc.ca
Le livre de Jean-Pierre Makosso est disponible à : https://lintrigue.leslibraires.ca/livres/cantiques-pour-sainte-marie-mere-therese-jean-pierre-makosso-9782384177974.html
Retrouvez Les quatre saisons de Rousse-bedaine de Danielle S. Marcotte sur son site www.daniellesmarcotte.weebly.com