Quand ça va mal, ça va mal. Justin Trudeau et son gouvernement libéral en savent quelque chose. Critiqués, conspués de toutes parts, ils ne savent plus à quels saints se vouer. État malsain, c’est le moins que l’on puisse dire.
Fonçant la tête la première sans trop réfléchir, voilà ces téméraires Teutons constamment pris à reculer à tâtons. C’est dur dur en ce moment d’être au gouvernement. L’ensemble de crises que doivent traverser et surmonter les membres du cabinet Trudeau n’en finit pas. À l’exemple des feux de forêts que l’on tente d’éteindre, les dossiers brûlants s’accumulent. Trudeau et sa bande passent leur temps à jouer les pompiers. Certains incendies ont pris de l’ampleur et paraissent hors de leur contrôle. Pauvres libéraux qui ne savent plus où donner de la tête. Les problèmes de logement, d’inflation, de politique d’immigration, du coût élevé de la vie, de la taxe sur le carbone (attisant l’huile sur le chauffage), sans compter sur les ennuis créés par des mécréants qui dirigent l’Alberta et la Saskatchewan dont les gouvernements se soucient peu de l’unité canadienne pour l’un et des droits de la personne pour l’autre. Tout ceci contribue à ce sentiment de naufrage dans lequel doucement mais sûrement, petit à petit, nous nous enfonçons. Ne pas non plus négliger la détérioration de nos rapports avec l’Inde et la Chine dont l’ingérence inacceptable dans nos affaires dresse un tableau peu flatteur de notre politique étrangère. Pas de panique néanmoins; pour le moment rien de tragique : nous ne sommes pas à bord du Titanic.
Avons-nous frappé un iceberg ? C’est la question que doivent se poser de nombreux électeurs qui se demandent s’il n’est pas temps pour Justin Trudeau, vu les sondages défavorables à son encontre, de jeter l’éponge et de passer le flambeau à quelqu’un d’autre avant qu’il ne soit trop tard.
À moins d’un soudain revirement de situation, les libéraux ont jusqu’à 2025 pour s’ajuster et trouver un successeur à notre premier ministre. Les candidats à sa succession ne manquent pas. Certes il n’y a pas queue au portillon ni le feu au lac mais déjà des noms sont avancés et pas des moindres.
Le nom de Chrystia Freeland, l’actuel ministre des finances et vice-première ministre, apparemment sans vice particulier, est à prendre en considération. Son expérience au sein du gouvernement Trudeau et les positions importantes qu’elle y tient et y a tenues en font une candidate de premier choix. Intelligente, compétente elle pourrait adéquatement remplacer le premier ministre actuel dont le jugement est souvent remis en question.
Un autre candidat possible, qui à priori ne semble pas déplaire, bien au contraire, serait Mark Carney, économiste, banquier, ancien gouverneur de la Banque du Canada (2008 à 2013) et de la Banque d’Angleterre (2013 à 2020). Son expérience dans le monde de la finance où, dans l’ensemble, il jouit d’une bonne réputation, fait de lui un sérieux aspirant au poste pour lequel il n’a jusqu’à présent pas dit non. Monsieur sait se faire désirer. Malheureusement pour lui et ses supporteurs, son manque d’expérience en politique joue de toute évidence contre lui. L’échec cuisant de Michael Ignatieff, un très respecté intellectuel mais politiquement inexpérimenté qui fut élu chef du Parti libéral du Canada puis lourdement défait lors de l’élection fédérale de 2011, ne plaide pas en faveur de Mark Carney.
À l’exception de ces deux phénomènes je ne vois pas qui pourrait remplacer Justin Trudeau dont les chances de succès face à un féroce Pierre Poilievre sont, à ce jour, bien maigres sinon nulles. Mais on ne sait jamais. Le premier ministre n’a pas l’intention, à ce que l’on sache, de donner sa démission sous peu. Il croit encore en ses chances comme quoi, même un premier ministre a le droit de rêver.
De toute évidence la campagne électorale a déjà pris son envol. La course entre le Poilievre et la Tort(r)ue d’eau ne fait que commencer. Il est vrai que le chef de l’opposition de sa majesté a pris quelques longueurs d’avance. Chemin faisant, tout en croquant une pomme d’un des vergers de l’Okanagan et non d’Éden, il fit preuve de dédain et d’arrogance, se permettant de mettre à mal un brave journaliste venu lui poser des questions. Cela en dit long sur le personnage. Pauvre de nous si jamais il devenait premier ministre.
Afin d’éviter cette éventualité je ne vois qu’une solution plausible : attendre qu’un nouveau convoi de camionneurs embarque le chef conservateur vers une dérive à laquelle il nous a habitués et qu’il se retrouve dans l’ornière d’où il ne pourra s’extirper. Un vœu pieux certes mais à part cela je ne vois pas comment, avec Trudeau à la barre, les libéraux pourront s’en sortir.