Ce n’est pas la première fois que le Festival du Bois de Maillardville, en banlieue de Vancouver, choisit d’honorer la culture et la résilience du peuple acadien et pour souligner le Congrès mondial des Acadiens. Pour Joanne Dumas, la directrice artistique du Festival, « à tous les cinq ans, on met de l’avant l’Acadie et je pense que l’on a des raisons de le faire. Le peuple acadien est un peuple accompli qui sert d’inspiration à travers le pays. C’est avec fierté qu’on le célèbre ».
Marc Béliveau – IJL – Réseau.Presse – La Source
Ayant été active pendant 28 ans dans l’organisation du Festival, la directrice générale de la Société francophone de Maillardville, Joanne Dumas a annoncé qu’elle tirait sa révérence cette année, après cette 35 e édition. C’est avec une touche de nostalgie et à la fois, de fierté du devoir accompli, dans ses efforts de promouvoir le fait français dans sa communauté et en Colombie-Britannique.
Pour rappel, plusieurs milliers de personnes ont participé au 35 e anniversaire du Festival du Bois qui s’est tenu du 8 au 10 mars 2024, à Maillardville, un quartier francophone de la ville de Coquitlam, situé tout près de Vancouver. Cette année, la culture acadienne a été mise à l’honneur, pour souligner la tenue du Congrès mondial acadien qui se tiendra en août prochain, dans les régions de Clare et Argyle, en Nouvelle-Écosse.
Au fil des ans, le Festival du Bois a démontré sa pertinence et sa popularité en accueillant de 10 000 à 15 000 personnes tous les ans. L’organisation de l’événement demande six mois de planification, autour d’une équipe réduite de 5 ou 6 personnes, mais appuyée par près de 200 bénévoles.
Le Festival du Bois : 35 ans d’existence
Comment expliquer une telle longévité? « Au fil des ans, ce fut de s’assurer d’une fréquentation régulière », répond Joanne Dumas. « Le Festival du Bois, ce n’est pas un événement de musique populaire », ajoute-elle. « Donc, on ne s’attend pas à la venue de grands noms qui viendront ici. Plutôt, on a créé une attente de découverte de nos festivaliers. Les gens viennent ici parce qu’ils savent qu’ils vont découvrir quelque chose de nouveau ».
Le Festival offre une programmation très variée. Mais les gens aiment également se retrouver dans une grande salle qui leur permet de rencontrer leurs amis. Pour la directrice artistique, « une foule de gens viennent pour prendre une bière, un verre de vin, manger des mets typiques et ou chanter entre amis – donc, c’est très convivial et c’est vraiment une expérience à laquelle ils ont le goût de participer à chaque année. Donc, c’est important de créer cette attente-là ».
Le Festival du Bois ne célèbre pas chaque année une thématique particulière. Les organisateurs cherchent avant tout à maintenir la curiosité des participants. « Et ce n’est pas facile », d’ajouter Joanne Dumas, « il faut qu’il y ait un sentiment de bien-être chez les participants qui assistent au festival. Et c’est important pour nous de maintenir ça ».
Le Festival du Bois : une expérience francophone
Un autre volet important du Festival, c’est la place du français. En effet, en plus d’une expérience francophone, c’est aussi une expérience intergénérationnelle, parce qu’il y a une programmation pour les jeunes. À cela, s’ajoutent quelques mets canadiens français, incluant les pâtés à la viande et la poutine.
S’il est un moment le plus mémorable, soutient Joanne Dumas, c’est certainement le 25 e anniversaire du Festival du Bois qui a été une expérience multiculturelle. On avait un groupe de musiciens indiens. Il y a eu, en plus, de nombreuses entrevues, puisque l’on célébrait également le 100 e anniversaire de la communauté de Maillardville, du nom de son premier curé francophone, Edmond Maillard, venu de France.
À la question : comment se porte la vitalité de la communauté francophone de Maillardville? Joanne Dumas explique « avoir ressenti, à un moment donné, la courbe redescendre, mais aujourd’hui, elle est en mouvement vers le haut. Je crois qu’aujourd’hui, c’est la plus grande ouverture de la population face à la réalité biculturelle au Canada. Le bilinguisme prend sa place de plus en plus. Les gens sont plus réceptifs à cette réalité. » Elle ajoute aussi qu’il y a beaucoup d’immigrants qui viennent au Canada et ces gens-là sont intéressés à parler français, plus que les Anglophones qui sont installés ici. C’est ça aussi notre nouvelle clientèle.»
Puisque le Festival du Bois a le vent dans les voiles, pourquoi ne pas utiliser l’expression acadienne « laissez les bons temps rouler … » et souhaiter au Festival du Bois, après le départ cette année de Joanne Dumas, une foule de belles années à venir!