L’école Gabrielle-Roy, établie à Surrey, en septembre 1998, est l’une des écoles francophones pionnières en Colombie-Britannique. Nommée en l’honneur de la célèbre romancière franco-manitobaine, l’école est située dans une banlieue dynamique de Vancouver connue pour son multiculturalisme. L’école Gabrielle-Roy est devenue un modèle unique, où cohabitent harmonieusement diversité culturelle, respect mutuel et francophonie.
Marc Béliveau – IJL – Réseau Presse – Journal La Source
L’école Gabrielle-Roy célèbre son 25e anniversaire cette année. Elle peut se réjouir d’avoir franchi une étape importante dans sa mission d’offrir un enseignement en français, qui propose aujourd’hui des cours de la maternelle à la 12e année. Cette réussite témoigne de son engagement et de sa détermination à relever des défis.
Aujourd’hui, l’école Gabrielle-Roy compte 567 élèves et un corps professoral d’une quarantaine d’enseignants. C’est l’une des écoles les plus importantes du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique. Le nombre de ses étudiants a augmenté régulièrement, passant de 23 en 1998 à plus de 600 ces dernières années.
Qui était Gabrielle Roy?
Il existe huit écoles à travers le Canada nommées en l’honneur de Gabrielle Roy, la célèbre écrivaine manitobaine. Il y en a une au Québec et en Ontario, et six dans l’Ouest, dont trois au Manitoba, une à Saskatoon, une à Calgary, ainsi qu’à Surrey.
Dès son premier roman intitulé Bonheur d’occasion, Gabrielle Roy a connu un grand succès. Elle raconte l’histoire de familles à faible revenu vivant dans le quartier ouvrier de Saint-Henri à Montréal pendant la Seconde Guerre mondiale. Le roman dépeint de manière réaliste et crue les difficultés de la vie quotidienne, la misère et les rêves brisés de ces personnes et ceux des immigrants. Mais, il met l’accent aussi sur l’importance de l’éducation.
Un 25e anniversaire des plus réussis
Les festivités du 25e anniversaire se sont tenues à l’école en avril dernier. Plusieurs anciens élèves ont souhaité être présents pour se remémorer des souvenirs et un certain sentiment d’appartenance envers leur école, en plus de revoir leurs anciens professeurs.
« Il était important pour nous de souligner le 25e anniversaire de l’école Gabrielle-Roy car ces années témoignent de la persévérance et de l’engagement continu de la communauté éducative, des enseignants, du personnel et des élèves qui ont contribué à façonner et enrichir l’école au fil des années », affirme Pier-Maude Lachance, directrice adjointe de l’école. « C’était l’occasion pour notre communauté de se rassembler, ajoute-elle, et de célébrer les réalisations, les défis surmontés et les progrès réalisés depuis la création de l’école. »
L’importance des comités de parents à l’école.
L’Association des parents de l’école Gabrielle-Roy a également joué un rôle crucial dans la poursuite des activités et la survie de l’école, malgré un incendie en 1999 qui a détruit les locaux de l’école. Il a fallu cinq ans avant d’emménager dans un nouveau bâtiment. Durant cette période, les cours devaient être dispensés dans des classes dites « portables ».
D’après Marie-Andrée Asselin, directrice générale de la Fédération des parents francophones de C.-B., « Le rôle des parents au sein des écoles francophones est crucial de par leur implication active dans le développement de l’école et la vitalité de la communauté francophone locale. De plus, ce sont le plus souvent les parents ayant-droits qui, en se regroupant, font une demande formelle au CSF pour la création de nouvelles écoles francophones dans les régions où l’éducation francophone n’est pas encore une réalité pour leurs enfants. »
Notons que les écoles de langue française, gérées par des francophones, ont vu le jour, à la suite de deux actions juridiques intentées par les parents francophones dans les années 1990 contre le gouvernement de la C.-B. Ces dernières ont été menées en vue d’obtenir la reconnaissance des droits conférés aux parents en milieu minoritaire par l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés. Ces batailles ont notamment abouti à la création du CSF en 1995.
Le rôle des parents est également incontournable selon la loi provinciale. En effet, la Loi scolaire de la Colombie-Britannique reconnaît le rôle fondamental des parents et exige la création d’associations de parents d’élèves (APÉ) dans chacune des écoles de la province, dans le but de prendre en considération leurs idées, recommandations et préoccupations sur tout sujet qui les interpelle. Les APÉ collaborent étroitement avec la direction de l’école, le personnel, le Conseil scolaire francophone (CSF), ainsi que de la Fédération des parents qui les regroupe au niveau provincial.
La francophonie à Surrey
Selon Statistique Canada, près de 200 000 personnes dans la région métropolitaine de Vancouver déclarent comprendre et parler le français. Près de 35 % de ce nombre résident dans la ville de Surrey. C’est une ville multiculturelle en pleine croissance qui attire de nombreux immigrants francophones en raison des prix des logements plus abordables et des possibilités de travail qui s’y trouvent.
Il n’est donc pas surprenant de voir cette réalité multiculturelle de la ville de Surrey reflétée au sein de l’école Gabrielle-Roy. En effet, on y retrouve des étudiants issus de milieux socio-économiques variés, dont 70 à 80 % sont issus de familles exogames et plusieurs immigrants nouvellement arrivés.
Projets d’avenir de l’école
Les projets d’avenir de l’école Gabrielle-Roy reposent avant tout sur l’éducation en français et la promotion de la diversité culturelle. Ces piliers fondamentaux contribuent non seulement à l’enrichissement académique de ses étudiants mais aussi à leur épanouissement personnel et à leur ouverture d’esprit. Plusieurs initiatives seront mises en œuvre pour faire de cette vision une réalité, notamment investir dans des programmes éducatifs de qualité, promouvoir l’apprentissage de la langue française et célébrer la diversité culturelle de la communauté scolaire. Et finalement, faire en sorte de susciter un sentiment d’appartenance auprès des étudiants.