Entrepreneuriat francophone à Kelowna : deux boutiques de seconde main en plein essor

À Kelowna, les magasins de seconde main connaissent un essor remarquable. Chantal Couture et Léa Paquet-Martel, deux jeunes entrepreneures francophones, exploitent avec succès deux boutiques de vêtements de seconde main, incarnant ainsi l’esprit d’entrepreneuriat dans un contexte minoritaire.

Mme Chantal Couture est propriétaire, gérante et conceptrice de Frock & Fellow. Sa boutique fonctionne grâce à la contribution de la communauté locale. Les habitants y consignent leurs articles et récoltent une partie des profits de la vente en magasin. « J’ai commencé avec une boutique de souvenirs fabriqués au Canada en 2001, Funktional. Puis, en 2014, j’ai acheté la petite boutique Frock, qui est devenue Frock & Fellow (F&F) en 2016 », explique-t-elle.

Crédit photo : Elodie Dorsel

F&F est maintenant un incontournable de l’avenue Bernard à Kelowna. À la suite de l’extension de Frock & Fellow sur la rue principale, l’occasion de former une équipe plus grande s’est présentée. Après avoir été longtemps un « one-woman show », monter une équipe est très enrichissant »,  souligne la propriétaire. Elle se félicite d’ailleurs de l’excellente rétention de ses employés. « Les gens peuvent faire ou défaire votre entreprise. Organiser une équipe du tonnerre est primordial. Impossible d’être partout à tout moment. Il est donc essentiel de disposer d’une équipe confiante, compétente et capable », déclare-t-elle.

Récemment, F&F a participé à son tout premier « pop-up », et un deuxième est déjà planifié pour les 12 et 13 juillet. « Nous avons aussi commencé une collaboration avec la compagnie de maillots de bain Nettles Tale de Vancouver », indique Mme Couture. « J’aime voir la confiance qu’une tenue bien confectionnée peut apporter et j’aime pouvoir aider les gens à trouver cette confiance », confie-t-elle.

Crédit photo : Élodie Dorsel

L’émergence de Common Sense

Léa Paquet-Martel, propriétaire de la friperie mobile Common Sense, est au début de son parcours entrepreneurial. Elle a lancé Common Sense en octobre 2023. « J’ai vraiment un engouement pour lutter contre toutes les formes d’injustices sociales et c’est lors d’un projet de recherche sur le « fast-fashion» que j’ai développé un immense amour pour les trésors de seconde main », fait savoir la jeune entrepreneure. Depuis son arrivée dans la région et grâce à son entreprise, elle rencontre de nombreuses personnes des communautés francophone et végane. « Common Sense me permet de coopérer avec des personnes vraiment formidables tout en mettant à profit mes idées de création », affirme-t-elle.

Sa boutique opère également sous un modèle de consignation avec des trouvailles soigneusement sélectionnées. « Les pièces sont choisies minutieusement. C’est ça le service que Common Sense offre : une gamme de vêtements de qualité pour ceux qui ne veulent pas chercher des trésors pendant des heures ! », indique Mlle Paquet-Martel.

Pour cette entrepreneure, la mode est une forme d’art et d’expression. « Malheureusement, vu la situation actuelle de notre planète, nous ne pouvons plus nous permettre de consommer tant de  « fast-fashion » en raison de son manque d’éthique et de ses processus dommageables pour l’environnement et notre santé », déclare-t-elle. Quel conseil donne-t-elle aux personnes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ? « La motivation fluctue toujours, mais il ne faut pas laisser tomber, il faut constamment s’adapter et se renouveler. Toujours être en apprentissage. »

La boutique Common Sense est plus qu’une simple option répondant à une demande ; c’est une quête vers une communauté et un meilleur mode de consommation. « Dans un système basé sur la demande, il est crucial de se poser des questions sur notre consommation afin de consommer de manière intelligente », exprime Mlle Paquet-Martel. Un jour, elle espère voir sa boutique devenir un lieu de communauté et de rassemblement, avec des événements et des soirées artistiques. « L’objectif est de créer plus qu’une simple boutique de vêtements », conclut-elle.

Une présence croissante de magasins de seconde main à Kelowna

En plus des initiatives de Chantal Couture et Léa Paquet-Martel, Kelowna voit une présence croissante de magasins de seconde main. La rue principale compte déjà cinq boutiques locales, dont une spécialisée en articles de décoration intérieure. En plus de ces boutiques, on trouve de nombreux petits vendeurs dispersés dans la ville et de grandes chaînes comme l’Armée du Salut. Tandis que les magasins de vêtements neufs importés apparaissent et disparaissent rapidement, les friperies locales affichent une belle longévité.

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