Les jeunes francophones de la Colombie-Britannique face à l’insécurité linguistique : aspirations et défis

Les jeunes francophones de la Colombie-Britannique, bien qu’évoluant dans un contexte minoritaire, font preuve d’un engagement remarquable dans leur communauté. Ils ont des aspirations variées allant de la promotion de la santé mentale à la lutte contre l’insécurité linguistique.  Quels sont leurs aspirations et leurs défis au quotidien et à long terme ?  Plusieurs jeunes leaders engagés au sein de leur communauté pointent du doigt l’insécurité linguistique comme un grand enjeu important à surmonter.

Adrian Dix, ministre provincial des Affaires francophones (au milieu avec des lunettes) et Norm Letnick, député de BC United ( à gauche ) sont entourés par les membres de l’équipe du CJFCB lors de la remise du Prix de la Journée de la francophonie en mars 2024. | Crédit : Ministère des affaires francophones

Hassan Laghcha – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

L’Insécurité linguistique

L’insécurité linguistique, qui se définit comme un sentiment de malaise et de gêne lié à l’utilisation du français, semble être un obstacle majeur pour les jeunes francophones en milieu minoritaire. Cette insécurité peut limiter leur épanouissement personnel et professionnel, et pose un enjeu crucial : comment assurer la vitalité et la pérennité de la francophonie dans une province majoritairement anglophone?

Claudya Leclerc, présidente du conseil d’administration du Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique ( CJFCB) , est une figure de proue dans la lutte contre l’insécurité linguistique. Diplômée en sciences de la santé de l’Université Simon Fraser, Claudya utilise une approche intersectionnelle pour aborder des enjeux comme la santé sexuelle des adolescents francophones en milieu minoritaire. Elle est également engagée dans le projet Jeunes leaders des relations saines à Réseau-Femmes qui sensibilise les jeunes sur des sujets essentiels comme l’estime de soi et la santé mentale.

” L’insécurité linguistique est un grand enjeu chez les jeunes francophones”, explique Claudya. “Grâce à nos efforts, nous avons pu porter cette question jusqu’à la Chambre des communes et au Sénat.”

Sofia Lemay : Promouvoir la francophonie au-delà des bancs d’école

Sofia Lemay, représentante des 14-18 ans au CJFCB, tente d’illustrer l’engagement des jeunes francophones à surmonter l’insécurité linguistique. En tant que ministre de la Santé mentale et de la Justice familiale lors du dernier Parlement jeunesse francophone de la Colombie-Britannique au début de cette année, Sofia a acquis une expérience précieuse dans le processus législatif. Elle a également coordonné une Grande collecte dans six écoles du Conseil scolaire francophone (CSF), récoltant plus de 2 500 dons pour quatre banques alimentaires.

Sofia Lemay, lors d’un débat au Parlement jeunesse francophone de la Colombie-Britannique en janvier 2024 à Victoria. | Crédit : Conseil jeunesse francophone de la C.-B.

“Le rayonnement de la francophonie ne se limite pas aux salles de classe. Il touche tous les aspects de la vie sociale, y compris dans notre manière de communiquer,” affirme Sofia. “Notre engagement communautaire est crucial pour l’épanouissement de la communauté francophone.”

De jeunes leaders francophones à l’avant-garde

Dans ce combat au quotidien contre l’insécurité linguistique chez les jeunes de la province, quelques leaders francophones de la même génération continuent à s’illustrer par leur engagement et leur capacité à surmonter ces défis.

C’est le cas de Claudya Leclerc qui s’intéresse de près aux enjeux touchant la santé mentale et à la lutte contre l’insécurité linguistique. Son travail au Conseil jeunesse et à Réseau-Femmes est crucial. Elle sensibilise les jeunes francophones en leur donnant les outils nécessaires pour s’épanouir dans un environnement souvent hostile.

Quant à Sofia Lemay, elle incarne l’engagement communautaire des jeunes francophones. Son expérience au Parlement jeunesse et sa coordination de la Grande collecte illustrent son dévouement à la cause francophone et son potentiel à inspirer ses pairs.

Contexte minoritaire et défis

Vivre en tant que francophone en milieu minoritaire en Colombie-Britannique présente des défis particuliers. L’insécurité linguistique est en soi très problématique car elle peut empêcher les jeunes de s’exprimer librement et de participer pleinement à la vie de leur communauté. “L’insécurité linguistique est un enjeu de taille chez les jeunes francophones”, explique Claudya Leclerc et c’est une question qui demande une attention constante, indique-t-elle.

La présence de modèles de référence pour les jeunes pouvant les inspirer est cruciale pour favoriser leur engagement. Les jeunes francophones de la Colombie-Britannique sont des acteurs clés du développement de leur communauté. Malgré les défis liés à leur statut minoritaire, ils continuent de s’engager pour une francophonie plus forte et plus inclusive.

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