Pourquoi les parcs de la C.-B. pourraient être trop appréciés pour leur propre bien

Les chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique-Okanagan (UBCO) avertissent qu’il est temps de se préparer à un taux de fréquentation excessif des parcs provinciaux de la Colombie-Britannique avant que le mal ne soit fait.

Alors que la fréquentation des parcs continue d’augmenter au même rythme que la croissance de la population de la Colombie Britannique, ce qui fait la popularité des parcs provinciaux – la nature, la sérénité, la faune et la flore, les grands espaces – risque d’être irrémédiablement endommagé.

Des chercheurs de l’UBC Okanagan soulignent que la recherche d’un équilibre entre l’intégrité écologique et la jouissance des parcs provinciaux par le public est un enjeu urgent qui risque de s’aggraver avec la croissance démographique et le changement climatique.

Le parc provincial Saysutshun à Nanaimo. | Photo par Lyle Wilkinson, Unsplash

Le docteur Michael Noonan dirige le laboratoire d’écologie quantitative de l’UBCO à la faculté des sciences Irving K. Barber. Les dernières recherches de son équipe examinent l’avenir de l’effervescent réseau de parcs provinciaux de la Colombie-Britannique et suggèrent qu’à mesure que le climat continue de se réchauffer, les parcs subiront le poids d’une fréquentation accrue.

« Le problème ne va pas disparaître », affirme-t-il. « Les parcs souffriront de la surpopulation et les conflits entre l’homme et la faune sauvage se multiplieront. Il faut donc sensibiliser dès maintenant, et non pas dans quelques années. »

L’écologiste prévient qu’il sera difficile de trouver un équilibre entre le loisir et la préservation d’un environnement sûr pour la faune.

« Nos parcs provinciaux ont un double mandat », explique-t-il. « Ce sont des zones dont les gens peuvent se servir à des fins récréatives, mais elles sont également conçues comme des lieux protégés pour la faune et la flore. Les gens utilisent souvent les parcs en fonction du temps qu’il fait, [se disant] :
c’est une belle journée, allons faire une randonnée… Plus il fait chaud, plus ces parcs seront fréquentés ».

Leur étude, publiée dans le Journal of Sustainable Tourism (Journal du tourisme durable), a analysé l’utilisation quotidienne de plus de 249 parcs provinciaux de la Colombie-Britannique. L’auteur principal de l’étude, Dayna Weststrate – étudiante de premier cycle – explique que des plans de gestion ont déjà été mis en œuvre pour contrôler la surutilisation dans les zones très peuplées.

Les foules entraînent d’autres problèmes potentiels, tels que des stationnements bruyants, des dommages aux zones sensibles hors des sentiers, une augmentation des déchets et des rencontres plus fréquentes entre les visiteurs et la faune.

Certains parcs exigent déjà un permis de fréquentation journalière afin de réglementer le nombre de personnes autorisées à accéder aux sentiers, aux aires de pique-nique et aux lacs.

« Nous avons tendance à être réactifs dans la gestion de nos parcs, mais je suggère qu’il est temps de commencer à planifier l’avenir », déclare Dayna Weststrate. « Au lieu de réagir à la surpopulation lorsqu’elle se produit, planifions l’avenir dès maintenant. »

En plus des préoccupations liées à la hausse de la fréquentation des parcs, l’étude met en évidence une autre ramification de la surutilisation : le changement climatique aura des conséquences écologiques susceptibles d’influer sur la fréquentation des parcs.

Les changements climatiques se poursuivant, la faune adaptera
son rythme saisonnier de migration ou de reproduction. Cela pourrait entraîner des changements dans les mois les plus fréquentés du parc. Cette évolution pourrait avoir un impact sur les habitudes d’accouplement et la reproduction de plusieurs espèces.

Selon Dayna Weststrate, cette étude est l’occasion pour la province de commencer à planifier la durabilité future des parcs de la Colombie-Britannique. Elle note que si des plans adéquats ne sont pas mis en place, l’augmentation des interactions entre l’homme et la faune induites par le changement climatique risque de compromettre la durabilité du tourisme axé sur la nature dans les zones protégées de la province.

« Certaines de ces projections semblent sombres, mais elles ne sont pas encore gravées dans le marbre », ajoute-t-elle. « L’avenir des parcs de la Colombie-Britannique dépend de notre capacité à maintenir un équilibre sain entre le tourisme et la conservation. Les gestionnaires des parcs devraient utiliser ces résultats pour prévoir l’augmentation du nombre de visiteurs et éviter les cas de conflit entre l’homme et la faune, afin de maintenir la viabilité du tourisme axé sur la nature. »

Cet article a été traduit en français par le journal La Source à partir d’un blogue sur le site de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC). Veuillez trouver la version originale à https://magazine.alumni.ubc.ca/2024/environment/why-bcs-parks-might-be-too-popular-their-own-good

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