Vive les vacances

Comme chaque année, en été, La Source, votre journal de la diversité, votre divertissement contre l’adversité, prend congé durant six semaines. Maintenant, à la veille de partir en vacances, je vous pose cette question : qu’allez-vous faire ? Qu’allez-vous devenir durant notre absence ? Je le reconnais, je vous prends au dépourvu. Désolé. Ne vous inquiétez pas. Vous n’êtes pas obligés de répondre immédiatement. Rien ne presse. En attendant, face à ces questions a priori insolentes, je peux vous soumettre quelques suggestions aptes à alléger votre réflexion. Les idées destinées à vous distraire durant notre éclipse estivale ne manquent pas.

Vous allez donc devoir vous passer de nous. La tâche est difficile mais non insurmontable. Pendant quelques jours vous vous sentirez perdus, abandonnés. Ne désespérez pas, ne paniquez pas. Ne vous laissez pas abattre. Pensez au bonheur que vous allez ressentir lorsque nous serons de retour, revitalisés, en pleine forme, le 20 août prochain. Patientez, lisez d’autres journaux s’il le faut.  Je sais, je comprends, ils sont en anglais mais, exceptionnellement, permettez-vous cette déviation temporaire. Personne ici au journal, j’assume, ne vous en voudra.

Dans l’immédiat, en attendant notre retour, vous pouvez choisir, comme mode de vie, le laisser-aller, une forme de paresse où il s’agit de ne rien faire si vous en éprouvez le besoin. On a beau dire « qui ne fait rien, n’a rien », à cela vous pouvez toujours rétorquer « qui ne fait rien, ne risque rien ». Une façon comme une autre de voir les choses différemment sans trop vous attarder sur le bien-fondé de cette approche. La passivité n’est pas nécessairement un état à déplorer si ce n’est peut-être le risque que vous encourez de vous ennuyer mortellement. Si, toutefois, tel est votre choix, assumez-le. Et surtout profitez-en. Partisan du moindre effort vous devenez dès lors un simple observateur du spectacle que la vie vous offre quotidiennement.

Afin de satisfaire votre indolence, regardez assidument les sports qui vous sont présentés les uns après les autres, souvent les uns par-dessus les autres, à la télé pendant tout l’été. Tout en vous tournant les pouces, observez la détermination (la cécité selon les mauvaises langues) de Trudeau et de Biden lesquels tiennent mordicus à conserver leur emploi malgré les revers qu’ils connaissent chacun de leur côté. Plus têtu tu meurs. On pourrait dire têtu comme un âne (symbole du parti démocrate américain) en ce qui concerne Joe Biden et comme une mule (pour sa politique stérile) en ce qui a trait à Justin le mal-compris, voire le mal-aimé.

Si, au contraire, l’oisiveté vous horripile, inutile de vous torturer. Envisagez plutôt une activité saine et utile. Par exemple, dans votre quartier faites du porte-à-porte et distribuez des tracts en compagnie de votre candidat préféré pour les prochaines élections provinciales. Une façon de tâter le pouls de votre voisinage. Une manière de vous faire des amis mais aussi de connaître les personnes que vous n’inviterez pas à venir chez vous partager et déguster la dinde de circonstance le jour de l’action de grâce. De plus cette promenade représente un exercice cardio-vasculaire pas du tout négligeable. Elle vous évitera de prendre de l’embonpoint. Par contre, car rien n’est parfait, cette randonnée peut avoir ses revers. Vous risquez d’être rejeté par des individus qui ne partagent pas votre point de vue. Il est possible qu’on vous insulte, qu’on vous claque la porte au nez. Faites ainsi preuve d’abnégation pour le bien de la nation.

Il existe d’autres possibilités de faire passer le temps en attendant notre retour. Si travailler ne fait pas partie de vos plans, songez à vous faire dorer la pilule sur une plage nudiste non loin de chez vous. Prenez bien soin de vous allonger face au soleil car vous n’aurez jamais l’occasion d’admirer le bronzage de la face cachée de votre lune.

Au cas où vous songeriez à voyager, plusieurs régions sont à éviter. Je pense notamment au Moyen-Orient, à l’Ukraine, au Soudan et possiblement à la France maintenant sans oublier Calgary où, pour mauvaise conduite, l’eau peut être supprimée. Et puis, si votre mémoire ne vous fait pas défaut, vous pouvez toujours écrire un mémoire. 

Ne vous sentez pas obligé de souscrire à toutes mes recommandations. Moi-même j’ai l’intention de ne suivre aucun des conseils avancés. Je vais me contenter de lire et relire mon dictionnaire, le Petit Robert, en long et en large. Je désire élargir l’étendue de mon vocabulaire et peaufiner ma langue qu’il m’arrive trop souvent de garder au fond de ma poche. Tout ceci pour le plus grand bénéfice de mes chroniques qui, je vous le rappelle, reprendront en principe le 20 août.