Récapitulatif (et remarques)

Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Rien de plus vrai. Durant mon absence, en l’espace de six semaines, alors que le Castor castré se la coulait douce au fin fond des bois, la terre a connu quelques moments inoubliables: tantôt admirables, parfois surprenants, souvent déconcertants et, à l’occasion, même déplorables. À croire que l’actualité quotidienne attendait mon départ afin de faire des siennes et ainsi se libérer de l’emprise qu’il m’arrive, trop souvent sans doute, d’exercer sur elle. Pas une journée ne s’est passée sans qu’un événement majeur ne se soit produit. Petit coup d’œil, dans mon rétroviseur, sur ces six semaines particulièrement mouvementées.

Tout d’abord, je ne m’avance pas trop en disant qu’il a fait chaud, très chaud. Les incendies de forêts auxquels, semble-t-il, il va falloir dorénavant s’accoutumer, ont ravagé le pays. Notamment en Alberta où la ville de Jasper a failli disparaître de la carte. Un tiers de la municipalité a été détruit par les flammes. Une catastrophe, un cauchemar. Bannissons les expressions « pète le feu » « tout feu, tout flamme » de notre langage. Elles portent la poisse.

Au Royaume-Uni ce fut une autre paire de Manche (je tiens à la majuscule). Aux élections du parlement britannique, raz-de-marée du Parti travailliste de Keir Starmer, le nouveau premier ministre. Les sujets de Sa Majesté, menés au bord du précipice par la succession de premiers ministres conservateurs plus incompétents les uns que les autres, ont choisi de ne pas faire un pas en avant avant d’aller de l’avant.

À la veille du 14 juillet, Donald Trump fut la cible d’une tentative d’assassinat. Le tireur a manqué son coup. L’ancien président s’en tire avec une égratignure à l’oreille. Il a cru bon dès lors de porter un énorme pansement blanc, particulièrement visible (pour ne pas dire risible), en guise de décoration avec lequel il s’est fait un plaisir de s’exhiber lors du congrès du Parti républicain. Ce fut aussi l’occasion de faire connaissance avec son colistier, personnage tout aussi vil, l’exécrable J.D. Vance. À eux deux ils font la paire. La paire de je ne vous dis pas quoi.

Sur ces entrefaites, après avoir attrapé la Covid, sans oublier sa piètre performance au cours du déplorable débat face à Trump, Joe Biden décide de jeter l’éponge pour le bien de son pays et de son parti. Dans la foulée, le président apporte son soutien à Kamala Harris en tant que candidate du Parti démocrate pour la présidentielle américaine de novembre. Début de la Kamala-mania. La possible future présidente s’est choisi un compagnon de route en la personne de Tim Walz, un chasseur sûr ne sachant pas chasser sans ses chaussures.

Au Moyen-Orient, Netanyahou a encore trouvé le moyen de nous désorienter en allant supprimer un à un des haut-placés du Hamas et du Hezbollah au risque d’envenimer le conflit et d’aggraver la situation dans la région. Comment peut-il justifier, aux yeux de tous, la mort maintenant de plus de 40 000 Gazaouis et la quasi destruction de la bande de Gaza après avoir démontré qu’il est possible pour Israël, épris de vengeance, d’avoir recours à des assassinats ciblés ? Quel carnage inutile, quelle démence. Quand va-t-il s’arrêter avant d’être lui-même arrêté ?

Vint alors le clou de l’été, un moment plus réjouissant : Paris 2024, les Jeux olympiques. Le Canada s’est fort bien débrouillé : 27 médailles dont 9 d’or. La France, malgré son impasse politique, nous a offert un beau spectacle. Elle mérite une médaille malgré quelques petites controverses qui ont entaché ces Jeux. Par exemple cette récrimination au sujet de la cérémonie d’ouverture où ce n’est pas la qualité de la Seine mais plutôt la mise en scène de la Cène qui fut l’objet de vives critiques. C’en était trop pour les garants de l’ordre moral.

La question de l’identité du genre s’est aussi posée avec les boxeuses Imane Khelif d’Algérie et la Taïwanaise Lin Yu-ting. Qui oserait leur dire en pleine face qu’elles ne sont pas femmes ? Pas moi. J’aurais trop peur que d’un uppercut du droit elles me mettent KO sur le champ.

Question scandale, honte et embarras, les Canadiens se sont retrouvés en première place. Des membres du personnel de l’équipe féminine de foot (soccer) du Canada ont jugé bon d’espionner l’entraînement de leur adversaire à l’aide de drones. Ils se sont fait prendre. Pas drôle ces drones. On devrait savoir : tricher ce n’est pas gagner. On fera mieux la prochaine fois. Nous utiliserons des images satellites. C’est plus discret.

Là-dessus, suite aux Jeux, les Français ont repris leur marathon politique. Ça promet. La route vers la stabilité se trouve pavée de mauvaises intentions.

Tout ceci en six semaines. Et je ne vous ai pas tout dit.