Depuis la rentrée scolaire au début du mois de septembre, les six mille élèves du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSF) ont dû s’adapter à une nouvelle réalité : l’interdiction d’utiliser leurs appareils électroniques en classe et pendant la récréation. Le CSF a émis des directives en ce sens, suivant l’exemple d’autres établissements scolaires de la province et ailleurs au pays.
Marc Béliveau – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Le CSF a adopté un code de conduite interdisant l’usage de tout appareil électronique permettant de communiquer ou d’accéder à Internet dans l’enceinte de l’école. Cela inclut les téléphones portables, les ordinateurs personnels, les écouteurs sans fil, les montres connectées et les tablettes. Ces règles s’appliquent à tous les niveaux, de la maternelle à la 12e année, avec des nuances pour les élèves du primaire et du secondaire.
Une décision alignée sur les directives provinciales
Cette initiative du CSF fait suite à une annonce du premier ministre David Eby, qui souhaite réduire l’usage des téléphones portables dans les écoles pour protéger les jeunes des menaces en ligne. Le gouvernement provincial a laissé aux districts scolaires le soin de formuler leurs propres règlements.
Au bureau central du CSF, on explique avoir simplement répondu aux exigences du gouvernement de la Colombie-Britannique en adaptant sa politique concernant le code de conduite. On ajoute également que cette priorité permet d’offrir un environnement d’apprentissage sain et sécurisant à l’ensemble des élèves francophones de la province.
Un sondage révélateur
Avant la mise en place de ces nouvelles règles, le CSF avait mené un sondage auprès de 1 835 élèves sur l’usage des appareils électroniques personnels dans leur quotidien. Les résultats ont montré que près d’un élève sur cinq consultait son téléphone en classe.
L’objectif principal de ce sondage était de mieux comprendre l’usage de ces appareils afin de pouvoir les encadrer efficacement. Le bureau central du CSF comptait se servir des résultats du sondage comme point de départ pour adapter son approche, tout en continuant d’intégrer les outils numériques dans le parcours d’apprentissage des élèves.
Application de la mesure
La mise en œuvre de cette interdiction a été adaptée aux différents niveaux scolaires. Pour les élèves de la 1re à la 7e année, par exemple, il y aura une interdiction totale des téléphones portables. En revanche, pour les élèves du secondaire, ceux-ci seront autorisés à avoir leurs téléphones à l’école, mais il leur sera interdit de les utiliser en classe. À noter que les enseignants conservent la possibilité d’autoriser l’usage des appareils technologiques en classe à des fins éducatives, selon le contexte pédagogique.
Réactions favorables des parents
La décision du CSF a suscité des réactions diverses au sein de la communauté parentale. La présidente du Conseil scolaire francophone, Marie-Pierre Lavoie, constate : « Il y a des parents qui sont très contents, il y en a d’autres qui sont très fâchés, mais c’est une demande du ministère. »
À la Fédération des parents francophones de la C.-B., la directrice générale Marie-Andrée Asselin salue « le leadership du ministère de l’Éducation et des Services à la petite enfance dans ce dossier, qui fait partie d’un projet plus large du gouvernement pour assurer des espaces d’apprentissage sécuritaires et exempts de distractions.
« Ce nouveau règlement, ajoute-elle, permettra de diminuer le temps d’usage des écrans, qui prennent déjà trop de place dans la vie des jeunes. Et à plus long terme, nous espérons qu’un certain équilibre sera atteint et que nous commencerons à voir les effets bénéfiques sur la concentration et la santé mentale de nos jeunes. »
Au siège social du CSF, on affirme rester à l’écoute de la communauté et encourager un dialogue constructif pour continuer à améliorer l’expérience scolaire et répondre aux besoins de chacun de manière positive et bienveillante.
Ailleurs au Canada
Pour rappel, cette initiative s’inscrit dans une tendance nationale. L’Ontario interdit le téléphone portable en classe depuis cinq ans, et le Québec a adopté une politique similaire depuis le 31 décembre 2023.
Dans ce contexte, cette nouvelle réglementation provinciale marque un tournant significatif dans la gestion des technologies au sein des établissements scolaires francophones de Colombie-Britannique, visant à créer un environnement d’apprentissage plus concentré et sécurisé pour tous les élèves.