La campagne

Il existe toutes sortes de campagnes. En premier lieu évidemment quand on vous dit le mot campagne ce qui vous vient à l’esprit ce sont ces étendues de champs, ces pâturages, ces fermes, ces petits villages, ces vaches et cochons et autres images champêtres. La campagne c’est ça, elle vous fait rêver. Mais de nos jours il en est tout autrement. Quand on prononce le mot campagne vous pensez immédiatement aux élections. Ce qui n’est pas pareil.

Passons donc en revue ces campagnes qui précèdent les élections dont l’intérêt nous touche de près. Commençons par celle qui est en cours mais qui n’a pas encore obtenu le feu vert. Je parle de la campagne électorale en vue des élections fédérales. Bien que ces dernières ne soient pas encore totalement fixées nous savons tous qu’elles peuvent être déclenchées d’un moment à l’autre. À l’heure où j’écris ces lignes, le gouvernement actuel de Justin Trudeau est peut-être déjà tombé suite à une autre motion de censure déposée par les conservateurs et soutenue cette fois-ci par le NPD et le Bloc Québécois. Nous pouvons donc nous trouver au beau milieu du début d’une campagne électorale fédérale. Face à cette possibilité, monsieur l’extra conservateur Pierre Poilievre, s’en lèche déjà les babines. Dernièrement il est absolument intenable. Il se déchaîne et a hâte de partir en campagne. Contrairement au lièvre de la fable, il est parti avant le coup de feu. Il possède déjà plusieurs longueurs d’avance sur ses concurrents restés figés sur la ligne de départ. De toute évidence, face à ce lièvre excité, ses concurrents traînent et ne font pas le poids. D’accord, les tortues adorent la campagne et aiment se prélasser sur l’herbe mais en campagne, électorale celle-là, il est préférable de prendre les devants si vous ne tenez pas à finir bon dernier, m’a fait comprendre un entraîneur sportif médaillé d’or aux Zoolympiques.

«… il n’est pas question pour moi de vous dire pour qui voter ni même de vous influencer… » | Photo par Ismael N. Daro

Chez nos voisins du Sud la situation est entièrement différente. Les Américains, par exemple, savent qu’ils doivent se rendre aux urnes le 5 novembre prochain. Leur campagne électorale est déjà bien lancée et ne ressemble en rien à une partie de campagne. La lutte entre Kamala Harris et Donald Trump, contre toute logique, s’avère serrée et l’animosité entre les deux candidats à la présidence des États-Unis s’en va grandissante. Mais où donc ont-ils la tête ces Yankees ? Lorsqu’ils partent à la chasse ne savent-ils pas faire la distinction entre une colombe et un rapace, entre une hirondelle et un vautour qui ne vaut rien ? Qu’est-ce qui les empêche d’avoir les yeux en face des trous ? La secte MAGA continue sa grande marche dans l’obscurité en suivant aveuglément leur idole, le grand canard (mais où est passée la touche o pour remplacer celle du a sur mon clavier) à l’orange (ouf, je l’ai retrouvée).

Pour terminer cette randonnée au sein des campagnes électorales, impossible d’ignorer celle qui nous touche particulièrement ici en Colombie-Britannique. Dans une dizaine de jours, soit le 19 octobre, les citoyens de notre belle province devront choisir le type de gouvernement qu’ils désirent. Le choix est on ne peut plus clair. Vous avez d’un côté les néodémocrates de David Eby qui forment actuellement le gouvernement, classé centre-gauche, favorable à la dépense et d’autre part le Parti conservateur de la C.B. de John Rustad, situé à droite et même à l’extrême droite, favorable aux coupures dans les dépenses. Histoire de simplifier les choses, il s’agit donc d’un choix entre un parti faisant preuve de générosité, parfois trop selon certains dires, et un autre parti plaidant l’austérité et la méfiance envers l’autre au nom des pairs, du fisc et des mauvais esprits. Bien sûr il n’est pas question pour moi de vous dire pour qui voter ni même de vous influencer, aimerais-je ajouter en toute hypocrisie.

La campagne électorale provinciale bat donc son plein. La santé, le coût de la vie, le manque de logement animent, et même enveniment, les débats et les conversations. Nous sommes en pleine campagne de dénigrement. Les promesses, les mensonges, les insultes, les accusations fusent de toutes parts. Nul n’est épargné. Impossible pour le moment de savoir qui va l’emporter.

Et au beau milieu de tout ce brouhaha, que font les Verts ? Eh bien ! Ils tentent, avec on ne sait quel succès, de tirer leur épingle du jeu en essayant d’attirer les mécontents, ceux qui ne veulent entendre parler ni du NPD ni du Parti conservateur. Ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ces dépités en mal de choisir un député.

Toutes ces campagnes qui n’ont rien de bucolique me donnent une envie folle de me retirer… à la campagne, la vraie, celle qui me permettra de prendre un bon bol d’air frais. Et le diable sait si j’en ai besoin.

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