L’école francophone Les Mélèzes-dorés à Kimberley, une pionnière dans l’enseignement en plein air et pour son intérêt envers la culture autochtone

L’École « Les Mélèzes-dorés », inaugurée en septembre 2021, est une petite école rurale francophone située à Kimberley, à l’intérieur de la Colombie-Britannique. L’établissement se distingue par son approche pédagogique novatrice et son engagement envers la culture autochtone locale. Le nouveau nom de l’école s’inspire d’une expression de la nation Ktunaxa.  

Par Marc Béliveau – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

L’intégration de la culture autochtone constitue un pilier fondamental de l’établissement. Des liens étroits entre l’école francophone et la Nation Ktunaxa favorisent la découverte des rudiments de leur langue et le partage de leurs traditions. Le choix même du nom « Les Mélèzes-dorés » témoigne de cette relation privilégiée.

Rangée arrière (de g. à d.) Pascale Bernier, directrice-générale du CSF, Sylvie De Grandpré, directrice de l’École, Armelle Moran, conseillère, région du Sud-est au CSF et Marie-Pascale Brown, enseignante M-3 de l’école. En première rangée : le groupe des neuf jeunes élèves de l’École Les Mélèzes-dorés à Kimberley. | Photo : CSF/ École Les Mélèzes-dorés.

Ce nom est le fruit d’une consultation approfondie de 19 mois menée par le chef Nasuʔkin Joe Pierre Jr. auprès des locuteurs de la langue Ktunaxa. Plus qu’une simple traduction, le nom choisi évoque une histoire significative liée aux mélèzes caractéristiques de la région et à leur transformation automnale.

Une approche pédagogique novatrice

La structure singulière de l’école propose des classes multi-niveaux, avec actuellement une classe regroupant quatre niveaux, de la maternelle à la 3e année. Cette configuration permet un apprentissage collaboratif et personnalisé, parfaitement adapté aux besoins de chaque élève, notamment grâce à l’effectif limité de neuf élèves.

L’emplacement géographique de l’école, dont la cour est située en milieu forestier, permet d’offrir un programme d’éducation en plein air exceptionnel. Pionnière dans son domaine, elle est la première école francophone à participer au programme Wild School de la Habitat Conservation Trust Foundation. Les enseignants intègrent naturellement les principes d’apprentissage et le savoir autochtone dans leurs activités extérieures quotidiennes.

L’établissement dispose également d’un espace dit « Collaboratoire » où les élèves s’investissent dans des projets STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) et participent à des activités de robotique, d’arts et de mathématiques. Le personnel enseignant partage son expertise en proposant des ateliers en français sur l’éducation en plein air lors de la conférence provinciale Classrooms to Communities de l’Association provinciale des spécialistes et éducateurs en environnement (EEPSA)

 Kimberley – une ancienne ville minière

La ville de Kimberley compte plus de 8 500 habitants. Elle partage son nom avec des villes homonymes en Australie, en Afrique du Sud et sur l’île de Vancouver, toutes réputées pour leurs activités minières passées et actuelles: les diamants en Afrique du Sud, l’argent et le plomb en Australie et le plomb et le zinc en Colombie-Britannique.

La mine Sullivan à Kimberley a été en activité de 1909 à 2001. Elle a été l’une des plus grandes mines de plomb et de zinc au monde pendant près d’un siècle. Depuis sa fermeture, l’ancienne mine est devenue un site touristique.

La ville de Kimberley s’est complètement transformée, délaissant l’exploitation minière au profit de ses attraits touristiques et récréatifs. On trouve notamment en plein centre-ville quelques édifices d’inspiration bavaroise, avec une immense horloge et son coucou tyrolien, témoignant de la vitalité multiculturelle de la ville.

Présence francophone à Kimberley

Autrefois, l’activité minière attirait une main-d’œuvre variée, incluant plusieurs francophones de l’est du pays. Les archives de Kimberley conservent les noms de plusieurs familles francophones incluant les Deschamps, Dupuis, Fontaine, Gauthier, Houle, Lauzon et Lafontaine. Selon le dernier recensement de Statistique Canada, la ville de Kimberley compte plus d’une centaine de francophones.

La communauté scolaire se compose d’un riche mélange de familles francophones, d’ayants droit d’ascendance francophone et de parents anglophones dont les enfants découvrent la langue française. Un comité de parents particulièrement engagé, regroupant huit des neuf familles de l’école, contribue activement à la vie scolaire. Cette diversité enrichit l’environnement d’apprentissage et renforce les liens communautaires.

Visibilité de l’école à Kimberley

L’école s’engage activement dans la vie communautaire par le biais de diverses initiatives. Elle participe à plusieurs événements éducatifs et récréatifs, organisant notamment un Carnaval d’hiver, prenant part aux cérémonies du Jour du Souvenir et planifiant un Marché de Noël annuel. Des sorties mensuelles dans la communauté, une collaboration étroite avec le programme de français intensif de l’école anglophone locale et une participation au Grand rassemblement francophone à Revelstoke complètent ces activités. L’école propose aussi un programme de prêt de ressources en français pour soutenir l’apprentissage à domicile.

Miser sur les acquis actuels

Selon la directrice Sylvie De Grandpré, « l’un des éléments de fierté pour nous, c’est la véritable force de l’établissement dans les liens solides tissés au sein de l’école et avec la communauté. L’harmonie qui règne entre l’équipe pédagogique, les parents et les élèves crée un environnement d’apprentissage optimal où chacun contribue positivement à la réussite collective. Cette synergie entre tous les acteurs de la communauté scolaire fait de l’école « Les Mélèzes-dorés » un établissement unique où l’apprentissage du français s’enrichit de l’expérience multiculturelle et de l’engagement communautaire ».

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