La présidente du chapitre de l’organisme Canadian Parents for French (CPF) à Fort St. John, Heather Balatti et Cheryl Dowler, ancienne présidente du chapitre de Vernon, sont les deux lauréates du Prix Bouquet Merci 2024 de la section Colombie-Britannique et Yukon de cet organisme national. Ce prix récompense depuis trente ans les parents bénévoles, les enseignants et les associations qui se distinguent par leurs efforts pour le développement des programmes d’immersion en langue française.

Hassan Laghcha – IJL- Réseau.Presse – Journal La Source

« Heather et Cheryl représentent parfaitement l’esprit du prix », indique Jason Howe, directeur général du CPF-C. B & Yukon qui compte près de quarante chapitres. Il souligne les efforts soutenus de ces deux parents bénévoles dans la mise en place d’événements pour impulser un élan rassembleur au sein de leurs communautés afin de valoriser l’apprentissage du français, langue seconde. « On apprécie fort les contributions de ces deux parents notamment dans le renforcement des liens entre les districts scolaires et les familles qu’elles représentent », indique le responsable.

Émue par cette reconnaissance, Heather Balatti décrit les moments forts de son parcours au service du CPF dans sa localité, à Fort St. John, qui compte environ 330 élèves en immersion française de la maternelle à la 12e année.

« Quand j’ai eu mes deux enfants, j’ai décidé de consacrer mes efforts pour leur offrir, à eux et aux enfants de la communauté, cet inestimable don qu’est le bilinguisme », dit-elle. Heather Balatti rejoint le CPF en 2012, convaincue des bienfaits du programme d’immersion en langue française dans l’ouverture d’esprit des enfants de sa communauté à la diversité culturelle et dans leur développement personnel et socio-professionnel. Son appréciation de l’action de l’organisme nourrit en elle la volonté d’aller plus loin dans son engagement pour soutenir de mieux en mieux les jeunes dans leur apprentissage du français. 

Parents dévoués au français

« À Fort St. John, les occasions pour l’apprentissage de la seconde langue sont très limitées », note cette maman bénévole qui intègre, en 2014, le conseil local du CPF pour lequel elle assume la tenue de la comptabilité avant d’accéder quelques années plus tard à sa présidence. 

Le prix qu’elle reçoit cette année rend hommage à ses efforts pour la multiplication des événements permettant aux enfants de la communauté de développer leur apprentissage de la langue française en dehors des salles de classe.

Heather Balatti et sa collègue Cheryl  Dowler sont parmi les centaines de bénévoles qui veillent à la bonne tenue régulière des événements organisés au profit des élèves du programme de français langue seconde dans l’Ouest canadien tels que les camps d’immersion linguistique, les rencontres culturelles francophones comme les soirées cinéma en famille. ou encore les événements de fin d’études.

« À titre d’exemple, nous travaillons avec les élèves et leurs parents pour organiser des levées de fonds pour les soupers de fin d’études. Les fonds collectés servent aussi à financer des bourses d’études », explique Heather Balatti. Elle souligne l’importance que le CPF local accorde à l’organisation de la semaine de l’immersion française. Ou encore aux rencontres d’information et aux modalités de participation aux programmes d’immersion linguistique à travers le Canada, tel que le programme Explorer qui offre aux élèves des séjours linguistiques d’immersion au Québec.

Manque d’enseignants

Lors de l’attribution du prix, le CPF qualifie d’ « exceptionnelles » les contributions des deux lauréates dans la promotion de la langue française dans leurs communautés. L’organisme met notamment en avant la qualité des actions menées par Heather Balatti pour renforcer les liens entre les parents, les enseignants et les dirigeants communautaires. Abordant les défis à relever, la présidente souligne : « Malgré l’engouement croissant d’année en année, notre programme d’immersion française reste un peu limité du fait du manque d’enseignants. »

À ce propos, Jason Howe affirme qu’effectivement, il y a une augmentation constante des demandes pour les programmes d’immersion en langue française. « Dans plusieurs districts scolaires, il y a des listes d’attente du fait de la demande grandissante pour ces programmes très populaires. Mais il n’y a pas assez d’espace pour accueillir tout le monde », dit-il.  « On encourage les districts scolaires à trouver des solutions pour augmenter la capacité d’accueillir plus d’élèves. »