Après quarante ans d’épargne par la Société francophone de Victoria (SFV), la communauté francophone locale est propriétaire de la Maison de la francophonie à Victoria depuis le 15 août 2023.
Marie-Paule Berthiaume – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Sept organismes francophones locataires y sont présentement bien établis : la SFV, Radio Victoria, l’Alliance française de Victoria, le Collège Éducacentre, le Carrefour 50+, l’Association historique francophone de Victoria et le Comité FrancoQueer de l’Ouest.
La Maison est installée dans l’édifice Chancery Chambers, construit en 1905. « Nous sommes sur le Bastion Square, en plein cœur du centre-ville, à côté du premier palais de justice de la Colombie-Britannique », souligne Pauline Gobeil, la directrice générale à la retraite de la SFV.
« L’architecte qui a réalisé la conception de l’édifice, Francis Rattenbury, est aussi le créateur de l’Assemblée législative. L’entrée, les fenêtres de la façade avant et l’escalier de l’édifice sont demeurés inchangés », indique-t-elle.
Un rêve devenu réalité
Pour Pauline Gobeil et les membres de la SFV qui nourrissent ce projet depuis des décennies, « la Maison est l’occasion idéale pour la communauté francophone d’établir ses racines, sans avoir peur d’être mise à la porte, d’avoir à recommencer. »
Selon elle, lorsque « les étoiles se sont alignées », l’acquisition de l’édifice a été rendue possible grâce aux cotisations des membres de la SFV, à une subvention fédérale de 1 058 000$ du fonds pour les espaces communautaires, à une subvention de 250 000$ du BC Arts Council, ainsi qu’une collecte de fonds ayant permis d’amasser 120 000$ .
« Le gros travail à faire est de rendre le centre communautaire accessible. On est en train de mettre un ascenseur et un escalier derrière le bâtiment. Les personnes à mobilité réduite seront, elles aussi, en mesure d’offrir leurs services, de travailler là-bas. Ça va même être pratique pour les gens avec les déambulateurs », explique-t-elle.
Collaborer
Pour la présidente de l’Association historique francophone de Victoria, Frédérique D. Bouchard, l’adresse fixe de la Maison représente une stabilité précieuse. « Elle facilite la promotion de nos activités, comme les cafés-causeries et les soirées-conférences, en accueillant membres et curieux dans un lieu accessible. Sans cet espace, notre travail serait considérablement restreint, limité à une présence virtuelle ou nécessitant un budget accru pour la location de salles. La Maison joue donc un rôle clé dans la vitalité culturelle locale, en créant un espace d’échange et de partage. L’accès à une salle communautaire pour nos conférences et rencontres du conseil d’administration est également une avancée majeure. »
Selon elle, la proximité avec l’équipe de la SFV est un atout précieux. « Nos archives sont d’ailleurs conservées dans leur entrepôt, ce qui nous permet d’envisager la création d’une mini-exposition. Ce projet offrirait à nos membres un accès direct à ces documents, leur permettant de découvrir et d’apprendre l’histoire riche et unique des francophones de la capitale. »
Martin Bouchard, directeur général du Comité FrancoQueer de l’Ouest, souligne l’importance pour son organisme d’être présent et de contribuer à l’essor de la Maison de la francophonie. « Nous parlons aux autres associations, nous faisons parler du Comité. Ça nous permet même de rayonner dans les missions et les valeurs des autres organisations. »
Pour lui, la Maison incarne l’espoir d’une communauté prospère sur le plan financier. « Finalement, il faut juste attirer plus d’organisations francophones pour maintenir la stabilité financière. Il y a beaucoup de locaux et l’objectif est qu’ils soient, au fil du temps, occupés par la communauté francophone. »
En attendant, selon Pauline Gobeil, le défi principal qui a fait face à la SFV est d’apprendre à être propriétaire d’un édifice patrimonial. « Il faut entretenir, réparer, changer les lumières, faire venir le plombier, répondre aux demandes des locataires. Il faut aussi avoir recours aux contrats légaux, aux baux, etc. C’est un apprentissage nécessaire que l’équipe de la SFV a dû faire. Elle a réussi et elle est en bonne position pour continuer. »Pour visiter la Maison de la francophonie à Victoria : https://www.sfvictoria.ca.