L’automne rôde dans les rues de Vancouver. Les jours raccourcissent, les températures dégringolent et l’été parait déjà bien loin. L’heure de se morfondre n’a pourtant pas sonné car pour la dix-septième année consécutive, le Centre culturel francophone de Vancouver nous propose trois rendez-vous artistiques magiques à ne pas manquer pour son Coup de cœur francophone 2011.
Évènement créé en 1987 à Montréal afin de raviver l’industrie de la chanson francophone, le Coup de cœur francophone, face à son franc succès, ne tarda pas à attirer l’attention d’autres provinces. En février 1995, dans l’espoir de continuer cette aventure culturelle musicale et de l’étendre, une décision fut prise. « Lors de la bourse Rideau qui se tenait à Montréal, le Centre, mais aussi plusieurs organismes diffuseurs de spectacles d’autres provinces canadiennes, se sont assis ensemble pour rêver à la création d’un rendez-vous annuel qui aurait lieu à travers le Canada autour de la chanson francophone. » explique Pierre Rivard, directeur général et artistique du Centre culturel francophone de Vancouver.
C’est ainsi que le Coup de cœur francophone s’exporta en Colombie-Britannique en novembre de la même année et plus récemment, en 2010, jusque dans le Yukon et les Territoires-du-Nord-Ouest. Un festival, surnommé, “l’autoroute de la chanson francophone”, en raison de son label qui exige que les organisateurs proposent chaque année au minimum trois spectacles avec des artistes venant de trois provinces ou territoires canadiens différents. Une occasion unique pour les musiciens de communautés minoritaires de langue officielle de faire découvrir leur talent à travers le pays.
Au fil des ans, le festival a évolué à Vancouver et devient de plus en plus audacieux. Après avoir reçu de multiples artistes, canadiens et même d’ailleurs (ex : les français Yves Duteil et Anaïs, Georges Moustaki, Maalesh des Iles Comores, les belges Daniel Hélin et Saule), les Coups de cœur francophones de Vancouver s’évertuent également à faire connaître les francophones de leur Province. C’est avec fierté que M. Rivard décrit comment ont pu être réalisés, grâce à l’initiative du Centre et des Coups de cœur, “débuts solo”, premiers albums et même « la toute première comédie musicale en langue française de l’histoire de la Colombie-Britannique en 1999, intitulée Le Soleil brille à Coquitlam, écrite et composée par la vancouvéroise Isabelle Longus ».
Quoi de neuf cette année ?
2011 aussi promet d’être un grand cru, avec les participations en novembre au Studio 16, du groupe qui monte : Radio Radio et de la chanteuse Mara Tremblay aux écrits sincères et subtils. Décembre, quant à lui, accueillera en fanfare la représentation de onze artistes francophones et francophiles accompagnés de l’Orchestre symphonique de l’Université de la Colombie-Britannique.
Parmi eux, Mark Downey, qui interprètera une de ses compositions arrangée pour l’occasion par Alain Mayrand. De son Irlande natale, en passant par la France, il nous livrera une pièce inspirée de ses nombreux voyages avec un charmant clin d’œil à la poésie de Charles Baudelaire, révélé dans son titre “Spleen”, allusion à « l’état bougeotte de l’âme ». Prêtez l’oreille et amusez-vous aussi à retrouver les diverses influences de l’auteur-compositeur ; pour n’en citer que quelques unes Oscar Wilde et Joni Mitchell…
Ancien élève de l’école internationale de théâtre Jacques Lecoq à Paris, il exprime son enthousiasme à l’idée de se produire sur scène pour la première fois avec un orchestre symphonique : « C’est un univers sonore tout à fait différent de celui de mes expériences passées. C’est comme si je surfais sur un body-board à English Bay et me retrouvais subitement à Hawaii ou sur les côtes ouest de l’Irlande à braver d’immenses vagues de sons. C’est extrêmement exaltant ! »
Ce dernier spectacle unique et gratuit offrira la possibilité à 1400 personnes, au Centre Chan, d’assister à son enregistrement en direct pour la production d’un disque compact, qui sera distribué dans les magasins de disques du Canada et sur le web. Chassez donc la mélancolie équinoxiale. Venez nombreux célébrer l’automne côté Pacifique, sous un air de francophonie et hâtez-vous, les tickets s’envolent comme les feuilles rousses de l’été indien.
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