La chorale turque de Vancouver en spectacle

Le concert annuel de la chorale turque (TCS Vancouver Ensemble) du samedi 8 avril au Waterfront Theatre à Granville Island sera dédié cette fois-ci aux étudiants turcs de la Colombie-Britannique dont les familles ont été affectées par le tremblement de terre du 6 février dernier.

« Je chéris et j’applaudis notre chorale », souligne Demet Edeer, présidente de la Société turque canadienne (TCS). « Les efforts de bénévoles de notre estimé chef de chorale Sevgi Dogan, de nos musiciens et chanteurs bien-aimés se poursuivent depuis tant d’années ».

Membres du TCS Turkish Choir Ensemble Vancouver. | Photo de Digital Butler

Choriste et coordinatrice de la chorale depuis 2003, elle propose un retour sur la petite histoire de ce groupe musical.

Une longue histoire

« En 1963, lorsque TCS a été fondée, il y avait des représentations sporadiques de petites chorales », raconte Demet Edeer. « Au départ, une poignée de musiciens et de chanteurs montaient sur scène lors d’occasions spéciales, telles que les célébrations de la Journée de la République turque. Trouver des musiciens était un gros défi à l’époque. Néanmoins, ces premiers efforts ont été à l’origine de la chorale officielle TCS Vancouver Turkish Choir ».

En 2003, le conseil d’administration de la Société turque-canadienne (élu la même année) s’est rendu compte que la chorale avait été absente des scènes depuis un certain temps.

« J’étais la vice-présidente du TCS et j’étais chargée d’organiser et de coordonner une chorale régulière du TCS Choir », explique Demet Edeer.

Avec le soutien d’amis musiciens de l’Université de la Colombie Britannique (UBC), les chanteurs ont commencé des répétitions régulières.

Après l’acquisition d’un bureau à Richmond en 2007, les choristes ont poursuivi leurs répétitions dans une salle de réunion du bureau. En 2008, rencontre avec le groupe Musiki Parea, suite à la projection d’un film documentaire du cinéaste turc Bahar Cinarli à la Cinémathèque, qui avait joué avant la projection : « Ce qu’ils ont interprété était très semblable à ce que nous avons joué et chanté pendant la répétition de la chorale. Avant de quitter le cinéma ce soir-là, j’ai rencontré leur leader et invité le groupe à rester… ».

Les deux groupes ont cheminé ensemble pendant de nombreuses années, jusqu’à l’arrivée de la COVID-19.

Croissance et maturité

En 2003, la TCS célébrait et la fête de leur république et le 40e anniversaire de la société, nommant pour la première fois l’événement la « Célébration de la Journée de la République turque et de l’amitié turco-canadienne ». La chorale s’y produit officiellement pour la première fois. « C’était une petite chorale, mais bien accueillie avec beaucoup d’applaudissements », se remémore Demet Edeer.

Dès 2007, la chorale se présente devant une grande foule. Durant cette période de maturité, les chanteurs décident d’ajouter plus de musiciens d’origine canadienne au groupe en organisant des « journées portes ouvertes », entre autres : « Des Canadiens passaient de temps en temps et chantaient avec eux (même s’ils ne connaissaient pas le turc) ».

S’ensuit la création de Turkish Tunes, en 2009, présentée lors d’une réunion organisée par le président et le vice-président du TCS, respectivement Burc Dizdar et Guler Aylar, où la choriste dévoile sa proposition sur la musique dont elle rêvait.

Alors qu’un pan d’histoire douloureux se jouait en juin 2010 entre leurs pays respectifs, un concert avec la chorale juive du Centre Peretz marque un moment émouvant pour la chorale, empreint d’une certaine controverse.

« Nous avons rejoint la chorale juive afin de préserver la paix et la fraternité pour tous. Nous voulions que la musique reste à un niveau supérieur à la politique. Nous avons proposé d’ajouter une chanson au programme du concert. Nous avons clôturé le programme en chantant Ode à la joie de la 9e symphonie de Beethoven, d’abord en turc, puis dans leur propre langue (yiddish), puis en anglais, les deux chœurs ensemble. Nous avons reçu de grands applaudissements du public (des personnes d’origines diverses, y compris turques et juives) », souligne Demet Edeer.

La chorale à l’ère de la pandémie

Entre avril 2020 et l’été 2022, les choristes sont restés silencieux, jusqu’à ce que le vétéran de la chorale Yeliz Ferrari organise des sessions improvisées auxquelles nombreux ont répondu. À l’automne 2022, la CS retrouve son souffle, toujours sous la direction de Sevgi Dogan. L’ensemble se compose aujourd’hui de 9 musiciens et 25 chanteurs.

« Nous avons maintenant plus de nouveaux chanteurs que d’anciens choristes. C’est encourageant. Nous pouvons désormais être sûrs que le TCS Turkish Choir Ensemble Vancouver continuera à chanter et à jouer pendant de nombreuses années », promet Demet Edeer.

Pour avoir plus d’information visiter : www.eventbrite.ca/e/turkish-canadian-society-turkish-choir-ensemble-earthquake-relief-concert-tickets-570426630407

www.turkishcanadiansociety.org