S’il y a bien une qualité que les anglo-saxons reconnaissent aux francophones, c’est leur art de vivre. Qu’il s’agisse de bons produits, de cuisine, d’architecture ou de décoration, la production francophone connait un immense succès auprès des anglophones. Conscients de leurs qualités, ceux qui parlent la langue de Molière se lancent aujourd’hui massivement dans les affaires en Colombie-Britannique. En effet en 10 ans, le marché a énormément mûri et la demande en articles de qualité attire avec elle le savoir-faire des francophones d’Europe et du Québec.
C’est le cas par exemple des époux Introligator. Arrivés il y a trois ans à Vancouver, ils ont ouvert leur propre pâtisserie baptisée French Made Baking à l’angle de Kingsway et Broadway le 22 décembre dernier. Un succès annoncé pour le couple qui n’avait rien laissé au hasard avant de se lancer dans l’aventure. « Je me suis préparé à monter ma propre boîte avec Educacentre et leur programme se lancer en affaire nous explique David, le mari. Ce qu’il fait ici n’a rien à voir avec son métier en France, où il était technicien audiovisuel. « Nous avions compté, avec mon épouse, 17 coffee shop entre Broadway et la 22iéme, mais pas une seule pâtisserie ». « Nous avons commencé par vendre nos produits sur les marchés, pour savoir si les vancouverois étaient intéressé en avril 2011.
Le succès a été tel, que nous avons décidé de lancer notre commerce en juin. Nous avons trouvé les locaux en août et trois mois après, nous avons réussi à ouvrir » continue-t-il. « Nous n’aurions jamais pu le faire aussi vite en France, où les procédures, les demandes et les travaux nous auraient pris au moins 2 ans ».
Aujourd’hui la boutique emploie, outre le couple, 3 autres personnes, toutes francophones mais maitrisant bien l’anglais. Pour s’assurer de la qualité de sa production, David a même fait venir une pâtissière de France. La qualité, tout est là. Ce n’est pas David Izquierdo qui dira le contraire. Il vient d’ouvrir, le 25 mai dernier, son épicerie en plein cœur du marché de Granville Island. Dans celle-ci, la totalité des produits vendus viennent directement de l’Hexagone. Ce marseillais de 42 ans, établi depuis 12 ans en Colombie-Britannique, a constaté que le marché était mûr pour accueillir son affaire. « Il est très facile de monter son business ici » nous raconte-t-il « On crée et on enregistre sa société auprès de la Chambre de commerce francophone en moins de 24 heures ».
Quelques mois plus tard, l’Epicerie (c’est le nom de son magasin) voyait le jour, et avec elle le rêve de David qui était de créer sa propre gamme de produits, des surgelés aux épices. Venu en C.-B. pour profiter de sa qualité de vie, il y emploie aujourd’hui 5 personnes à temps plein pour faire tourner la boutique.
Ils ne sont pas les seuls, en quelques années, Vancouver a vu fleurir les commerces francophones : boulangeries, décoration d’intérieur, restauration… et les vancouvérois en redeman-dent car en dépit de la crise, tous sont en pleine croissance et certains commencent à ouvrir des boutiques secondaires. La french touch a plus que jamais la cote sur les bords du Pacifique !