Pour les passionnés d’histoire, un nouveau rendez- vous s’annonce à Vancouver ! Le mercredi 19 septembre prochain, au centre culturel et musée natio-nal Nikkei à Burnaby, le Dr. Audrey Kobayashi vous plongera plus d’une centaine d’années en arrière pour parler du début de l’immigration japonaise de l’ère Meiji en Colombie-Britannique. Intitulée Dekasegi, Emigration au Canada depuis le Japon de l’ère Meiji et prochain volet d’une série de conférences organisées par le centre Nikkei, ce rassemblement aura pour but de se remémorer et de replacer dans son contexte l’arrivée de ces immigrants nippons à Vancouver entre 1868 et 1912.
L’ère Meiji : le Japon s’ouvre à nouveau
A cette époque, le pays du soleil levant s’ouvrait à nouveau après presque 250 ans de renfermement sur lui-même. Après l’éviction de la famille Tokugawa de la scène politique, l’Empereur Mutsuhito reprend le pouvoir et instaure une politique plus souple et tournée vers le monde extérieur. Il appellera plus tard cette ère le gouvernement éclairé, ou Meiji. Si les deux siècles et demi précédents avaient permis au Japon de développer ses arts et offert une certaine paix intérieure à sa nation, les contacts vers l’étranger étaient strictement interdits et l’immigration était quasi-inexistante.
“La plupart de ceux qui restèrent (a la Colombie-Britanique) faisaient partie des deuxième et troisième générations'”. Dr Audrey Kobayashi, Queen’s University
Tout change en 1868 lorsque les portes de l’archipel s’ouvrent à nouveau et que sous la pression de puissances étrangères, comme les Etats-Unis, de nouvelles routes commerciales se créent.
« Dekasegi veut dire travailleurs migrants », explique Dr. Audrey Kobayashi qui travaille aujourd’hui à Queen’s University en Ontario. Si certains bougeaient à l’intérieur du Japon, nombreux sont ceux qui naviguèrent vers des contrées plus lointaines comme Hawaii ou encore Vancouver. Ces premiers immigrants avaient de l’ambition et partaient avant tout pour chercher du travail. Malgré des con- ditions de travail souvent déplo- rables, une discrimination salariale flagrante et une lutte contre le racisme souvent quotidienne, ils persévérèrent, changeant ainsi le Japon de la fin du 19ème siècle et apportant un nouveau visage aux communautés de la Colombie-Britannique. « La plupart de ceux qui restèrent faisaient partie de la deuxième et troisième génération, » ajoute Dr. Kobayashi. « Ils n’avaient pas l’obligation de rentrer au pays pour s’occuper de leurs familles ou de leurs fermes ».
Histoire au Centre Nikkei
Vous voulez en savoir plus ? La conférence est gratuite, ouverte à tout public et commence à 19 heures. Le centre culturel et musée national Nikkei, ouvert en septembre 2000, est fier d’accueillir une nouvelle fois le Dr. Kobayashi avec qui il a collaboré plusieurs fois déjà. « Elle est un membre respecté de la communauté Nikkei.Elle a notamment développé la base de données généalogiques nippone utilisée au musée national », déclare Nichola Ogiwara, directeur des programmes au musée.
Le centre qui a pour rôle de préserver et de promouvoir l’héritage historique des Nippo-Canadiens, en mettant en valeur leur culture et leurs arts, présente ainsi diverses expositions et programmes pour relier les différentes générations et inspirer des audiences multiples. La dernière conférence du Dr. Kobayashi au centre, sur l’histoire de Powell Street, remonte à 2008. Soixante personnes y avaient assisté. « Cette fois, nous sommes prêts à accueillir 100 personnes », affirme Nichola Ogiwara.
Avec une autre allocution prévue à Victoria plus tard la même semaine, le Dr. Kobayashi ainsi que toute l’équipe du centre Nikkei attendent avec impatience les visiteurs. Si de nombreux descendants de ces immigrants dekasegi sont attendus au rendez-vous, les membres d’autres communautés, notamment les francophones, sont eux aussi plus que les bien- venus pour venir poser leurs questions, échanger et apprendre sur ce pan de l’histoire de Vancouver rarement exploré.