Fraîchement débarqué dans la province ? Nouvelle vie, nouvel environnement, peu de liens sociaux et la langue française ne vous est pas inconnue ?
La journée d’accueil « Bien-venue dans la francophonie de la Colombie-Britannique » se trouve être l’évènement idéal auquel tout nouvel arrivant francophone devrait participer.
Cette rencontre est organisée pour la deuxième année consécutive par la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB). Différentes activités seront proposées parmi lesquelles on retrouve une course de Dragon Boat organisée par l’Agence Francophone pour l’Accueil des Immigrants (AFAI) grâce à l’aide de nombreux sponsors, des présentations artistiques traditionnelles, un défilé de mode multiculturelle… « Il y aura également des kiosques de plusieurs organismes comme la Chambre de Commerce Francophone de Vancouver, l’Alliance Française, Collège Educacentre et bien d’autres », explique Pascaline Nsekera, à l’origine du projet.
L’année passée, la FFCB a accueilli environ 150 personnes. Cette année la fédération vise 200 participants avec une majorité de nouveaux arrivants francophones et francophiles.
Augmenter l’immigration francophone
La Colombie-Britannique compte 361 000 locuteurs de langue française, ce qui représente 10% de la population de la province. Fondée en 1945, la FFCB est l’organisme porte-parole officiel de la communauté francophone dans la province. Deux de ses objectifs sont le développement de l’espace francophone et le maintien du patrimoine linguistique et culturel.
Mais, la fédération doit redoubler d’efforts car la langue française est menacée en Colombie-Britannique. En effet, dernièrement le français a été à deux doigts de perdre son statut de langue officielle dans l’éducation et l’accès des services à l’emploi en français a été supprimé.
De nombreux organismes comme l’AFAI ont pour objectif de maintenir les acquis restants. Cécile Barbier, coordonnatrice de l’association le souligne : « on se bat pour que des services en français soient disponibles pour les francophones en Colombie-Britannique ».
Ainsi la journée d’accueil propose des objectifs multiples. Elle permettra d’abord de réunir des francophones, les aider à se rencontrer et à s’intégrer. De plus, elle souhaite les sensibiliser à l’inter-culturalisme et mobiliser la communauté existante pour créer des échanges avec les nouveaux arrivants car comme le souligne Pascaline Nsekera « Le défi, c’est la dispersion : beaucoup d’arrivants viennent par l’intermédiaire de différents organismes et programmes. Ils sont éparpillés sur un grand territoire ».
De nombreux services francophones et un espace d’accueil existent pour guider les nouveaux arrivants dans ces nouvelles habitudes de vie.
Des arrivants déboussolés
Thierry et Sylvie, jeune couple de trentenaires français, sont arrivés en mai dernier afin de parfaire leur anglais. Ils s’étonnent des pratiques dans le monde professionnel : précarité, salaire et usages. Thierry exerce en France le métier d’informaticien. Sylvie, quant à elle est assistante recouvrement dans une banque. « Ici, j’ai eu deux jobs et je n’ai jamais signé de contrat de travail. Il faut aller au contact pour obtenir un entretien et après tout peut aller très vite : j’ai eu mon uniforme après mon entretien et on m’a envoyée faire du e-learning le jour même », explique Sylvie.
Pascaline Nsekera attire également l’attention sur le besoin d’accroître l’immigration francophone car elle considère que : « la communauté diminue de manière graduelle et il y a également un déclin démographique dans la province. La seule façon de revitaliser la communauté est l’immigration francophone ».
Ainsi, la FFCB mobilise les anciens sur les actions à mener car « ils ont un rôle à jouer dans l’intégration des nouveaux. Si la communauté est fermée elle ne peut pas s’agrandir ».
Chloé est une jeune femme de 21 ans qui a tout juste fini ses études. Elle est venue en Colombie-Britannique afin de vivre une nouvelle expérience en terre inconnue. Elle ne restera au final que deux mois à Vancouver parce qu’elle a éprouvé de grandes difficultés à s’intégrer que ce soit au niveau social ou professionnel, à cause de la barrière linguistique : « Je n’ai pas réussi à trouver d’emploi malgré de nombreuses tentatives et il a été difficile de me faire des amis car je n’arrivais pas à m’exprimer correctement en anglais ».
Chloé n’avait pas pris connaissance des différents services disponibles pour les francophones à Vancouver « Je ne pensais pas que de telles associations existaient pour nous, le français ne semble pas être une priorité et n’est malheureusement pas habituel ici ».
Une première étape
Ces témoignages soulignent l’importance que peut avoir la Fédération pour un nouvel arrivant francophone qui ignore tout des usages pratiqués en Colombie-Britannique. Plus qu’une simple aide, la FFCB et les différents services qu’elle propose jouent le rôle « de première étape » et se révèlent être de réels appuis sur lesquels les francophones peuvent compter afin de s’intégrer et s’épanouir rapidement dans une nouvelle vie en Colombie-Britannique.
Pascaline Nsekera et Cécile Barbier soulignent que leurs partenaires sont primordiaux pour mener à bien ces objectifs « chacun apporte une pierre à l’édifice ». La FFCB s’appuie également sur une trentaine de partenaires (Citoyenneté et Immigration Canada, les communautés ethnoculturelles…) afin qu’ils jouent le rôle d’intermédiaires avec les nouveaux arrivants francophones.
La journée d’accueil
« Bienvenue dans la Francophonie de la Colombie-Britannique
6 octobre 2012 de 9h à 17h
Creekside Community
Recreation Centre au
Village Olympique, Vancouver