Une autre année qui commence. 2013, contrairement à 2012 qui somme toute aura été assez calme sur la scène politique, s’annonce comme une année charnière pour plusieurs.
Commençons en Colombie-Britannique où elle le sera assurément puisque les électeurs de la province se rendront aux urnes en mai pour élire le prochain gouvernement provincial. La lutte s’annonce déjà chaude et si le passé est garant de l’avenir elle pourrait être plus serrée que ne l’indiquent les sondages. Les prochaines semaines verront s’activer les chefs des partis qui devraient amorcer leurs pré-campagnes respectives très prochainement. Fait intéressant, outre la chef du Parti Vert, les chefs des trois autres principales formations croiseront le fer pour la première fois.
Sur la scène fédérale, l’année sera aussi un point tournant. Ainsi, lorsque nous tournerons la page sur l’année qui s’amorce, le gouvernement conservateur aura franchi la mi-chemin de son mandat. C’est donc dire que plus tard dans l’année il devra commencer à penser à sa réélection. Même s’il est vrai que les gouvernements sont désormais en perpétuel mode électoral, il n’en demeure pas moins qu’il y a un moment où la cadence doit augmenter. Et, ce moment est habituellement au mi-mandat.
Il devrait donc y avoir un changement de rythme dans la conduite des affaires du gouvernement. Ainsi, les politiques les moins populaires seront choses du passé et l’attention se tournera vers des politiques publiques à saveur plus électorales. Les choses ont quand même été relativement faciles pour le premier ministre Harper en 2012. Toutefois, 2013 s’amorce avec le mouvement « Idle No More » qui semble vouloir prendre de l’ampleur. Les troupes conservatrices devront le surveiller de près car il pourrait venir lui causer de nombreux maux de tête.
Même si la chef crie qui a donné l’impulsion au mouvement a semé quelques controverses dans sa gestion de la réserve où elle est chef, on ne peut carrément rejeter du revers de la main ce qui semble être un mouvement qui a des ailes. Les gouvernements qui ignorent complètement ce qui se passe pourraient le faire à leur péril. Cette situation sera sans aucun doute le défi le plus important pour le premier ministre canadien en ce début d’année. Il pourrait en fait être le dossier le plus difficile pour lui depuis son ascension à la tête du gouvernement. Toutefois, le premier ministre a su, à ce jour, très bien manœuvrer et agir au bon moment pour désamorcer des situations tendues dans des dossiers difficiles. Il ne serait pas étonnant que les hautes instances gouvernementales soient déjà en train de concocter un plan pour désamorcer la crise sans que celle-ci ne l’entache.
Il le fera bien entendu avec les yeux bien rivés sur sa base électorale. Parlant de celle-ci, un récent sondage d’Ipsos-Reid nous apprend que le chef conservateur peut compter sur un noyau de supporteurs bien solide. Il confirme ce que beaucoup savent déjà : on l’aime ou on ne l’aime pas. Il n’y a pas grand sentiment entre les deux. Mais pour les conservateurs, ce noyau d’électeurs qui forme le cœur de la formation est suffisamment grand pour justifier que les gestes du gouvernement soient en grande partie posés avec le seul objectif de le maintenir intact.
Un autre facteur important dans l’arène fédérale sera l’élection du prochain chef du Parti libéral en avril. À partir de ce moment les jeux seront faits et on peut s’attendre à une autre série de publicités de la part des conservateurs pour rapidement définir, à leur manière, le nouveau chef libéral. D’ailleurs, les échanges sur les idées dans cette course, plutôt discrets à ce jour, devraient normalement prendre leur envol lors du tout premier débat entre les candidats à la chefferie ici même à Vancouver le 20 janvier.
Une chose est certaine, les stratèges conservateurs observeront avec beaucoup d’attention tout ce qui se dira pour retenir des citations juteuses qu’ils pourront utiliser le moment venu. C’est une formule qui leur a bien réussi à ce jour.